Gouvernance Le Maroc consacre 1,8 milliard de dirhams à la Stratégie nationale de lutte contre la corruption

Le volet de prévention a accaparé la part du lion avec 145 projets sur un total de 239.Ph. Kartouch
Le ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, Mohamed Moubdii, a exposé mercredi dernier à Rabat la Stratégie nationale de lutte contre la corruption. Adoptée par le gouvernement il y a quelques semaines, cette stratégie comprend 239 projets nécessitant un budget global de 1,8 milliard de DH. Il s’agit d'«une vision claire et précise» pour lutter contre ce fléau à l'horizon 2025, estime le ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, Mohamed Moubdii. Il faut dire que l’adoption d’une stratégie contre la corruption est devenue une nécessité impérieuse pour le Maroc.
Enfin, le Maroc se dote d’une stratégie nationale intégrée de lutte contre la corruption. Première du genre, la stratégie se veut être une feuille de route pour la lutte contre ce fléau pour les dix prochaines années. Le but est de renforcer l’intégrité et réduire de façon significative la corruption au Maroc à l’horizon 2025. Elle vise à inverser la tendance de manière irréversible et visible, renforcer la confiance des citoyens dans les institutions et améliorer l’intégrité des affaires et le positionnement du Maroc à l’international. L’adoption d’une telle stratégie n’est plus un choix pour le pays, mais une nécessité, vu l’ampleur que prend ce phénomène. Selon le dernier classement de Transparency International, le Maroc a perdu 8 places, passant de la 80e à la 88e position sur 175 pays. Selon Mohamed Moubdii, le recul du Maroc dans ce classement nécessite l’adoption d’une approche globale, qui devra favoriser la convergence des différentes mesures menées par les départements ministériels. Ainsi, il estime judicieux la création d’une coalition nationale pour lutter contre le fléau de la corruption.
La stratégie de lutte contre la corruption telle qu'elle est présentée par Mohamed Moubidii est bien structurée. Elle s’articule autour de cinq piliers principaux, en l’occurrence la gouvernance, la prévention, la répression, la communication et la formation. Pour leur mise en œuvre, la stratégie a prévu 16 axes stratégiques d’intervention. Pour chaque axe, une série de projets a été identifiée. Selon la répartition des projets, il s’avère que le gouvernement a préconisé l’approche préventive. Le volet de prévention a accaparé la part du lion avec 145 projets sur un total de 239, soit 74% du budget global alloué à la mise en œuvre de la stratégie. Ce dernier s’élève à près de 1,8 milliard de DH. Les projets afférents à la prévention portent notamment sur l’assainissement des procédures administratives, le renforcement du contrôle et le renforcement de la participation citoyenne. S’agissant de la gouvernance, elle a bénéficié de 45 projets concernant essentiellement la transparence, l’accès à l’information, la responsabilité et la reddition des comptes, ainsi que la gestion des deniers publics. Alors que la répression et la sensibilisation se sont vu attribuer respectivement 27 et 16 projets. Quant à la formation et l’éducation, elles ont bénéficié de 6 projets.
Le plan prévisionnel de déploiement de la stratégie se déploiera en trois vagues. La première s’étale sur la période 2015-2016 et se fixe comme objectif la réalisation de 174 projets dont le financement est estimé 840 millions de DH. La deuxième vague, allant de 2017 à 2020, portera sur la réalisation de 59 projets pour une enveloppe budgétaire de 937 millions de DH. La dernière phase s’étale de 2021 à 2025 et connaîtra la mise en œuvre de 6 projets qui nécessiteront la mobilisation de 18 millions de DH. Du reste, la stratégie accorde la priorité aux secteurs les plus exposés à la corruption comme la santé, les collectivités locales, la justice et la sûreté nationale. En ce qui concerne le mode de financement de la stratégie, un fonds anticorruption sera mis en place pour financer une partie des programmes. Ce dernier sera alimenté par une contribution directe du budget de l’État et la coopération internationale. La mise en œuvre de la stratégie sera aussi financée à travers une ligne budgétaire dont le Chef du gouvernement est l’ordonnateur. Afin d’assurer une efficacité optimale de cette stratégie, une commission nationale a été mise en place sous la présidence du Chef du gouvernement. Elle comprend des représentants des ministères, des instances de la gouvernance, des ONG et du secteur privé. La commission, qui se réunira semestriellement, aura pour mission de définir les orientations stratégiques et assurer la coordination et l’arbitrage. Son secrétariat général est rattaché au département de la Fonction publique. Ce dernier sera assisté par une cellule d’accompagnement. Des instruments de suivi et d’évaluation seront également mis en place.
Le 28 Janvier 2016
SOURCE WEB Par Le Matin
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