Paradise Beach Les acquéreurs anglais perdent patience
Floués par un promoteur véreu dans le nord du Maroc, ils souhaitent réparation
Après une vaine 1re manifestation en janvier, une autre prévue ce 11 juillet à Londres
Pour les acquéreurs, la responsabilité de l’Etat ne fait aucun doute
Les acquéreurs furieux du projet Paradise Beach n’ont pas manqué d’exprimer leur colère devant les murs de l’ambassade du Maroc à Londres en avril dernier. Une nouvelle manifestation est prévue le 11 juillet prochain (Ph. AFP)
Le sulfureux projet Paradise Beach continue de défrayer la chronique. Ce complexe résidentiel prévu sur la côte Atlantique dans le nord du Maroc est sous le feu nourri de tirs suite à la mobilisation des acquéreurs anglais ayant investi dans le projet et qui n’ont rien reçu en retour. Après une vaine manifestation devant l’ambassade du Maroc à Londres en avril dernier pour demander réparation, ils rempilent ce 11 juillet devant les locaux du consulat du Maroc. Leur indignation tire son origine du fait que le terrain a été cédé en totalité au promoteur, alors que l’avancement du projet était au point mort.
Cette affaire a suscité un fort élan médiatique au Royaume-Uni, plusieurs tabloïds londoniens s’y étant intéressés. Ils se font les porte-voix des acquéreurs, anglais pour la plupart, qui se plaignent du manque de transparence avec lequel est traité le dossier. «Nous sommes déçus du peu d’information qui nous est communiqué depuis notre première manifestation en janvier, de nombreuses zones d’ombre persistent. Nous demandions une transparence totale, mais nous en sommes loin», scande un investisseur. Selon lui, l’ambassade du Maroc à Londres a confirmé de manière verbale que l’une des banques ayant financé le projet avait dégagé 13 millions d’euros (environ 140 millions de DH) pour poursuivre les travaux et finir le projet, des déclarations reçues avec extrême prudence par les acquéreurs. Pour eux, la responsabilité de l’Etat marocain est engagé car il a conclu à deux reprises des conventions avec le promoteur, Larbi Tadlaoui. Celui-ci est actuellement en prison. Il a été arrêté quelques semaines après la mobilisation à Londres des investisseurs.
Au Maroc, l’affaire fait tache d’huile et fâche les professionnels qui considèrent que c’est une bien mauvaise publicité pour la Région. Pour rappel, Paradise Beach Golf Resort (PBGR) a été lancé en 2006 sur la côte Atlantique. Sur le papier, le projet comprenait un parcours de golf de 18 trous, piscines et environ 400 appartements et villas avec vue sur la plage. Des investisseurs étrangers de différents pays dont la France et l’Angleterre ont versé des acomptes pour réserver un appartement ou villa. A titre d’exemple, un studio était proposé à l’époque à 67.000 euros, environ 740.000 DH. Selon un groupement d’acquéreurs, le montant total des sommes versées pourrait atteindre les 45 millions de livres sterling, soit à peu près 635 millions de DH. La construction et l’aménagement paysager du projet ont commencé en 2007 avec la garantie pour les investisseurs que tous les permis de construction, autorisations et fonds de développement étaient en place, selon les acquéreurs. L’achèvement du projet était prévu en 2010. En 2012, la construction a été sérieusement retardée. Les clients avaient reçu des promesses de livraison pour mars 2014, il n’en a rien été.
Le 27 Juin 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
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