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Ces candidats à la présidence française qui draguent le Maroc

Ces candidats à la présidence française qui draguent le Maroc

Quelques mois avant l’élection de 2017 en France, les principaux candidats à la présidence viennent à la rencontre des 50 000 électeurs français que compte le Maroc.

Pendant la campagne de la primaire française de la droite et du centre, tous les candidats déclarés ont défilé au Maroc. François Fillon, fraîchement élu pour représenter la droite, était par exemple déjà venu à Casablanca et Rabat à la mi-octobre. « Il reviendra sûrement avant l’élection présidentielle du mois d’avril  2017 », affirme Stéphane Cola, directeur du comité de soutien de François Fillon au Maroc.

Des enjeux électoraux

Allié privilégié de la France, le Maroc est un point de passage important pour les candidats français qui pèsent dans les élections. « Je pense que le Maroc est un incontournable dans une campagne, les candidats doivent aussi venir voir les électeurs français qui vivent sur place », affirme Stéphane Cola, qui fait référence aux 50 000 ressortissants français, officiellement inscrits au consulat, qui résident dans le royaume. Les candidats viennent donc à la rencontre de ceux qui se sont expatriés, afin de parler des problématiques qui les concernent comme leur statut de résident à l’étranger.

Surtout qu’il faut convaincre ces électeurs, dont le vote diffère de la France. « Le vote des deux millions d’électeurs à la primaire a clairement penché pour Alain Juppé, candidat plus centriste, alors que la victoire de François Fillon était claire dans l’Hexagone », rappelle Stéphane Cola.

En 2012, les résidents français d’Afrique du Nord ont voté à grande majorité pour François Hollande. La candidate d’extrême droite, Marine Le Pen, espère tout de même convaincre ce vivier d’électeurs malgré son faible score enregistré lors du dernier scrutin : au total, 569 électeurs sur les 15 717 expatriés inscrits sur les listes électorales au Maroc ont voté pour Marine Le Pen en 2012, soit 3,67% des suffrages exprimés.

« Historiquement, cela s’est toujours fait d’inclure le Maroc dans les tournées électorales des hommes politiques en campagne », précise Stéphane Cola.

Des habitués du Maroc

Les différents candidats à la présidence de la France ont pour la plupart eu des fonctions qui les ont déjà amenés à se déplacer au Maroc.

Manuel Valls, ancien premier ministre et tout récent candidat à la primaire de gauche, est venu pour la dernière fois en avril 2015 où il avait rencontré Mohammed VI et Benkirane. Une visite diplomatique pour rappeler les liens entre les deux pays, autant économiques que politiques.

François Fillon, premier ministre de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012, s’est déjà rendu au Maroc à plusieurs reprises, où il a rencontré de nombreux hauts responsables. Nicolas Sarkozy, lui, soutient fermement la position marocaine au Sahara.

Emmanuel Macron, candidat indépendant et ancien ministre français de l’Économie sous François Hollande a, lui aussi, un rapport privilégié avec le Maroc. Il s’est rendu à maintes reprises au royaume pour y développer plusieurs partenariats, notamment pour la construction du tramway de Casablanca. Il avait aussi consacré une session spécifiquement à la « stratégie africaine du Maroc » lors du forum « Les rencontres Africa 2016 » à Paris. Et quand il parle de l’investissement de Peugeot à Kénitra dans une usine, il déclare : « C’est bon pour le Maroc comme pour la France ».

Des liens personnels

Emmanuel Macron possède, d’ailleurs, un grand ami au Maroc : Il s’agit de Moulay Hafid Elalamy. Le ministre sortant de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique avait déclaré dans une interview à Paris Match : « Mon homologue Emmanuel Macron, que j’apprécie tout particulièrement, comprend tout aussi bien les besoins de renforcer l’économie nationale que les enjeux de la mondialisation ». Les liens entre les deux hommes se sont renforcés au fil des rencontres.

Pour Marine Le Pen, l’amitié avec le Maroc n’a pas vraiment été au rendez-vous. Un de ses meetings avait été interdit alors qu’elle avait réservé une salle sous un autre nom. La candidate d’extrême droite a tendance à taper sur la politique française, qui préfère créer de l’emploi au Maroc plutôt qu’en France. Ironie de l’histoire, son parti fabrique tous les accessoires de campagne (tee-shirts et casquettes) au Maroc, comme l’avait révélé en 2015 une émission de France 2.

Pourtant, son père avait tenté de se faire une percée au Maroc. En 1990, Jean-Marie Le Pen avait rencontré Hassan II à Rabat. Il avait déclaré au magazine La Gazette du Maroc : « Ce fut merveilleux. À la fin du voyage, le roi Hassan II nous a même prêté un avion pour que nous puissions retourner en France ».

Le 09 Décembre 2016
SOURCE WEB Par Telquel

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