Michel Barnier face au défi de rassembler une France politiquement divisée : un gouvernement à l’épreuve des motions de censure
Michel Barnier, récemment nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, se retrouve devant une tâche délicate : former un gouvernement capable de sortir la France de l’impasse politique dans laquelle elle se trouve depuis les législatives de juillet. La composition de ce gouvernement sera cruciale, face à une Assemblée nationale fragmentée en trois blocs majeurs – la gauche, le centre droit, et l’extrême droite.
Chargé par le président de constituer un gouvernement d'unité nationale, Barnier, 73 ans, sait qu'il devra agir rapidement pour éviter de devenir la cible d'une motion de censure. Avant même sa prise de fonction officielle, il a entamé une série de consultations avec des responsables politiques, incluant des figures de la droite, comme Nicolas Sarkozy, ainsi que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il prévoit également de rencontrer des dirigeants de gauche et d’extrême droite, afin de construire des ponts et de respecter les divers courants politiques représentés au Parlement.
Lors de sa première déclaration publique, Barnier a insisté sur l'importance de l'écoute et du respect envers toutes les forces politiques. Il a souligné que sa priorité sera de répondre aux préoccupations des Français en matière d’éducation, de sécurité, d'immigration, de travail et de pouvoir d’achat.
Cette nomination met fin à deux mois d’incertitude, après des élections législatives qui ont profondément bouleversé l’équilibre politique en France. La dissolution de l’Assemblée, consécutive à la défaite de la majorité présidentielle aux élections européennes, a laissé place à une Assemblée fragmentée. Barnier, ancien commissaire européen et négociateur du Brexit, est reconnu pour ses qualités diplomatiques et ses compétences en médiation, des atouts dont il devra faire usage pour naviguer dans ce paysage politique éclaté.
Cependant, les premiers obstacles se dessinent déjà. Le Rassemblement national (RN), détenteur de 126 sièges, a annoncé qu’il ne participerait pas au gouvernement, bien que ses députés détiennent une influence décisive en cas de censure. De son côté, la gauche, première force de l’Assemblée, a critiqué la nomination de Barnier, accusant Macron de gouverner avec l’accord tacite de l’extrême droite. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a même déclaré que cette élection avait été « volée aux Français », confortant sa démarche de destitution contre le président.
Malgré ces oppositions, Barnier pourra compter sur des soutiens, notamment au sein de l’ex-majorité présidentielle, ainsi que du groupe centriste Liot, à condition que ses orientations marquent un véritable changement de cap politique.
Le 06/09/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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