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Aïd Al-Adha 2024 : Le Roi appelle à suspendre le sacrifice

Aïd Al-Adha 2024 : Le Roi appelle à suspendre le sacrifice

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en sa qualité d’Amir Al-Mouminine, a officiellement appelé les Marocains à s’abstenir d’accomplir le rite du sacrifice de l’Aïd Al-Adha cette année. Cette décision vise à préserver le cheptel national, fortement impacté par la sécheresse et les crises économiques successives, tout en stabilisant les prix des viandes rouges, en forte hausse ces dernières années.

Un appel Royal face à une crise du cheptel et de l’inflation

Depuis plusieurs semaines, des spéculations circulaient sur une possible annulation du sacrifice de l’Aïd. Mercredi soir, l’annonce a été confirmée via un message Royal, lu par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sur Al Aoula. Le Souverain a souligné que la situation actuelle du cheptel, en baisse de près de 38 % en un an en raison du déficit pluviométrique (-53 % par rapport à la moyenne des trois dernières décennies), rend le sacrifice difficilement soutenable.

Conscient de l’importance religieuse et sociale de cette fête, le Roi Mohammed VI a insisté sur le fait que son accomplissement dans ces conditions risquerait d’aggraver la précarité des ménages à revenu limité. De nombreux foyers éprouvent déjà des difficultés face à la flambée des prix des produits de première nécessité, dont la viande rouge.

Réactions des Marocains et impact sur le marché

À la suite de cette annonce inédite – une première depuis 1996 – les réseaux sociaux ont rapidement réagi. De nombreux internautes ont salué cette mesure comme un soulagement pour les familles modestes et ont dénoncé la spéculation sur les prix du bétail. En effet, les prix indicatifs des viandes ovines et bovines ont encore augmenté cette semaine à Casablanca, atteignant jusqu’à 125 DH/kg pour l’agneau et 90 DH/kg pour le bœuf.

Un marché du bétail sous pression malgré les importations

Face à la crise du cheptel, le gouvernement a importé 600 000 têtes d’ovins pour tenter de répondre à la demande. Toutefois, cette initiative n’a pas suffi à faire baisser les prix, et la pression sur le marché reste forte. L’économiste Omar Bakou souligne que l’annulation du sacrifice pourrait mettre un frein aux spéculations et rétablir un certain équilibre.

Il rappelle que la demande pour l’Aïd avoisine généralement 6 millions de têtes, alors que le cheptel disponible ne dépasse pas 1,5 million. Cette situation critique aurait pu conduire à une flambée incontrôlable des prix et à l’abattage illégal de femelles reproductrices, aggravant encore la crise.

Accompagnement des éleveurs et maintien des traditions spirituelles

Malgré cette mesure exceptionnelle, le Roi Mohammed VI a appelé les Marocains à célébrer l’Aïd Al-Adha dans son essence spirituelle, en accomplissant la prière de l’Aïd, en pratiquant la solidarité et l’aumône, et en partageant des moments en famille.

Par ailleurs, des mesures d’accompagnement pour les éleveurs impactés seront nécessaires afin de compenser les pertes et d’encourager un redressement durable du secteur.

Le 28/02/2025

Rédaction de lanouvelletribune

 

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