Maroc : Importation de 100.000 moutons d’Australie pour l’Aïd
Face à une pénurie croissante de cheptel due à la sécheresse, le Maroc va importer 100.000 moutons par an d’Australie afin d’assurer l’approvisionnement du marché national, notamment à l’approche de l’Aïd Al-Adha. Cette mesure, qualifiée de priorité urgente par les autorités, vise à pallier la baisse drastique du cheptel marocain, qui a chuté de 38 % depuis 2016.
Un accord stratégique pour stabiliser le marché
D’après la plateforme Sheep Central, une délégation marocaine s’est rendue en Australie afin de finaliser un accord sanitaire permettant l’importation non seulement de moutons, mais aussi de bovins et de chèvres. Les premières livraisons devraient arriver avant juin, bien que des exemptions à l’interdiction estivale des exportations australiennes puissent être accordées au Maroc en fonction des évaluations de risques.
Pour l’Australie, cet accord représente une opportunité commerciale significative, alors que le gouvernement d’Anthony Albanese prévoit l’arrêt des exportations de moutons vivants, une mesure critiquée par les éleveurs australiens.
Une crise du cheptel marocain sous pression
Selon Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, la chute du cheptel marocain met en péril la production de viande. Le nombre d’animaux abattus est passé de 230.000 à environ 130.000 – 150.000 par an, renforçant la dépendance aux importations. Pour atténuer cette crise, le gouvernement marocain a introduit dans la loi de finances 2025 plusieurs mesures, notamment :
- Suspension des droits de douane sur les importations de bétail,
- Exonération de la TVA sur les importations de bovins, moutons, chèvres et viandes rouges.
Ces actions ont déjà un impact : entre janvier et février 2024, le Maroc a importé 21.800 bovins, 124.000 moutons et 704 tonnes de viande rouge, soit une hausse significative par rapport à l’année précédente.
Une dépendance accrue aux importations : une solution durable ?
Si l’importation de moutons d’Australie permet de répondre aux besoins immédiats, elle met aussi en lumière une dépendance croissante aux marchés internationaux. La sécheresse persistante fragilise le modèle d’élevage marocain et remet en question l’autosuffisance en viande.
Dans ce contexte, la reconstitution du cheptel, l’adaptation aux changements climatiques et la diversification des sources d’approvisionnement apparaissent comme des leviers essentiels pour garantir la stabilité du secteur de l’élevage à long terme.
L’impact sur l’Aïd Al-Adha et la pression sociale
L’évolution de la situation pose une question clé : l’Aïd Al-Adha est-il menacé par la crise du cheptel ? Le secteur agricole joue un rôle central dans l’économie rurale, et toute réduction ou annulation de cette célébration pourrait fragiliser les éleveurs.
L’État doit ainsi jongler entre pouvoir d’achat des ménages et pérennité du secteur de l’élevage. Si l’importation massive de bétail permet de contenir la crise à court terme, elle ne constitue pas une réponse structurelle aux défis de la sécheresse et du changement climatique.
À long terme, le Maroc devra repenser son modèle d’élevage afin de réduire sa dépendance aux importations et garantir une sécurité alimentaire durable face aux aléas climatiques.
Le 19/02/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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mercredi 19 février 2025
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