Lutte contre la sécheresse : Les solutions africaines pour un avenir résilient

Face à la menace croissante de la sécheresse exacerbée par le changement climatique, les pays africains développent et mettent en œuvre des stratégies novatrices qui pourraient être appliquées ailleurs dans le monde. Ces initiatives incluent la réutilisation des eaux usées, la recharge des nappes phréatiques et le développement de l'agroforesterie, des solutions qui, selon le sixième rapport du GIEC publié en mars 2023, sont indispensables pour s'adapter à un climat de plus en plus instable.
En Tunisie, par exemple, où la demande en eau est déjà difficile à satisfaire en période de sécheresse, une stratégie nationale ambitieuse est en cours de déploiement. Elle repose en partie sur la réutilisation des eaux usées traitées, qui sont employées pour l’irrigation agricole, l’industrie, et la recharge des nappes phréatiques. L'objectif est de maximiser cette pratique d'ici 2050, avec des résultats prometteurs déjà observés sur près de 600 hectares de terres agricoles.
Au Sénégal, un projet dans la zone de captage de Pout vise à protéger et recharger les nappes phréatiques essentielles à l'approvisionnement en eau de la région de Dakar. En s'appuyant sur des solutions fondées sur la nature, telles que la réhabilitation de bassins de rétention et le reboisement, ce projet contribue également à promouvoir des pratiques agricoles durables, réduisant la consommation d'eau tout en améliorant la productivité.
Les cordons pierreux, une technique simple mais efficace, ont également prouvé leur valeur au Sahel. Ces barrières de pierres, disposées sur des sols cultivés, ralentissent le ruissellement des eaux de pluie, favorisant ainsi l'infiltration et la rétention d'humidité. Cette approche, développée dans les années 1980 au Burkina Faso, est aujourd'hui appliquée en Mauritanie, avec des résultats impressionnants : des rendements agricoles augmentés jusqu'à 70 % et une sécurité alimentaire améliorée pour des milliers de ménages.
L'agroforesterie, une pratique ancestrale, est en plein essor en raison de ses nombreux avantages, notamment l'amélioration de l'humidité des sols et la réduction des besoins en irrigation. Au Soudan, ce type de projet a permis d'augmenter les revenus des producteurs de gomme arabique tout en renforçant la résilience des terres cultivées.
Enfin, le succès de ces initiatives repose en grande partie sur une concertation inclusive, impliquant tous les acteurs concernés, comme en témoigne le projet de recharge des nappes phréatiques au Sénégal. En favorisant la participation de toutes les parties prenantes, du stade de l’étude à la mise en œuvre, ces projets renforcent la cohésion sociale et assurent des résultats plus équitables et durables.
Ces exemples montrent que l'Afrique, malgré ses défis, est une source d'inspiration pour le reste du monde dans la lutte contre les effets du changement climatique.
Le 22/08/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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