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CEDEAO: après le Maroc, la Tunisie veut aussi devenir membre à part entière

CEDEAO: après le Maroc, la Tunisie veut aussi devenir membre à part entière

Le Maroc ne sera peut-être pas le seul pays du Maghreb à intégrer pleinement la CEDEAO. La Tunisie qui bénéficie déjà du statut d’observateur demande à devenir membre à part entière de la communauté régionale ouest-africaine. Une démarche qui s’inscrit dans la nouvelle politique africaine du pays.

Depuis quelques mois, et dans le sillage de la demande d’adhésion formulée par le Maroc à la CEDEAO, la Tunisie aussi a entamé des négociations pour intégrer cet ensemble économique ouest-africain. Après avoir obtenu le statut de membre observateur en juin dernier à Monrovia, elle espère devenir membre à part entière de cette organisation en décembre 2017, lors de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO à Lomé, au Togo. Une rencontre à laquelle le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, est convié. Ce sera sa première visite en Afrique subsaharienne.

Cette demande d’adhésion marque une nouvelle étape dans la politique africaine du gouvernement tunisien qui était restée en veilleuse depuis le départ de Bourguiba du pouvoir. Ben Ali s’étant concentré sur l’Europe.

Toutefois depuis la révolution tunisienne et les succès engrangés par le Maroc dans sa politique d’ouverture sur l’Afrique, de nombreux hommes d’affaires tunisiens ont plaidé pour une véritable politique africaine.

Désormais, l’Afrique est au cœur de la stratégie du gouvernement. A ce titre, le pays a multiplié les initiatives au cours de ces dernières années. D’abord, le Premier ministre a entamé dernièrement son premier périple africain en visitant 4 pays (Soudan, Niger, Burkina Faso et Mali) accompagné d'une délégation comprenant plus de 100 hommes d'affaires. Ensuite, le pays a entamé une politique d’ouverture de représentations diplomatiques dans de nombreux pays du continent pour faciliter les contacts et accompagner les hommes d’affaires tunisiens.

Ensuite, la compagnie aérienne tunisienne a élargi son réseau de desserte au niveau du continent : Bénin, Gabon, Soudan, Guinée, pour couvrir plus d’une douzaine de pays du continent. En outre, les entreprises tunisiennes échaudées par la crise et l’étroitesse du marché local sont de plus en plus nombreuses à s'implanter en Afrique (Arab tunisian lease, Tunisie Telecom, ST2I, Paulina, OneTech, Lilas, Mac Africa SGI, Comar, etc.). Elles ciblent particulièrement la Côte d’Ivoire, première économie de l’UEMOA –Union économique et monétaire ouest-africaine- et le Cameroun, première économie de l’Afrique centrale. Dans le même sillage, on note une multiplication de missions d’affaires initiées par des opérateurs économiques tunisiens au niveau du continent.

Enfin, des forums et des rencontres à destination des pays africains sont organisés. Le dernier en date est le forum «Tunisian african empowerment» tenu les 22 et 23 août courant. C’est lors de celui-ci que le Premier ministre Youssef Chahed a révélé l’intention de la Tunisie d’intégrer la CEDEAO et expliqué que «le repositionnement de la Tunisie sur le continent africain reste tributaire d’une action diplomatique globale qui accorde une place de choix à la communication culturelle et les échanges économiques».

De même, pour accompagner sa politique dans le domaine de l’éducation, un des points forts de ses relations avec le continent, le pays ambitionne d’accueillir jusqu’à 20.000 étudiants subsahariens à l’horizon 2020, contre 7.000 actuellement. Des jeunes qui seront les ambassadeurs de la Tunisie au niveau du continent.

Enfin, il faut souligner que la Tunisie va également rejoindre la COMESA –Common market for eastern and southern Africa- en octobre prochain pour en devenir le 20e membre.

Le 27 août 2017

SOURCE WEB Par Le 360

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