Les 3 maladies du Maroc pré-émergent, selon le Think Tank espagnol, CIDOB

Paris : Une note des plus critiques à l’égard du Maroc, a été publiée par le Think Tank espagnol ‘The Barcelona Centre for International Affairs – CIDOB’. Ce dernier considère que le progrès au Maroc, certes réel, demeure lent voir chancelant.
Le Maroc s’il veut réellement évoluer en pays émergent, il devrait se guérir de trois maladies l’handicapant sérieusement.
Ainsi a plaidé le Think Tank espagnol, ‘The Barcelona Centre for International Affairs – CIDOB’, via une note sur la marche du progrès au Maroc, signé par l’associé sénior au CIDOB, Francis Ghilès.
Dans cette note critique, l’expert a commencé par concéder que le Maroc a très concrètement évolué, depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI en 1999 et que comparé à comment il était dans les années 80 et 90, le royaume, sur nombreux volets, économiques ou d'infrastructures notamment, a réussi un vrai saut capacitaire.
Sauf que, nuance Francis Ghilès, le royaume aurait pu faire plus et atteindre plus aisément et plus tôt le rang de pays émergent, s’il avait pu joindre à ses efforts d’équilibrage macro-économique et de modernisation de ses infrastructures, un travail en profondeur sur trois grands axes, qui font aujourd’hui ses maladies l’handicapant.
Ces trois maux qui rongent le Maroc et l’empêchent d’émerger en tant que vraie puissance économique et politique dans sa région sont : 1- Son système d’éducation, 2- Sa bureaucratie et ses tribunaux, 3- Son climat d’investissement défavorables aux PME-PMI locales.
1- Education pauvre :
L’expert du CIDOB trouve que c’est l’un des plus grand maux du Maroc qui, non seulement, l’empêche d’émerger mais qui met en péril, son futur économique et sécuritaire.
Francis Ghilès en dit :
‘‘Le niveau d'éducation des Marocains est très faible. Ce défi est aussi vieux que l'indépendance, mais la réticence depuis toujours, des gouvernements successifs d’affronter ce problème coûte cher aujourd’hui et demain au pays. Il y a une génération, ce problème n’avait pas l’ampleur qu’il a aujourd’hui, car le Maroc commence à remonter la chaîne de valeur, ouvre son économie, lutte pour conquérir de nouveaux marchés, et son éducation pauvre devient pour lui un handicap majeur.’’
Ghilès a ajouté que les banques marocaines qui partent à la conquête des marchés africains ou les usines automobiles ou d’aéronautique qui s’implantent dans le pays, ont besoin en urgence de cadres hautement qualifiés et parfaitement anglophones, ce que le royaume peine à offrir.
Il a en fin plaidé pour un plan Marshal de l'éducation que le royaume devrait mettre en place.
2- Un Etat lourd
L'Etat marocain, relève le CIDOB, reste trop lourd et les gouvernements successifs ont échoué à le moderniser.
Pour le THINK Tank espagnol, l’Etat marocain souffre de bureaucratie et d’inefficacité dans certains de ses secteurs administratifs et judiciaires, à cause de ses nombreux fonctionnaires qui sont pour la plupart, mal formés et mal payés :
‘‘Une recette parfaite pour une corruption généralisée’’.
Le CIDOB explique en outre, que cette corruption qui ronge dangereusement certaines administrations et tribunaux du royaume, provient aussi :
‘‘De ce qui peut être décrit comme un système dual d'élaboration des lois: les lois sont votées par le parlement mais les décrets d'applications sont émis par la haute fonction publique et cette dernière va souvent à interpréter les lois de manières qui ne sont pas toujours fidèles à leur esprit’’.
Complicité européenne
Le CIDOB a expliqué en fin que la corruption est dure à éradiquer tant que les résistances pour sa préservation, émanent solidairement des fonctionnaires mais aussi de certains hommes d’affaires qui y trouvent intérêt.
A ce titre, le CIDOB accuse :
‘‘Des intérêts européennes privées ou publiques qui trouvent qu'ils peuvent, via la corruption, manipuler le système Marocain à leur avantage’’.
3- Des PME-PMI bridées et brimées
‘‘Le Maroc doit faire confiance à ses propres fils et filles’’Ainsi a clamé le CIDOB en expliquant qu’au royaume les vrais relais de croissance, à savoir les PME-PMI locales, sont bridées voir brimées.
Il en dit :
‘‘Les investisseurs marocains pour bénéficier d'un soutien officiel, ont besoin d’être assez volumineux pour justifier l'accès aux principaux décideurs au sein du gouvernement. Sinon, ils doivent se battre dans le labyrinthe bureaucratique et contre la corruption, en particulier au niveau local’’.
Et le CIDOB d’ajouter :
‘‘Malheur à celui qui n'a ni capital, ni bonnes relations’’.
Pour le Think Tank barcelonais, tant que le Maroc n’accorde pas de vrai soutien à ces PME-PMI, sa croissance sera toujours insuffisante pour assurer son émergence.
Le 15 Août 2016
SOURCE WEB Par Le Mag
Les tags en relation
Les articles en relation

