8 mars: le combat n’est pas terminé, il faut choisir son camp

Le 8 mars, qui s’est imposé comme une fête internationale, a deux versants. Un versant glamour et disons marketing et un versant politique, de combat et de lutte pour l’émancipation.
Passons rapidement sur la version glamour et marketing: roses distribuées, cadeaux, publicités, remises commerciales, programmes spéciaux des médias tendant à montrer que la Marocaine est capable de courir et de réfléchir. Tout cela est gentil, un peu folklorique, passablement intéressé et pas forcément très utile.
L’essentiel est ailleurs.
L’essentiel, il est dans la politique.
Nous sommes en 2016, l’année des premières élections législatives après 2011. Qu’on le veuille ou non, il y a au Maroc une ligne de fracture ou de séparation entre deux courants: ceux qui se réclament de la tradition, du conservatisme, du culturalisme et ceux qui se réclament de la modernité.
Qu’est-ce que la modernité?
Toute la question est là.
La modernité n’est pas la technologie. Elle n’est pas l’occidentalisation. La modernité, c’est la culture des droits humains, la reconnaissance de l’individu, la démocratie, l’égalité, les droits des minorités et des plus faibles. En d’autres termes, elle est culturelle et politique. Elle met les droits humains à l’abri de l’idéologie.
Le 8 mars se situe donc au cœur des enjeux et des débats du Maroc de 2016.
La condition de la femme est un enjeu politique et de société. Pas seulement une affaire de fleurs, de smartphones roses et de slogans.
A ce gouvernement, posons deux questions:
-Où en est le projet de loi organique instaurant l’autorité de la parité?
-Où en est le projet de loi contre les violences faites aux femmes?
Médias 24 estime que dans ce genre de débats, chacun doit choisir son camp. Et que les prochains combats des femmes et de ceux qui les soutiennent seront:
-les projets de loi placés dans les tiroirs ou dont le contenu ne correspond pas aux critères de la modernité;
-pour tout ce qui concerne la femme, la mise à niveau de l’arsenal législatif et des pratiques, avec le contenu de la Constitution;
-l’ouverture du débat sur l’égalité successorale. Il ne s’agit pas de légiférer dans un sens contraire au consensus, mais de donner le choix et la possibilité, à ceux qui le souhaitent, de répartir leurs biens entre leurs enfants d’une manière équitable. En d’autres termes, d’accepter le testament, quel que puisse être son contenu.
La lutte de la Marocaine n’est pas terminée. Elle bénéficie désormais de puissants leviers dans le droit positif, dans l’évolution des mentalités et dans la Constitution. A elle d’en user.
Dernier point: le Roi Mohammed VI a apporté la moudawana et ses avancées. Il a apporté la Constitution. Sur les questions stratégiques et de droits humains, il apporte de précieux arbitrages. Mais le camp moderniste doit l'aider, en se mobilisant, en légitimant ses demandes. Si les libéraux ne se mobilisent pas, le camp conservateur aura gagné, sans livrer bataille.
Le 08 Mars 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
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