Défis et Perspectives du Dessalement au Maroc : Une Rencontre Organisée par la CDG à Casablanca

Le 3 juillet 2024, une rencontre organisée par la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) à Casablanca s'est concentrée sur les technologies de dessalement et les défis à relever pour cette méthode choisie par le Maroc afin de lutter contre le stress hydrique.
Le dessalement de l’eau de mer, une solution adoptée par le Maroc pour contrer le stress hydrique, a commencé à montrer des résultats positifs et est promis à un développement accru à l’avenir, malgré les nombreux défis restants.
Cette réunion, tenue dans le cadre de la 8ème édition du Salon international des technologies de l’eau et de l’assainissement (SITeau), organisée par Field Attitude, la Coalition marocaine pour l’eau (COALMA) et leurs partenaires, a permis de mettre en lumière les avancées et les obstacles du dessalement au Maroc.
Jamal Tammar, directeur du pôle Eau, Aménagement et Environnement chez Novec (groupe CDG), a souligné que cette technique a permis de garantir l’approvisionnement en eau potable, même après six années consécutives de sécheresse, en particulier à Agadir.
Le parcours du Maroc dans le domaine du dessalement a débuté dans les années 70 avec de petites stations dans le sud, pour évoluer vers de grandes installations comme celle en construction à Casablanca, prévue pour une capacité annuelle de 300 millions de m³.
Actuellement, le pays compte 11 stations de dessalement et projette d’en construire davantage à travers ses différentes régions, accumulant ainsi une expertise significative dans ce domaine. Cependant, des défis techniques, environnementaux, financiers et économiques subsistent.
Anas Bennani, chef du département Développement Durable chez Novec, a rappelé la complexité des projets de dessalement, nécessitant la prise en compte de multiples indicateurs économiques, sociaux et environnementaux.
Sur le plan technique, Abdelaziz Boughriba, expert en dessalement, a mis en avant l’importance de la recherche pour améliorer les performances des membranes filtrantes, réduisant ainsi le coût de production de l’eau dessalée. Des recherches dans ce domaine sont menées à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) à Benguérir.
Du point de vue environnemental, Anas Bennani a identifié quatre nuisances principales : la saumure, l’empreinte carbone, l’effet de barrière et l’agression paysagère. La gestion de la saumure, par exemple, est abordée par un système de diffuseurs pour limiter la pollution marine.
Malgré ces progrès, le financement et la rentabilité des projets de dessalement restent des préoccupations majeures. Ilyas Sefiani, directeur des investissements chez CDG Invest Management, a souligné l’importance de l’innovation financière et de la participation de fonds d’investissement. Omar Chrifi, de Natixis, a insisté sur la viabilité et la rentabilité nécessaires pour rembourser les dettes et rémunérer les actionnaires, sans alourdir la charge financière de l’État.
Enfin, Jamal Tammar a conclu que le recours au secteur privé est la meilleure option pour la réalisation des projets de dessalement, car il permet d’agir rapidement et à moindre coût.
Le 06/07/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation

Programme "Tayssir" : Lancement du dernier versement au titre de l'année scolaire
Le troisième et dernier versement des bourses aux bénéficiaires du programme "Tayssir" au titre de l'année scolaire 2022-2023 débutera vendredi et se p...

Efficacité énergétique au Maroc : progrès limités d’ici 2030
À mi-parcours de sa stratégie nationale d’efficacité énergétique, le Maroc affiche des résultats modestes. Entre 2016 et 2023, le pays a réduit son int...

Maroc : OCP investit 6 MMDH dans le dessalement
OCP Green Water (OGW), filiale du groupe OCP dédiée à la production d’eau non conventionnelle, a levé 6 milliards de dirhams (620 millions de dollars) aup...

Barrages au Maroc : Une hausse de 27% des réserves d'eau en deux semaines
Le Maroc enregistre une amélioration notable de sa situation hydrique grâce aux récentes précipitations. Au 25 mars 2025, le taux de remplissage des barrage...

Régions. L’enveloppe du co-financement des projets de développement passe de 8 à 13 milliards d
Le Fonds d’Equipement Communal (FEC) et la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) ont convenu de porter l’enveloppe du co-financement des projets de dévelop...

La fermeture des hammams et stations de lavage de voitures au Maroc face à la crise hydrique suscit
La fermeture des hammams et stations de lavage de voitures pour atténuer le stress hydrique qui sévit au Maroc divise les opinions. Certains observateurs esti...

Stress hydrique : comment optimiser l’utilisation de l’eau ?
De nos jours, l’eau se raréfie à cause du réchauffement climatique. En 2020, un quart de la population mondiale n’avait pas accès à l’eau et 99% de l...

Ce qu’il faut retenir des six derniers rapports du Giec
Réchauffement, extinction des espèces, adaptation nécessaire des pays… À partir du lundi 13 mars, le Giec travaille sur une synthèse de ses conclusions d...

Stress hydrique et souveraineté alimentaire : comment le Maroc compte résoudre l’équation
Dans un contexte planétaire marqué par l'incertitude, où les crises se succèdent et le changement climatique se fait de plus en plus pesant, le défi de...

Maroc : les récentes pluies renforcent les réserves des barrages
Les précipitations récentes au Maroc ont significativement amélioré les niveaux des barrages dans plusieurs provinces, apportant un soulagement bienvenu fac...

Marrakech 2025 : Congrès mondial de l’eau au Maroc
Le Maroc accueillera, du 1er au 5 décembre 2025, la XIXe édition du Congrès mondial de l’eau à Marrakech, en partenariat avec l’Association internationa...

Maroc : l’évaporation de l’eau, un défi sous-estimé
Au Maroc, les pluies du printemps ont brièvement ravivé l’espoir d’un répit hydrique. Cependant, une vague de chaleur exceptionnelle, avec des températu...