TSGJB BANNER

Transferts MRE et tourisme : moteurs de l'économie marocaine

Transferts MRE et tourisme : moteurs de l'économie marocaine

Les transferts de fonds des Marocains résidant à l'étranger (MRE) et les recettes touristiques continuent de jouer un rôle essentiel dans l'économie marocaine. En 2023, ces flux financiers ont représenté 15 % du PIB et couvert près de 77 % du déficit commercial, confirmant leur importance stratégique.

Une croissance soutenue des transferts des MRE

Selon les données de l’Office des changes, les transferts des MRE ont plus que doublé en une décennie, passant de 57,4 milliards de dirhams (MMDH) en 2014 à 115,26 MMDH en 2023. À fin novembre 2024, ils s’établissent à 108,67 MMDH, en hausse de 2,8 % par rapport à la même période en 2023.

Bank Al-Maghrib prévoit que ces transferts continueront de croître, atteignant 128 MMDH en 2026 avec un rythme annuel moyen de 3 à 3,5 %.

Une reprise remarquable des recettes touristiques

Les recettes touristiques suivent également une dynamique positive. En 2023, elles ont atteint 104,67 MMDH, enregistrant une croissance de 68,82 % depuis 2014 malgré une baisse temporaire liée à la pandémie de Covid-19. En 2024, elles progressent de 7,2 % à fin novembre, atteignant 104,47 MMDH.

Cette croissance a propulsé le Maroc de la 41e à la 31e place mondiale en termes de recettes touristiques entre 2019 et 2023, selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).

Un impact significatif sur l’économie nationale

En 2023, les transferts des MRE et les recettes touristiques ont totalisé 220 MMDH, couvrant 76,7 % du déficit commercial. À fin novembre 2024, ces flux ont financé plus de 77 % du déficit.

Ces performances ont également contribué à réduire le déficit du compte courant, passé de 3,6 % du PIB en 2022 à 0,6 % en 2023, son plus bas niveau depuis 2008. Bank Al-Maghrib prévoit un déficit contenu à 1 % du PIB en 2024.

Les avoirs en devises du Maroc s’en trouvent renforcés, atteignant 359,4 MMDH à fin 2023 (l'équivalent de 5,5 mois d’importations). Ils devraient s’élever à 400,2 MMDH en 2026.

Les raisons de ces performances remarquables

Selon Ahmed Azirar, économiste et directeur de recherche à l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS), plusieurs facteurs expliquent cette dynamique :

  • L’attachement des MRE à leurs familles et leurs terroirs, particulièrement dans des contextes difficiles.
  • La diversification des revenus des MRE, qui inclut de plus en plus d’entrepreneurs et de professionnels libéraux.
  • Les efforts du Maroc pour renforcer les liens avec ses citoyens à l’étranger, notamment par des mesures d’accueil et des incitations à l’investissement.

Malgré ces résultats encourageants, seulement 10 % des transferts des MRE sont dédiés à l’investissement. L’économiste appelle à des initiatives pour mobiliser davantage ces ressources vers des projets productifs.

Revenge Travel et inflation boostent les recettes touristiques

Zoubir Bouhoute, consultant en tourisme, attribue la hausse des recettes touristiques au phénomène de "Revenge Travel", une tendance observée après la pandémie, et à l’inflation qui a entraîné une hausse des prix des services.

En 2024, le Maroc a accueilli 15,9 millions de touristes à fin novembre, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023. Toutefois, la croissance des recettes (+7,2 %) reste modérée, signe d'une stabilisation post-pandémie.

Un avenir prometteur pour l’économie marocaine

Les performances des transferts des MRE et des recettes touristiques témoignent de leur rôle stratégique pour soutenir l’économie nationale, réduire les déséquilibres extérieurs et renforcer les réserves de devises. Leur dynamisme continu sera un levier clé pour le développement économique du Maroc dans les années à venir.

Le 09/01/2025

Rédaction de lanouvelletribune

www.darinfiane.comwww.cans-akkanaitsidi.net    www.chez-lahcen-maroc.com

Les tags en relation

 

Les articles en relation

Comment Agadir a perdu ses touristes

Comment Agadir a perdu ses touristes

Le déclin du tourisme gadiri n’a pas commencé, comme certains le pensent ou veulent le faire croire, avec la pandémie en 2020. Mais bien avant. Il faut rem...