Maroc/Sahara: mission diplomatique réussie à Addis Abeba
Une délégation marocaine des Affaires étrangères conduite par Mbarka Bouaida a rencontré plusieurs ministres africains dans la ville qui abrite l’UA, don...

Maroc/Coronavirus : 114 enfants de moins de 14 ans atteints, 59 nouveaux cas détectés dans la rég
Un total de 114 enfants de moins de 14 ans sont atteints de coronavirus (Covid-19) au Maroc, a annoncé samedi le ministère de la Santé qui a fait état de 82...

Journal australien: le Maroc, un havre de stabilité en Afrique du Nord
Le Maroc, qui, durant des siècles, a su consacrer les valeurs de vivre-ensemble entre toutes ses composantes, est un havre de stabilité dans la région nord-a...

Le Maroc confirme sa position de plateforme pour les investissements étrangers
Le Royaume a drainé 3,2 milliards de dollars d’IDE en 2015, selon la CNUCED Le Maroc a drainé 3,2 milliards de dollars d’investissements directs étran...

Nouvelle livraison d’armes US au Maroc dans le cadre du programme EDA
Les Forces armées royales ont reçu, la semaine dernière, une nouvelle livraison d’armements américains, notamment des canons M 5A 109 et 70 chars dernier ...

Les pays du Golfe déterminés à renforcer davantage leur partenariat avec le Maroc
A la veille de son 37ème sommet, le Conseil de coopération des pays du Golfe livre son rapport La collaboration entre le Maroc et les pays du Golfe s’est...

"On ne meurt pas de faim au Maroc" (ni de mauvaise foi)
"On ne meurt pas de faim au Maroc". Voilà une phrase allègrement prononcée pour clouer le bec à ceux qui osent critiquer les tares socio-politiques du pays....

Une base de données nationale des startups
Combien existe-t-il de startups au Maroc ? Dans quels domaines opèrent-elles ? Quelles solutions développent-elles ?... Maroc PME veut tout savoir sur l...

Réalisme
Pour des dizaines de milliers de jeunes qui obtiendront le Bac cet été, la même question lancinante va revenir: que faire? Mal informés et pas du tout prép...

Comment la Suède a formé son opinion sur la question du Sahara
Il y a 18 mois, le Maroc et la Suède étaient à couteaux tirés sur le dossier du Sahara. La mésentente était totale. Vendredi dernier, la Suède a voté ...

Ceux qui dominent (vraiment) le MarocAl Hoceima.
Al Hoceima. Neuf mois de surplace. On a déplacé la moitié d’un gouvernement, on a enquillé les promesses, on a laissé les vieux démons sécuritaires mor...

Le Maroc et le Royaume-Uni tiennent la 1ère session de leur conseil d’association
Le Maroc et le Royaume-Uni ont tenu, mercredi à Londres, la première session de leur conseil d’association qui permettra d’approfondir leur coopération �...