Les vertigineuses disparités de la carte scolaire

Les 15 ans et plus ont passé en moyenne 5,6 ans sur les bancs de l’école
Dans certaines communes, la moyenne ne dépasse pas 1 an!
L’arrondissement d’Agdal Ryad à Rabat aussi bien loti que les pays développés
Seulement 4 régions sur 12 enregistrent une moyenne d’années de scolarisation dépassant 6 ans. Celle de Laâyoune-Sakia El Hamra arrive en tête, avec une moyenne de 7,08 années. Marrakech-Safi, elle, se classe dernière, avec une moyenne de 4,76 ans
Le système d’enseignement marocain fait partie des plus inégalitaires au monde, avait relevé la Banque mondiale dans son dernier mémorandum économique choc sur le Maroc. La généralisation de la scolarisation (proche de 100% au primaire) ne s’est pas accompagnée d’une amélioration de la qualité, comme c’est le cas dans d’autres pays.
Mais plus dramatique encore, elle ne s’est pas accompagnée d’une réduction des inégalités. L’Atlas territorial des disparités en éducation, élaboré par le Conseil supérieur de l’éducation, et présenté hier mercredi à Rabat par son Instance nationale d’évaluation, vient confirmer ce constat. L’objectif de l’équité et de l’égalité des chances prôné par la vision 2015-2030 semble bien lointain.
Le nombre moyen d’années de scolarisation des 15 ans et plus est d’à peine 5,64 en 2014, selon le document. 76% des pays dans le monde dépassent cette moyenne. Chez les 15 meilleurs, elle dépasse 12 ans. Le Maroc fait partie des 24% les moins performants. Il se classe ainsi 136e sur 175 pays. «Cette moyenne n’atteint même pas les 6 ans prévus pour les études primaires», regrette la directrice de l’Instance, Rahma Bourqia. Ce mauvais classement peut s’expliquer par deux principaux facteurs: le poids de l’analphabétisme, et le retard dans l’extension de l’enseignement secondaire qualifiant et le supérieur.
L’Atlas appréhende les disparités et les inégalités en matière d’accès à l’éducation sur 3 niveaux: la région, la province et la commune. En plus de la moyenne des années de scolarisation, les experts de l’Instance ont fondé leur approche sur l’estimation d’un deuxième indicateur, celui de l’indice de Gini, évaluant les inégalités territoriales d’accès à l’école. Plus il est proche de zéro, moins les inégalités sont fortes.
Les deux indicateurs ont permis de confirmer de manière claire les disparités qui existent entre les 12 régions du Maroc, et qui prennent de l’ampleur au sein même de la région ou la province. La région de Laâyoune-Sakia El Hamra est première du classement, avec une moyenne de 7,08 années de scolarisation, et un indice de Gini d’une valeur de 0,42. Vient ensuite la région de Casablanca-Settat (6,71 années), suivie de Rabat-Salé-Kénitra (6,35 années).En dernière position, l’on retrouve Marrakech-Safi, avec la plus faible moyenne, soit 4,76 ans, et un indice de Gini de 0,58. Béni Mellal-Khénifra est avant-dernière, avec 4,85 ans et un indice de Gini de 0,57. Ces deux régions sont les seules où la moyenne d’années passées à l’école est inférieure à 5.
Par contre, celles de Laâyoune-Sakia El Hamra, d’Eddakhla-Oued Eddahab, de Casablanca-Settat et de Rabat-Salé-Kénitra affichent les niveaux d’inégalités les plus faibles et les moyennes de scolarisation les plus élevées (supérieures à 6 ans). Cependant, si l’on zoome de plus près, pour descendre au niveau des provinces et des communes, l’on se rend compte que les disparités se creusent au sein mêmes des régions.
Globalement, à peine 12% des communes enregistrent une moyenne de scolarité supérieure à 6 ans. Seules 7 d’entre elles possèdent un score variant entre 9,8 et 12,1 ans. A leur tête, l’arrondissement d’Agdal Ryad à Rabat avec 12,15 ans, soit un niveau comparable à celui des pays développés.
Par contre, certaines communes possèdent une moyenne ne dépassant guère une année de scolarisation. C’est le cas, par exemple, de Tahelouante, Assais (Essaouira), Bouabout Amdlane (Chichaoua), Oulad Ali Mansour (Tétouan)… Les communes situées dans le monde rural (1.282 sur un total de 1.538) sont les plus pénalisées. 1.043 d’entre elles ne dépassent pas un niveau d’éducation de 4,1 années. Contrairement aux communes urbaines, dont 69%, soit 176, ont une moyenne dépassant 6 ans.
Enormes gaps entre communes
L’Atlas 2017, basé sur les données du dernier recensement 2014, relève l’effet du nouveau découpage régional, qui tend à réduire les disparités entre les régions en comparaison avec l’ancien découpage. Ainsi, l’écart entre la première et la dernière région dans l’ancien découpage est de l’ordre de 4 années de scolarité, alors que dans le nouveau, la différence passe à seulement 2 années. Les chiffres sont donc à prendre avec précaution. Et c’est en allant vers des territoires plus réduits que l’on se rend compte de l’ampleur des inégalités. Par exemple, l’écart entre la première et la dernière commune du classement atteint 11,66 années de scolarisation!
Le 25 Mai 2017
SOURCE WEB Par L’économiste
Les tags en relation
Les articles en relation

