Le Maroc sans complexe

L’Administration Trump a crée un cataclysme sur la scène internationale. Ses positions sur l’Iran, le Proche-Orient,
le conflit israélo-palestinien ont obligé différents pays à se repositionner pour défendre leurs intérêts, parfois de manière maladroite.
Dans la sphère arabe, plusieurs pays, profitant du tumulte, de l’instabilité, se voient un rôle de puissance régionale et ajoutent du désordre au désordre. Au Moyen-Orient, des stratégies nouvelles apparaissent, pour assurer la compatibilité avec l’approche nouvelle de la première puissance mondiale. C’est un tournant historique auquel nous assistons, qu’il ne s’agit pas de juger ici, mais de constater et tenter de comprendre.
Dans ce concert, la diplomatie marocaine se caractérise par deux choses : la permanence de sa doctrine et l’indépendance de ses choix. Le Maroc a joué un rôle historique dans le processus de paix avorté au Moyen-Orient alors qu’il est à des milliers de kilomètres de la zone de conflit : Rabat a beaucoup fait pour le processus d’Oslo, de l’aveu même de Itshaq Rabin et Yasser Arafat, de manière discrète, mais décisive. C’est à Sekhirat qu’une solution politique à la crise libyenne, aujourd’hui mise à mal, a été esquissée.
La diplomatie marocaine a toujours refusé l’intervention dans les affaires intérieures des Etats et préféré jouer, dans la discrétion, le rôle du facilitateur. La nouvelle donne internationale ne peut en aucun cas remettre en cause cette doctrine qui se base sur des valeurs et non sur des conjonctures. Ce n’est pas la fenêtre d’opportunité qui guide la diplomatie marocaine, mais une doctrine forgée depuis l’indépendance.
Dans les reclassements actuels, le Maroc n’a aucun complexe. Sa situation géographique, hautement stratégique, en fait un acteur important, voire principal dans la région. Dans le vacarme actuel, de sa stabilité dépend celle de tout le pourtour méditerranéen. L’histoire lui confère un rôle au-delà de sa sphère immédiate. Son influence en Afrique, renouvelée par le projet du co-développement est ancestrale. L’Islam Africain est en grande partie, une œuvre marocaine.
Pour toutes ces raisons, la diplomatie marocaine est droit dans ses bottes, sans aucun complexe. Le Maroc continue à soutenir les droits du peuple palestinien, la sauvegarde d’Al Qods, la solution des deux Etats. Rabat soutient toutes les opérations de maintien de la paix de l’ONU, aide à la stabilisation des pays de la région, sans ingérence intempestive.
Le Maroc, comme tout pays, a des intérêts à défendre. Il le fait en respectant des valeurs, le droit international. Dans la lutte contre le terrorisme, l’émigration clandestine il est exemplaire. Le traitement des migrants est salué par tous.
Dans ces conditions l’erreur serait de sortir de cette position pour s’inscrire dans les reclassements en cours. Sans complexe, mais sans prétention, le Maroc défend ses intérêts en restant lui-même.
Le 02/05/2019
Source web Par lobservateur
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