Réforme du Code de la Famille : débats au Parlement

Le projet de réforme du Code de la famille, un texte majeur pour la modernisation des lois encadrant la vie familiale au Maroc, sera examiné mardi 7 janvier 2025 par la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants. Cette réunion cruciale, qui accueillera les ministres de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, marque le début d’un débat parlementaire très attendu.
Un débat sous pression sociétale et parlementaire
Sous l’impulsion des groupes parlementaires, notamment du Mouvement populaire (MP), les députés exigent des clarifications sur cette réforme qui suscite des discussions animées. Les élus déplorent un déficit de communication gouvernementale, amplifiant les rumeurs et les incompréhensions autour des propositions. Pour Driss Sentissi, chef du MP, le Parlement doit devenir l’espace privilégié pour un débat national inclusif et transparent sur cette révision.
Des propositions ambitieuses et controversées
Parmi les mesures phares envisagées figurent :
- Le relèvement de l’âge légal du mariage à 18 ans pour les deux sexes.
- Une régulation stricte de la polygamie et du mariage coutumier.
- La révision de certaines règles successorales pour favoriser les droits des femmes.
- L’élargissement des droits de garde pour mieux protéger l’intérêt de l’enfant.
Ces propositions, bien accueillies par les défenseurs des droits des femmes, suscitent toutefois des inquiétudes chez une partie plus conservatrice de la société. Le défi pour les parlementaires sera de trouver un équilibre entre modernisation des lois et respect des valeurs religieuses et culturelles.
Une réforme inclusive et participative
Les députés s’accordent sur la nécessité d’une approche globale et inclusive, impliquant toutes les parties prenantes : organisations féministes, société civile, juristes et universitaires. Driss Sentissi souligne l’importance d’une large consultation pour assurer une réforme consensuelle, capable de répondre aux attentes des citoyens tout en respectant les principes fondamentaux des droits humains et de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Un processus long mais déterminant
La réunion de mardi n’est qu’une première étape. Une fois les amendements formalisés, les députés devront examiner minutieusement chaque article de la réforme. Ce travail se fera sous l'œil attentif de la société civile, qui joue un rôle clé pour garantir que ce processus aboutisse à des avancées concrètes en faveur des droits des femmes et de l’égalité.
Avec cette réforme, le Maroc pourrait aligner son Code de la famille avec les conventions internationales en matière de droits humains, affirmant ainsi sa volonté d’avancer vers une société plus juste et égalitaire.
Le 04/01/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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