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Barcelone en révolte contre le surtourisme : les habitants disent stop

Barcelone en révolte contre le surtourisme : les habitants disent stop

Les manifestations contre la pression touristique se multiplient en Espagne, et ce week-end à Barcelone, les slogans étaient particulièrement virulents. En été, dans de nombreuses rues espagnoles, le bruit des valises sur roulettes remplace le vrombissement des voitures. «Barcelone n'est pas Disneyland», «Touristes, rentrez chez vous». Ces slogans percutants ont été scandés ce samedi 6 juillet à Barcelone. Sur les Ramblas, l'une des artères les plus touristiques de la capitale catalane, près de 3000 habitants ont défilé à l'appel de plus d'une centaine d'associations de quartier. «Peu importe où l'on regarde, il n'y a que des touristes», criait une foule exaspérée.

Région la plus visitée d'Espagne, la Catalogne a accueilli l'an dernier 18 millions de vacanciers. En 2023, plus de 85 millions de touristes ont visité l'Espagne. Le secteur touristique représente 12,8% du PIB et 12,6% des emplois dans le pays. «Les propriétaires de logements spéculent au détriment des habitants et de la ville», dénonce Daniel Pardo, membre de l'assemblée des quartiers pour la décroissance touristique à Barcelone, une ville largement affectée par le surtourisme. «Le droit au logement est un droit fondamental inscrit dans toutes les chartes, y compris celle des droits de l'homme.» La Catalogne n'est pas la seule à souffrir de ce phénomène. Les Îles Baléares, les Canaries et les grandes villes andalouses sont également touchées.

Comme le montre le quotidien argentin La Nación, des manifestants ont même «attaqué» des touristes en terrasse avec des pistolets à eau. Depuis plusieurs semaines, des manifestations ont eu lieu, dénonçant l'explosion des logements touristiques comme ceux d'Airbnb qui fait grimper les loyers : une augmentation de 17,8% à Barcelone et de 13,6% sur les îles Canaries. Sur ces îles, 4% du parc locatif est déjà occupé par des logements touristiques. La région possède le deuxième salaire médian le plus bas du pays (1630 euros brut par mois) et le troisième taux de chômage le plus élevé (16,2%).

«Il n’y a pas de régulation»

Conséquence : des habitants sont délogés. «Chacun d'entre nous souffre à un degré ou à un autre de la violence touristique», constate Daniel Pardo. «Il n'y a pas de tourismophobie», nuance Gonzalo Fuentes, responsable du tourisme au Syndicat de la commission ouvrière (CCOO). «L'Espagne accueille des touristes depuis plus de 60 ans. Le problème, c'est le logement pour les habitants. Il faut rétablir le dialogue. Il n'y a pas de régulation». Conscient du problème, le gouvernement central espagnol prépare une loi pour limiter les logements touristiques.

«Si cela affecte le droit des personnes à rester vivre dans la ville où elles sont nées, nous devons alors intervenir pour interdire et réguler», a déclaré la semaine dernière Isabelle Rodriguez, ministre du Logement, sur la radio Cadena Ser. «Cette loi est la bienvenue», explique Daniel Pardo, «mais pour l'instant, ce ne sont que des paroles politiques. Nous verrons ce qu'il en sera. Souvent, les lois nationales ne prennent pas suffisamment en compte les réalités locales. Il existe déjà des outils législatifs en Catalogne et à Barcelone pour agir». La capitale régionale s'est engagée à remettre 10.000 logements sur le marché d'ici 2029, une promesse qui peine à convaincre. Deux autres manifestations sont prévues, le 13 juillet à Alicante en Andalousie et le 21 à Palma de Majorque, dans les Baléares.

Le 10/07/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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