« Désertification des souks marocains : le poids insoutenable de l'inflation sur les ménages »
Les marchés marocains, autrefois vivants et animés, se vident aujourd'hui de leur dynamisme. Les jours de marché, jadis des moments forts dans la vie des villes et villages, sont devenus des échos d’un passé révolu, surtout pour les citoyens les plus vulnérables.
Le Maroc fait face à une flambée des prix qui pèse lourdement sur les familles, les plongeant dans une situation financièrement étouffante. Entre l’inflation galopante, la hausse constante des prix des produits de première nécessité, et un contexte international incertain, le quotidien des Marocains s’est transformé en une lutte incessante pour joindre les deux bouts.
Les simples courses sont devenues une épreuve anxiogène, chaque passage au marché ou à la station-service étant marqué par des calculs minutieux. Cette situation reflète une triste réalité : la hausse des prix éloigne les consommateurs des produits qu’ils ne peuvent plus se permettre, creusant davantage le fossé entre les besoins et les moyens.
L’État tente de contenir cette crise en multipliant les mesures d’urgence, mais les défis demeurent immenses. Les subventions ciblées, la régulation des prix de certains produits et l’encadrement du marché parviennent à peine à freiner la montée de l'inflation. Pourtant, nombreux sont ceux qui estiment que ces actions ponctuelles ne suffiront pas et qu'il est impératif de repenser en profondeur l’architecture économique du pays pour s'attaquer aux racines structurelles de cette vulnérabilité.
La flambée des prix au Maroc trouve son origine dans plusieurs facteurs. La sécheresse persistante affaiblit la production agricole locale, réduisant l'offre et augmentant les prix des produits alimentaires. À cela s’ajoutent les effets de la crise russo-ukrainienne, qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales, exacerbant l'inflation.
Les marchés de réapprovisionnement, jadis essentiels à la vitalité des souks, n’ont plus leur effervescence d’antan. Les fruits, légumes, viandes et autres produits de base sont devenus des luxes pour une grande partie de la population.
Cette désertification des souks est un baromètre direct de la crise. Les commerçants peinent à écouler leurs marchandises, leurs étals se vidant lentement, tout comme les poches de leurs clients. Les prix des légumes, autrefois accessibles, ont flambé, et des produits comme la viande rouge ou le poisson sont désormais hors de portée pour beaucoup, obligeant les familles à revoir drastiquement leur alimentation.
Les commerçants, eux, sont en première ligne. Pris en étau entre la hausse des prix à l’achat et la baisse du pouvoir d’achat des clients, certains sont contraints de réduire leur offre, voire de fermer boutique. Cette crise ne touche pas seulement les chiffres ou les statistiques, elle reflète un malaise profond qui ronge la société marocaine.
L’inflation au Maroc a atteint des niveaux critiques, affectant toutes les couches de la société. Les classes populaires et moyennes, déjà fragilisées, risquent de sombrer dans la précarité, tandis que même les plus aisés voient leur pouvoir d’achat se réduire. Cette spirale inflationniste érode la confiance des citoyens envers les institutions et exacerbe les tensions sociales, ajoutant une dimension préoccupante à une crise qui n’en finit pas de s’aggraver.
Le 26/08/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
www.darinfiane.comwww.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation
Gestion Durable de l’Eau : Vers une Agriculture Résiliente au Maroc
Agadir a accueilli, le 18 février, une rencontre dédiée à la gestion durable des ressources hydriques pour une agriculture plus résiliente. Organisé par l...
Barrages du Sebou : les réserves insuffisantes menacent l’agriculture régionale
La sécheresse sévit dans le bassin hydraulique du Sebou, menaçant l’irrigation des terres agricoles, vitales pour l’économie régionale. Les réserves d...
Réchauffement climatique: Sécheresse, inondations, maladies... La Méditerranée plus vulnérable
Selon l’institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie marine (IMBE), les températures en Méditerranée ont augmenté plus qu’ailleurs dans ...
Rebond des réserves hydriques : le barrage Mansour Eddahbi gagne 7,23 millions de m³ en une nuit
Les récentes averses orageuses dans le sud-est du Maroc ont apporté un soulagement bienvenu aux réserves en eau des barrages, durement affectées par plusieu...
Rentrée sociale et dysfonctionnements à la pelle
«Pouvoir d’achat, inflation, retraites, statut de la fonction publique, contractuels, chantier de la protection sociale, Registre social unifié, charte d’...
Prix des tomates en chute : 3 à 4 dirhams le kilo au détail
En ce début d'année, les consommateurs marocains profitent d'une nette baisse des prix de la tomate. Selon Mohamed Alaoui, trésorier de l’Associati...
Plus de 10 milliards de DH seront mobilisés pour faire face à la hausse des prix (Lekjaa)
Plus de 10 milliards de DH seront mobilisés pour lutter contre la hausse des prix des produits alimentaires par le biais du Programme de lutte contre les effet...
Campagne de sensibilisation contre le gaspillage de l'eau au Maroc : des gestes simples pour préser
Depuis plus d'un mois, le ministère de l'Equipement et de l'Eau mène une campagne sur les réseaux sociaux pour sensibiliser contre les pratiques ...
Prévisions économiques du Maroc pour 2025 : une croissance de 4,9% malgré les risques de séchere
L'économie marocaine devrait connaître une forte reprise en 2025, avec une croissance prévue de 4,9%, selon un rapport de BMI-Fitch Solutions, cité par ...
Entrepreneuriat : Le financement n’a jamais été un problème, c’est l’accompagnement qui man
L’entrepreneuriat sera mis au cœur de l’économie nationale pour les années à venir. Considéré comme un réel moteur de croissance pour le tissu écono...
Cultures agricoles : baisse des superficies emblavées et mesures de soutien
La superficie totale emblavée en cultures d'automne et d'hiver, en particulier les céréales d'automne, s'établit à environ 2,5 millions d...
Crise de l’eau au Maroc : Al Massira presque à sec
En pleine crise hydrique, le barrage Al Massira, l’un des plus importants du bassin de l’Oum Er-Rbiâ, tire la sonnette d’alarme. Situé dans la province ...


lundi 26 août 2024
0 
















Découvrir notre région