Joe Biden cherche à relancer les pourparlers sur le Sahara marocain : Une initiative stratégique dans un contexte électoral et géopolitique tendu
Le président américain Joe Biden a récemment exprimé son intention de résoudre la longue crise du Sahara marocain, qui perdure depuis près de cinquante ans. Il a appelé les principaux acteurs du conflit – le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario – à reprendre les négociations. Cette démarche intervient dans un contexte international tendu, alors que les élections présidentielles américaines sont imminentes et que des crises géopolitiques comme la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien persistent.
Le président Biden a sollicité le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour organiser une conférence réunissant ces parties, ainsi que des représentants de l’Espagne, de la France, des États-Unis et de la Russie. Bien que l'Algérie aurait déjà donné son accord pour une telle rencontre, le Maroc semble encore réticent à y participer. Cette initiative intervient alors que l’année 2024 est marquée par des élections présidentielles aux États-Unis et, dans une moindre mesure, en Algérie, ajoutant une subtilité politique à cette annonce.
Le politologue Mohamed Tajeddine El Housseini, spécialiste des relations internationales et professeur à la Faculté de droit de l’Agdal à Rabat, souligne que cette démarche de Biden ne suit pas le processus habituel de l’ONU, qui privilégie les tables rondes entre les principaux protagonistes. Il suggère que Biden pourrait chercher à organiser une conférence internationale impliquant un nombre limité de pays influents, peut-être comme une manœuvre politique pour marquer des points sur la scène internationale en cette année électorale.
Selon Housseini, cette initiative de Biden pourrait également viser à réaffirmer le positionnement des États-Unis face aux bouleversements géopolitiques actuels, notamment la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient. Il souligne que Washington cherche à maintenir son avantage stratégique en Méditerranée, une région cruciale sur les plans sécuritaire, énergétique et politique, et que la conférence envisagée pourrait être perçue comme un moyen pour Biden de réaffirmer l’engagement des États-Unis dans la région tout en consolidant leurs alliances.
Malgré les tensions au Proche-Orient, les États-Unis veulent montrer qu’ils accordent de l'importance au Maghreb. Ils cherchent à promouvoir des solutions politiques négociées sur plusieurs fronts, y compris au Sahara, avant les élections présidentielles américaines de novembre 2024, où Joe Biden affrontera de nouveau Donald Trump, qui a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
L'approche de Biden semble refléter une volonté de réaffirmer l'influence américaine tout en répondant à des impératifs électoraux. Le Maroc, avec ses alliances diversifiées, pourrait tirer profit de cette dynamique pour renforcer sa position sur la scène internationale, surtout après les revers perçus des États-Unis en Ukraine et au Moyen-Orient.
Housseini estime que les solides relations diplomatiques du Maroc avec la Russie et ses partenariats croissants avec la Chine le placent dans une position avantageuse. Il conclut que les États-Unis cherchent à préserver leur influence en Afrique et voient le Maroc comme un allié clé dans cette stratégie, notamment au travers d'organisations atlantiques africaines.
Le succès de cette initiative dépendra de la capacité des parties prenantes à saisir cette opportunité pour progresser vers une résolution pacifique et durable du conflit. En fin de compte, cette démarche de Biden apparaît comme une étape stratégique dans un contexte électoral et géopolitique complexe.
Le 04/06/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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