#MAROC_Voie_express_Tiznit_Dakhla : un taux d'avancement de 40%
Les travaux de la voie express Tiznit-Dakhla ont atteint un taux d'avancement général de 40% (42% pour la route et 7% pour les ouvrages d'art). La liv...

Logistique : Le Maroc a encore du chemin à faire
Le Maroc est 86e dans le nouveau classement "Connecting to Compete" publié par la Banque mondiale et qui étudie les performances de 160 pays dans le domaine d...

Provinces du Sud Le rôle des jeunes dans la défense de l’intégrité territoriale mis en avant �
Des participants de divers horizons ont animé le débat. Ph. Seddik Le Palais des congrès de la ville de Laâyoune a abrité, vendredi, une conférence de ...

La CGEM invite les Saoudiens à prospecter dans le Sud marocain
Des hommes d’affaires saoudiens effectuent actuellement une visite de prospection dans les chefs-lieux des provinces du sud du Royaume, en l’occurrence les ...

Guelmim-Oued Noun et Laâyoune-Sakia El Hamra : Une étude pour le développement de nouvelles zones
L’ étude devra contribuer à structurer d’une manière cohérente l’implantation de zones logistiques régionales multiservices et ouvertes au marché et...

Assemblées annuelles du FMI et de la BM : les institutions de Bretton Woods affirment leur soutien
C’est un soulagement pour le Maroc de savoir que le rendez-vous le plus attendu de l’année sera maintenu. Les assemblées annuelles du FMI et de la Banque ...

Eau potable et assainissement liquide Plus de 2 MMDH alloués aux provinces du sud entre 2016 et 202
Le budget pour le renforcement des infrastructures de distribution de l'eau potable à Dakhla-Oued Ed Dahab s’élève à 315 MDH. Dans la région de La...

Laâyoune: Les marins soumis aux tests de dépistage au Covid-19 avant le retour au travail
Laâyoune – En réaction à l’annonce faite samedi matin par la wilaya de la région Laâyoune-Sakia El Hamra sur la fermeture du port de Laâyoune, le pr...

Provinces du Sud: Les préparatifs pour la pré-Cop régionale vont bon train
La pré-Cop constituera l’occasion propice pour les citoyens de vivre une simulation de la COP22, pour une meilleure appropriation des enjeux climatiques. ...

Royal Air Maroc consolide sa présence sur douze lignes domestiques
Des conventions sont signées avec les régions de Dakhla-Oued Eddahab, Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Drâa-Tafilalet, Tanger-Tétouan-Al Hoceima...

Quatorze films en compétition au Festival international du film documentaire de Khouribga
Quatorze documentaires seront en lice à la compétition officielle de la 8ème édition du Festival international du film documentaire de Khouribga, qui se tie...

Provinces du Sud: Un programme pour sauvegarder l’artisanat
Selon la ministre, cette opération vise aussi bien le soutien des artisans que la réhabilitation du secteur de manière à répondre à la demande du marché....