Phénomène «El Niño» Les dérèglements climatiques assèchent les vergers

Ananas, mangue, orange ou passion... les dérèglements climatiques, en partie dus au phénomène «El Niño», sèment le chaos dans les vergers et par rebond dans l'industrie des jus qui manque de matière première ou la paye à prix d'or.
Excès de chaleur, de sécheresse ou de pluies, les productions fruitières ont craqué dès la floraison ou perdu des fruits trop jeunes et fragiles pour résister. Du Brésil à la Thaïlande, de l'Espagne à la Californie, on redoute les pénuries qui s'annoncent en raison d'«El Niño». Ainsi le Brésil a, d'ores et déjà, prévenu cette semaine que sa production de jus d'orange, dont il est le premier exportateur mondial, sous forme de concentré, est attendue en baisse cette année en raison des fortes chaleurs. Selon ces experts, les stocks des industries de la région de São Paulo devraient être limités au seuil critique de 300.000 tonnes de jus d'orange en équivalent concentré à la fin de la saison, début juillet.
La saison s'avère également problématique pour l'ananas alors que la Thaïlande, principal producteur pour l'exportation, a essuyé de très violentes pluies et qu'une moindre récolte au Costa Rica a déjà été absorbée par le marché américain. Ainsi, le prix du concentré d'ananas a été multiplié par quatre. Pour la mangue, c'est l'Inde, principal producteur particulièrement exposé aux inondations liées à «El Niño» qui fait grimper le prix de la matière première. Tout comme pour le fruit de la passion, produit dans des zones d'Asie et d'Amérique du Sud affectées par la sécheresse et dont le prix du concentré est passé de 5.000 à 7.000 dollars la tonne. Pour le jus de grenade, le prix a déjà doublé et pourrait tripler sans tarder. «Il est difficile d'évaluer strictement l'impact d'“El Niño”, mais les conditions climatiques ont très fortement influencé ce qui se passe», résume Emmanuel Vasseneix, qui dirige la Laiterie de Saint-Denis de l'Hôtel, premier conditionneur de jus de fruits en France. De retour d'Espagne, deuxième fournisseur en jus concentré d'orange après le Brésil, il a constaté cette semaine des floraisons anormalement avancées sur les orangers et des mortalités de l'ordre de 30%.
Enfant terrible du climat, «El Niño» est un phénomène naturel qui surgit tous les deux à sept ans et se caractérise par une température anormalement élevée des eaux de surface du Pacifique au niveau de l’Équateur, modifiant la circulation atmosphérique et les cycles de précipitations pour les pousser vers les extrêmes. La Californie et la Floride traversent simultanément une saison difficile, liée pour l'une au manque d'eau et pour l'autre au climat et aux maladies qui touchent les orangers.
Le 25 Janvier 2016
SOURCE WEB Par LE MATIN
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