Débat sur le projet de loi du droit de grève au Maroc

Le projet de loi organique sur le droit de grève, présenté jeudi à la Chambre des conseillers en présence du ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, a suscité un débat animé. Ce texte, en attente depuis 62 ans, a divisé la commission de l’enseignement, des affaires culturelles et sociales entre une majorité favorable et une opposition farouchement critique.
Le syndicat de l’Union marocaine du travail (UMT) a exprimé son rejet catégorique du projet tel qu’il a été présenté. Noureddine Soulaik, chef de groupe de l’UMT, a dénoncé une loi qu’il juge « anti-sociale », affirmant qu’elle « restreint les droits des travailleurs sans les garantir ». Il a également critiqué son incompatibilité avec les conventions internationales ratifiées par le Maroc et a pointé du doigt la persistance de la criminalisation des grévistes dans le Code pénal.
De l’autre côté, les partisans du projet de loi, notamment les représentants de la majorité, ont souligné les avancées du texte. Selon eux, la loi élargit le droit de grève à tous les salariés, fonctionnaires et employés de maison. Elle supprime les sanctions et amendes, autorise les syndicats non représentatifs à organiser des grèves et réduit la durée du préavis.
Younes Sekkouri a été salué pour son approche flexible et sa volonté de parvenir à un équilibre entre les droits des grévistes et les exigences du patronat. Le ministre a affirmé que le texte est encore en phase d’amélioration et que des amendements seront étudiés pour garantir un accord équilibré. « Nous recherchons un équilibre pour protéger les droits de toutes les parties, tout en favorisant un climat de travail sain et constructif », a-t-il déclaré.
Du côté des élus de la majorité, Mohamed Zidouh, membre du Parti de l’Istiqlal, a décrit le projet de loi comme un outil essentiel pour stimuler les investissements. Il a expliqué qu’un cadre législatif clair en matière de droit de grève est l’un des éléments que les investisseurs étrangers examinent avant de choisir un pays d’accueil, aux côtés d’une justice fiable et d’une administration efficace.
En conclusion, ce projet de loi, bien qu’encore sujet à des ajustements, représente un enjeu majeur pour concilier les aspirations des travailleurs et les impératifs économiques, tout en renforçant l’attractivité du Maroc auprès des investisseurs étrangers.
Le 17/01/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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