Quand les GAFA s’insurgent contre la France, c’est le branle-bas de combat
C’est à l’unisson que les géants d’internet, Google, Amazon, Facebook et Apple (GAFA) se sont élevés lundi dernier contre la taxe du même nom, Gafa (promulguée mi-juillet par la France), et ce, lors d’une audition dans le cadre d’une enquête que mène les services du représentant des États-Unis au commerce. Dix personnalités ont été entendues, dont l’avocat Gary Sprague, de la firme d’avocats Baker and McKenzie représentant divers groupes allant d’Airbnb à Expedia, en passant par Microsoft et Twitter entre autres.
Cet impôt est estimé comme discriminatoire par les Américains. Aussi fouine-t-on du côté du Département du commerce en charge de ce dossier, en vue de représailles à l’encontre de la décision unilatérale prise par la France.
La taxe Gafa ne cible pas que les quatre leaders du numérique. Une trentaine d’entreprises ou groupes mondiaux proposant tout autant des services numériques et au CA excédant 25 millions d’euros œuvrant dans l’Hexagone sont concernés par les 3 % de taxations sur le chiffre d’affaires que le ministre de l’Économie de France, Bruno Lemaire avait initiées et fait adopter.
Le sujet, c’est certain, fâche et en cette période où Biarritz pour un week-end est la capitale mondiale ça risque de barder. Bref, il n’est pas du tout d’appoint. Amazon n’a pas attendu et a déjà décidé de répercuter la taxe sur les vendeurs français qui sont les seconds Européens dans le genre. Google estime que cette taxe n’a pas de sens surtout quand tous les secteurs sont en train de se convertir au numérique. Le président du Conseil National du commerce extérieur a rétorqué « c’est une fracture radicale par rapport à la pratique habituelle » même son de cloche pour l’administration américaine qui affirme qu’il s’agit « d’un précédent troublant, une rupture brutale de règles longuement établies ». C’est dire si le ton est en train de monter.
À ce bruit de bottes commerciales, le ministère de l’Économie, Bruno Lemaire reste lui, droit dans les siennes. « La France est libre et souveraine et décide de sa taxation », « Dès qu’il y aura une taxation internationale, la France retirera sa taxe nationale » promet-il. En attendant, l’État français espère, lui, récupérer 400 millions d’euros dès cette année et 550 millions d’euros en 2021.
Les groupes réfractaires même en rechignant restent à contrecœur ouverts à une réforme de la fiscalité sous l’égide de l’OCDE plutôt que celle unilatérale que la France a décrétée et qui risque de faire tache d’huile.
La Grande-Bretagne, l’Autriche et l’Espagne s’alignant sur la position française sont elles aussi favorables à une taxe Gafa, au contraire des Allemands qui eux, y ont renoncé pour préserver leur marché automobile aux États-Unis.
On ne saurait se quitter sans évoquer le bouillant président américain Donald Trump qui n’a pas hésité une seconde à entrer dans la danse. Et d’y aller de tout son soul en promettant de taxer les produits français. Le vin est tout désigné, Trump avant même d’avoir mis les pieds au G7 qui se tient à Biarritz a, histoire de faire monter les enchères pour mieux se pavaner au sommet, promis une taxe de 100 % sur les produits vinicoles. Sachant en cela que le marché américain représente le premier pied à terre à l’export, ça promet au Pays basque où tout le monde risque de trinquer.
Le 22 Août 2019
Source web Par hespress
Les tags en relation
Les articles en relation
Twitter est un réseau social dit de « microblogging » qui permet de communiquer sous la forme de messages courts ne dépassant pas 140 caractères appelés �...
Le ton baisse entre Trump et Trudeau au Sommet du G7
Aux déclarations acerbes ont succédé les blagues : le ton semblait s'être adouci, en fin de journée vendredi, entre le président américain Donald Tru...
Cryptomonnaie : Amazon révèle ses ambitions pour les monnaies 2.0
Suite à la multiplication des rumeurs quant à son grand intérêt à l’égard des monnaies virtuelles, Amazon a déposé cette semaine plusieurs noms de dom...
Cobalt : l’ère de l’après pétrole pris dans une bataille entre les États-Unis et la Chine
La Chine semble très bien partie pour verrouiller le marché. Alors que l’urgence climatique pousse les grandes nations à revoir leurs stratégies en m...
Biden, sous pression, défend les évacuations laborieuses d’Afghanistan
Joe Biden a affirmé vendredi que l’opération massive d’évacuations à l’aéroport de Kaboul était « l’une des plus difficiles de l’histoire », d...
Ce qu'il faut attendre de 2019 en matière de communication digitale
Avènement d'Instagram, explosion des contenus éphémères, utilisation croissante de l’IA dans les réseaux sociaux : en 2019, les réseaux sociaux vont...
Restauration du café Maure: un responsable réagit à la colère des Rbatis
Il a suffi que des photos du café Maure en cours de restauration soient publiées sur les réseaux sociaux, avec quelques commentaires malveillants, pour susci...
Les géants de la tech assoient leur puissance à la faveur du 'Grand confinement
L'économie mondiale est paralysée par le coronavirus, la récession menace et les recettes publicitaires sont asséchées, mais les géants des technologi...
#USA_SAHARA_MOHAMMEDVI: UN COUP ROYAL !
L’annonce de la reconnaissance de la souveraineté du Royaume du Maroc sur la Saquiat Al Hamra et le Wadi Eddahab, nos provinces sahariennes, par les Etats-Un...
Google lance Gemini, son nouveau modèle d'IA
Google va commencer mercredi à déployer Gemini, son nouveau modèle d'intelligence artificielle (IA) censé lui permettre de mieux rivaliser avec OpenAI (...
Iran, Liban et Sahara au menu du sommet du CCG
Réunis ce mardi à Riyad, les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont abordé diverses questions liées à la coopération, la sécurité et...
Aramco, première entreprise au monde à atteindre une valorisation de 2.000 milliards de dollars
Le prix de l'action du géant pétrolier saoudien Aramco a grimpé, ce jeudi à la Bourse de Ryad, au deuxième jour de sa cotation, portant la valorisation...