Les propositions du patronat contre le rallongement des délais de paiement
Pour relancer l’économie, la CGEM propose une série de mesures à la fois dissuasives et incitatives. Les premiers effets sont attendus dès cette année, même si la loi tarde a être appliquée.
La CGEM lance une série de mesures pour tenter d’éradiquer un fléau à l’origine de la mortalité de nombreuses entreprises, à savoir les délais de paiement. Dans son édition du jour, L’Economiste précise que l’enjeu est de «provoquer un véritable électrochoc afin de relancer l'économie et d'injecter plus de solvabilité dans les trésoreries des entreprises, surtout les TPME». Il faut dire que, comme le rapporte le journal, «le Maroc est le 4e plus mauvais élève au monde en termes de délais de paiement! La moyenne de règlement étant de 84 jours en 2018 contre 82 en 2017». Il est également le second parmi les plus mauvais payeurs dans le monde, avec des retards de paiement supérieurs à 3 mois. Pire, le quotidien affirme que «les crédits inter-entreprises culminent à 423 milliards de dirhams, soit 25% du PIB, pratiquement l'équivalent des crédits bancaires accordés aux entreprises privées, à 483 milliards de dirhams à fin décembre 2018».
Compte tenu de la situation, le patronat compte agir, selon L’Economiste, sur 3 volets. A commencer par l’instauration, avec le consentement de l’Etat régulateur, de mesures de dissuasion pour «sanctionner les mauvais payeurs par des amendes directes et lourdes, par la non accessibilité à la commande publique et aux subventions de l’Etat, ou encore par la non déductibilité des factures fournisseurs non réglées dans le délai légal (pour les entreprises dont le CA dépasse les 50 millions de dirhams HT)». A cela s’ajoute la mise en place d’intérêts moratoires de l’ordre de 5% au minimum et «l’élargissement aux effets de commerce des sanctions appliquées aux chèques impayés». Le journal indique que «le patronat compte également s'y prendre en faisant appel à la solidarité entre les grandes entreprises et les TPME, à la RSE, à la médiation et à la formation et l’éducation financière des TPE...». Sans oublier «l'implication du système bancaire à travers la mise en place de nouveaux modes de paiement et de financement: crédit documentaire domestique, affacturage inversé ou encore intégration du poids du compte fournisseurs dans la notation pour les crédits bancaires».
L’Economiste doute toutefois de la volonté politique de sévir. Et pour cause. La loi sur les délais de paiement en vigueur n'est toujours pas appliquée, en l’absence de décrets. Il est donc aujourd’hui question d’appliquer la loi et de «mettre en place des délais sectoriels ou encore d'adopter un nouvel arrêté pour fixer le taux de pénalités à payer en cas de retards de paiement».
La CGEM propose toutefois des garde-fous pour «éviter la double peine aux entreprises non payées et sanctionner les mauvais payeurs». Cela passe par l’instauration de la non déductibilité des factures de fournisseurs non réglées dans le délai légal (pour les entreprises dont le CA dépasse les 50 millions de dirhams). Elle recommande aussi «l'intégration du poids du compte fournisseurs dans la notation des crédits bancaires».
Le 27/05/2019
Source web Par Le 360
Les tags en relation
Les articles en relation
Export : le Maroc veut profiter d’un potentiel inexploité de 120 MMDH
Un écosystème d’accompagnement sera bientôt lancé pour aider les entreprises marocaines à concrétiser des opportunités à l’export de l’ordre de 12...
CGEM : Une candidature rejetée
La Commission de validation des candidatures pour la présidence de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) s’est réunie aujourd’hui....
Dialogue social: accord imminent, le Smig pourrait franchir le seuil des 3.000 dirhams
Le Smig sera bientôt revalorisé au Maroc et franchira la barre de 3.000 dirhams nets. C’est la principale mesure qui ressort du projet d’accord soumis hie...
Nadia Fettah Alaoui aux patrons: «le comité de veille économique sera réactivé pour accompagner
La ministre de l’Economie et des finances était l'invitée de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) hier, jeudi 16 décembre 2021...
Dan Catarivas: "Nous voulons un accord de libre-échange entre le Maroc et Israël"
Les échanges s’intensifient entre patronats marocain et israélien. Une délégation de représentants des principales organisations économiques d'Isra�...
4 propositions chinoises pour accélérer l’industrialisation au Maroc
Compétences des entreprises, énergies renouvelables, infrastructures, industries des services…. Au moment où le forum d’amitié Maroc-Chine bat son pl...
Les principales propositions de la CGEM pour le projet de loi de finances 2025 : fiscalité, transit
La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a soumis plusieurs propositions pour le projet de loi de finances 2025. Ces recommandations visent...
Boycott et morosité économique: inquiétude dans les milieux d'affaires
Le mouvement de boycott de certains produits de grande consommation, entamé il y a plus d'un mois, a pris une telle ampleur qu'il impacte considérable...
Crise des TPE-PME au Maroc : 40.000 fermetures en 2023
La crise des très petites, petites et moyennes entreprises (TPE-PME) au Maroc atteint des proportions inquiétantes. Selon Abdellah El Fergui, président de la...
Baromètre CGEM. Les patrons d’entreprises confiants en l’avenir
Même s'ils se disent préoccupés par la situation économique actuelle, les chefs d’entreprises restent toutefois optimistes pour l'avenir, selon le...
Souss-Massa : Accélération des investissements pour dynamiser l'économie régionale et réduire l
La région de Souss-Massa mise sur une stratégie agressive pour attirer les investissements et relancer son économie. Lors de la première édition de Back to...
#MAROC_TOURISME_QUEL_AVENIR: Les oubliés de l’investissement touristique
Peut-être qu’un sursaut de jeunesse responsable serait, sait-on jamais, salutaire lors des élections prochaines au niveau de toutes les fédérations nation...