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Réchauffement climatique : changement de paradigme en Nouvelle-Zélande ?

Réchauffement climatique : changement de paradigme en Nouvelle-Zélande ?

Après le vote historique instaurant l'objectif "zéro carbone" dans la loi, le ministre du changement climatique a annoncé cette semaine la création d'une commission de contrôle "zéro carbone"...

C’est l’histoire d’une révolution copernicienne.

Et elle a lieu aux antipodes exactes de Madrid, où se tient la COP25 jusqu’au 13 décembre.

Il y a quelques semaines, le parlement néo-zélandais a voté à l’unanimité moins une voix une loi consacrant l’engagement pris par le pays lors de la Cop 21 de Paris. Et il est le premier à le faire dans le monde. Une loi “Zéro Carbone” qui vise la neutralité mathématique en 2050, le zéro net en  ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre. Une électricité 100% renouvelable, la fin des explorations d'énergies fossiles, la plantation d’un milliard d’arbres pour contraster les étés de plus en plus chaud, les inondations, et les feux de forêts qui traversent le pays depuis le début de belle saison australe.

To big for politics                            

Une loi qui inverse la logique jusqu’ici dominante, mettant la lutte contre le réchauffement climatique devant tous les autres objectifs politiques, économiques, ou sociaux du pays.

La première ministre Jacinda Ardern a déclaré, je cite, que “certaines choses sont trop importantes pour la politique". Too big for politics. Et la plus importante d’entre elles, c’est la crise du climat.

Nous sommes ici parce que notre monde se réchauffe de manière indéniable. Aujourd’hui, nous avons fait un choix dont je suis fière et qui laissera un héritage. Et j’espère que les générations futures verront que nous, la Nouvelle Zélande, sommes assis du bon côté de l’histoire

Jacinda Ardern annonce t-elle le début d’un changement de paradigme ?

Des moutons génétiquement modifiés pour le climat

Une commission indépendante du changement climatique va désormais contrôler les actions du gouvernement pour s’assurer que celles-ci sont éco-compatibles. Chaque décision, quel que soit le domaine, dans la construction, la fiscalité, la santé, l’industrie ou le transport sera désormais pensée en termes d’impact carbone. Les émissions seront mesurées, et les résultats décideront a priori de la viabilité d’une politique ou d’un projet. La loi va même plus loin : il sera désormais obligatoire pour les futures élections que tous les partis politiques présentent un programme de transition vers le “Zéro Carbone.”  

Mais prenons un exemple concret. Si l’agriculture correspond a un peu moins de 5% de l’économie Kiwi, comme se surnomment les néo-zélandais, elle correspond à 30% des émissions de gaz à effet de serre du pays. Dans ces 30%, une grosse partie des émissions proviennent du méthane qui se dégage du bétail, ce qui pèse lourd dans un pays qui compte six moutons par habitant.

Eh bien un programme de recherche en biogénétique inédit a été lancé lundi, financé par l’Etat et par la chambre d’agriculture, pour modifier génétiquement les moutons du pays, et créer une race peu productrice en gaz.  

Le temps de l'action

Si ces expériences sur le vivant peuvent laisser songeur, ce n’est pas la première fois que la Nouvelle Zélande est à l’avant-garde en matière d'énergie. En 1987, le pays était le premier du globe à déclarer son territoire entièrement “dénucléarisé”, dans le civile ou le militaire.

Reste que selon le Climate Action Tracker, le consortium de chercheurs qui évalue les politiques environnementales des principaux émetteurs de carbones, si tous les pays du monde suivaient l'exemple de la Nouvelle Zélande, le compte n’y serait toujours pas.

“Time for action” dit le slogan de la COP 25 à Madrid, oui mais quelle action?

Le 07 décembre 2019

Source web Par France culture

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