Maroc : Quels freins entravent encore l’investissement ?

Le Maroc affiche un fort potentiel d’attractivité pour les investisseurs grâce à sa position géographique stratégique, ses infrastructures modernes, ses énergies renouvelables et son cadre de stabilité macroéconomique. Pourtant, plusieurs obstacles freinent encore l’investissement, comme l’ont souligné les échanges entre la CGEM et le ministre délégué à l’Investissement, Karim Zidane, lors du Conseil d’administration du 11 mars à Casablanca.
Avec 326 milliards de dirhams de projets d’investissement approuvés en deux ans et 120 milliards de dirhams investis en 2024, les chiffres sont encourageants. Toutefois, des défis structurels persistent, ralentissant le dynamisme économique du pays.
Un parcours d’investissement encore complexe
Malgré les efforts de digitalisation et de simplification des procédures, le processus administratif reste lourd et opaque. La multiplication des interlocuteurs, les délais d’obtention des autorisations et l’absence d’harmonisation des pratiques constituent autant d’entraves à l’investissement, qu’il soit national ou étranger.
Une étude gouvernementale a identifié plus de 613 procédures réglementaires complexes, mettant en évidence la nécessité d’accélérer la réforme du climat des affaires.
Les principaux défis à relever
Parmi les freins structurels à l’investissement, plusieurs problématiques majeures émergent :
- Rigidité du marché du travail : La réforme du code du travail est une demande clé du patronat pour favoriser l’embauche et l’intégration du secteur informel.
- Accès au foncier industriel : Trouver des terrains industriels adaptés, bien situés et à des prix compétitifs demeure un défi, particulièrement hors des grandes agglomérations.
- Coût de l’énergie : Malgré une production croissante en énergies renouvelables, l’accès à une électricité verte et compétitive pour les entreprises reste à améliorer.
- Difficulté de financement pour les TPME : Seules 17% des très petites entreprises (TPE) marocaines accèdent au crédit, contre 35% dans des économies similaires. Le manque de diversification des financements limite leur croissance.
Une transformation en marche, mais insuffisante
La feuille de route 2023-2026 pour l’amélioration du climat des affaires, la stratégie Maroc Digital 2030 et l’élargissement de la Charte de l’Investissement aux TPME sont des avancées notables. Cependant, la réussite de ces réformes économiques dépendra de leur mise en œuvre concrète et de la réduction des lourdeurs administratives.
Pour que le Maroc devienne un véritable hub d’investissement, l’État doit renforcer la lisibilité des dispositifs, accélérer la digitalisation et instaurer un environnement économique agile et attractif. L’engagement du secteur privé et la modernisation des pratiques publiques seront décisifs pour concrétiser cette ambition économique.
Le 13/03/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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