Prix de la sardine au Maroc avant le Ramadan : entre réalité du marché et spéculation

À l’approche du mois sacré du Ramadan, le prix de la sardine, poisson phare de la table marocaine, fait l’objet d’un vif débat sur les réseaux sociaux. Tandis que certains affirment qu’il ne devrait pas dépasser 5 dirhams le kilo, la réalité du marché est bien plus complexe, influencée par divers facteurs économiques et logistiques.
Pourquoi le prix de la sardine varie-t-il autant ?
Le coût de la sardine n’est pas figé et évolue en fonction de plusieurs paramètres : l’offre et la demande, la saisonnalité, mais aussi les pratiques spéculatives des intermédiaires. Si le prix est relativement stable à la première vente dans les criées des ports de pêche, il devient plus volatil lors de la deuxième vente, où les revendeurs imposent leur marge en fonction du contexte économique et des attentes des consommateurs.
Réseaux sociaux : des prix affichés loin de la réalité
À quelques jours du Ramadan, les plateformes comme Facebook et TikTok regorgent de vidéos de commerçants affichant des prix défiant toute logique de marché, entre 4 et 5 dirhams le kilo. Ces affirmations laissent entendre que ce tarif devrait être la norme au Maroc, indépendamment des conditions de production et de distribution.
Cependant, selon Said Mansouri, expert du secteur halieutique, ces montants sont trompeurs :
« Ces prix ne reflètent en rien la réalité économique. Il est vrai qu’en période d’abondance, la sardine peut être vendue à ce tarif au niveau des criées. Mais entre les coûts de transport, de stockage et la multiplication des intermédiaires, il est illusoire de penser que le consommateur final pourra en bénéficier directement. »
Facteurs influençant la hausse des prix
Plusieurs éléments expliquent les fluctuations du prix de la sardine sur le marché marocain :
- Les conditions climatiques : En cas de mauvais temps, les sorties en mer sont limitées, entraînant une réduction de l’offre.
- Le coût du carburant et de la logistique : L’acheminement du poisson des ports aux marchés impacte directement le prix final.
- Les périodes de repos biologique : Imposées pour préserver les stocks halieutiques, elles réduisent temporairement l’offre disponible.
- Les marges des intermédiaires : La chaîne de distribution compte plusieurs acteurs, chacun prenant une part du bénéfice, ce qui alourdit le prix au détail.
Vers une meilleure régulation du marché ?
Face à la flambée des prix en période de forte demande, des voix s’élèvent pour réclamer une régulation plus stricte et une transparence accrue dans la commercialisation des produits de la mer. Le ministère de la Pêche et les autorités de contrôle sont régulièrement interpellés pour lutter contre la spéculation et garantir un meilleur accès aux produits halieutiques pour les consommateurs.
Conclusion
Avec l’arrivée du Ramadan, la question du prix de la sardine reste un sujet brûlant. Entre réalité économique et discours simplifiés sur les réseaux sociaux, il est essentiel de comprendre les mécanismes du marché pour éviter toute désinformation. Une meilleure régulation et une communication plus claire sur la formation des prix pourraient contribuer à apaiser les tensions et garantir une accessibilité équitable aux produits de la mer.
Le 26/02/2025
Rédaction de lanouvelletribune
www.darinfiane.comwww.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation

Une panne mondiale sur Facebook, Whatsapp et Instagram
Une panne mondiale affecte depuis quelques minutes l'ensemble des réseaux sociaux de Facebook (Facebook, WhatsApp Instagram, Messenger). Ces applications q...

La censure artistique change de camp au Maroc
- Durant le mois du ramadan, nombreuses sont les organisations professionnelles marocaines qui déposent plainte contre des séries, des sitcoms et des films po...

PLF 2022: les retraites exceptionnelles vont engloutir plus de 300 millions de dirhams
Les retraites exceptionnelles que perçoivent des privilégiés parmi les politiques, les sportifs et les artistes vont coûter la bagatelle de 320 millions de ...

Ramadan : L’Intérieur mobilise ses troupes
L’Intérieur réunit ses services à l’approche du Ramadan. Ce mercredi, Noureddine Boytayeb, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, a p...

Imams et réseaux sociaux: les explications des Habous
Le ministère des Habous et des affaires islamiques explique le but de la circulaire adressée à ses délégués et au Conseil supérieur des oulémas au sujet...

Sécheresse et chômage rural au Maroc : une baisse alarmante de l’emploi agricole
Entre 2006 et 2023, le Maroc a perdu plus d’un million d’emplois en milieu rural, un déclin attribué à une combinaison de facteurs naturels, économiques...

Réforme de l'Enseignement: Ouahbi soutient Benmoussa et annonce des mesures plus polémiques
Alors que le ministre Chakib Benmoussa a annoncé de nouvelles conditions d’accès au concours des enseignants des Académies régionales d’éducation et de...

La Silicon Valley vise la conquête intégrale de la vie"
Grâce aux développements sans cesse accélérés de l'intelligence artificielle, les Gafa sont à l'origine d'une marchandisation de la vie et du ...

Le Bitcoin chute rapidement de 500$ en moins d’une heure
Le Bitcoin a, une fois de plus, démontré le problème avec la volatilité des monnaies virtuelles. Le cours de la cryptomonnaie la plus populaire du monde a c...

84% des marocains utilisent désormais WhatsApp
Le système de messagerie WhatsApp est utilisé par 84% des Marocains en 2021 et 79% d'entre eux l'utilisent d'une manière quotidienne, révèle le...

Programme « Forsa »: le ministère du Tourisme fait un démenti
Le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie Sociale et Solidaire a démenti catégoriquement la publication d’un communiqué circulant sur...

Ce que nous apprend la crise du coronavirus
À l’heure où ces lignes sont écrites (12 mars 2020), nous ne savons pas comment l’épidémie de coronavirus (Covid-19) va évoluer en France et dans le m...