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Le tourisme après le séisme d'Al Haouz : voici les urgences, selon l'expert Said Tahiri

Le tourisme après le séisme d'Al Haouz : voici les urgences, selon l'expert Said Tahiri

Maintenir des liaisons aériennes régulières, les accompagner d’efforts de promotion, reconstruire les maisons, mais aussi poser les bases d’une nouvelle économie solidaire au profit des sinistrés du séisme d'Al Haouz et reconstruire les circuits touristiques endommagés. Ce sont là les priorités du secteur touristique selon Said Tahiri, opérateur, expert en tourisme et ancien directeur général de la CNT, invité de l’émission «L’Info en Face» de «Groupe Le Matin».

Avant le séisme d’Al Haouz, le secteur du tourisme se portait bien, avec une reprise post-Covid qualifiée de spectaculaire (arrivées, nuitée et recettes touristiques), des actions pour reconstruire et/ou rénover des établissements hôteliers, plus de deux milliards de DH dédiés au secteur. Qu’en est-il après le tremblement de terre ? peut-on parler de coup d’arrêt ? «Non», répond Said Tahiri, Opérateur, Expert en Tourisme et Past Directeur Général de la CNT, Invité de l’émission L’Info en Face de «Groupe Le Matin». Et d’ajouter, «Nous avons eu, pendant les premiers jours, 10 à 15% d’annulations. Mais la situation est revenue à la normale. Marrakech a montré sa résilience ainsi que le secteur du tourisme».

La situation, affirme Tahiri, est telle que non seulement l’ensemble des réservations est confirmé, mais de nouvelles ont été reçues. «l’engouement pour le Maroc est non seulement maintenu, mais renforcé. Plusieurs partenaires nous appellent pour savoir comment nous allons aménager les circuits touristiques impactés», assure notre invité.

**Les liaisons aériennes fonctionnement normalement

Il y a plus de 450 liaison aérienne hebdomadaire à destination de Marrakech qui continuent de fonctionner normalement, souligne notre expert : «Nous avons vécu un séisme. C’est une catastrophe naturelle certes, mais ce n’est pas la première difficulté que vit le Maroc.  A chaque fois, nous avons réussi à nous mobiliser et à convaincre nos partenaires sur les principaux marchés que le Maroc est une destination sûre qui continue à recevoir ses invités dans les meilleures conditions possibles, comme c’est le cas aujourd’hui», insiste Tahiri.

Les établissements hôteliers inspectés et déclarés sûrs

Il y a eu très peu de dégâts dans certains établissements de la médina de Marrakech. C’est vraiment peu par rapport à ce qu’ont vécu certains villages du Haouz. Beaucoup de Riads et d’hôtels qui continuent de recevoir. Dans certains établissements de la ville, le taux d’occupation est de 100%. Donc, conclut l’invité de l’émission, il n’y a pas le moindre risque à Marrakech. Il en veut pour preuve, le maintien, par le Maroc, de la tenue des Assemblées annuelles 2023 du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international se tiendront du 9 au 15 octobre dans la ville ocre. Un signal fort, selon Tahiri. Et d’ajouter «Il est tout à fait compréhensible que des gens se posent des questions, dix jours, après le drame d’Al Haouz, sur leur sécurité et celle de la ville. Notre rôle, en tant que secteur, mais également celui du ministère de tutelle et de l’Office national du tourisme est de rassurer ces populations marocaines et internationales».

Reconstruction : le secteur mobilisé

En attendant la tenue de ces assemblées, le secteur reste mobilisé auprès de ses partenaires nationaux et internationaux et de ses prestataires de services (restaurants, guides,…) : «Il y a un souci par rapport à certains atouts touristiques (musées,…) qui ne sont pas opérationnels aujourd’hui. Il est important de réfléchir à leur reconstruction. Car les touristes ne viennent pas que pour visiter Marrakech, mais aussi pour aller des les régions voisines, assure l’invité de l’émission pour qui aujourd’hui le temps est à la réflexion autour de la reconstruction des régions sinistrées. «La reconstruction doit aussi porter sur de nouvelles bases d’une économie solidaire qui permettrait aux populations sinistrées de rester chez elle plutôt que de migrer ailleurs. Ces dernières ont besoin de reconstruire par exemple leur agriculture», soutient l’ancien DG de la CNT. C’est ainsi qu’ils pourront continuer de recevoir les dizaines de milliers de touristes qu’ils recevaient avant le tremblement de terre.

Certains circuits touristiques sont à reconstruire

Le tremblement de terre a endommagé certains cites qui font partie du patrimoine de la région. «Je n’ai pas d’information sur la nature des dommages ni sur le temps qu’il faudra pour restaurer les cites touchés. Nous avons, par exemple, une mosquée à Tinmel, qui date de plusieurs siècles, qui a été endommagée. Quand je parle de reconstruction, je ne cible pas que l’hébergement ou l’économie solidaire, je vise aussi ces circuits touristiques», explique Tahiri.

Communication : des marchés prometteurs à cibler

Pour accompagner ces effort, Tahiri est pour une stratégie de communication globale qui cible les marché classiques (France, Espagne, Grande-Bretagne, …), qui représentent 70 à 80% du volume global, mais également des marchés prometteurs comme le Brésil ou encore l’Inde. A ce propos, le développement d’une offre aérienne adéquate à des prix compétitifs est une condition majeure pour la réussite de ce défi. Cet effort sur les prix peut être compensé par l’apport en devise des touristes, qualifié par Tahiri d’«extraordinaire» : «les effort déployés dans la promotion de la destination et dans le développement de l’aérien dont des investissement, pas des dépenses», souligne l’expert.

Les Marocains jamais considérés comme des touristes de second plan

Le marché marocain représente 30 à 32% des nuitées enregistrées et affiche une croissance «formidable». Son rôle dans le développement du secteur est considérable : «C’est un segment dont le potentiel est énorme. Et jamais les Marocains ont été considérés comme des touristes de second plan», assure Tahiri. Et d’ajouter «Avec l’office national du tourisme et la CNT, il y a plusieurs actions et programmes qui sont mis en place pour permettre au Marocain de voyager dans son pays et de vivre des expériences touristiques dans son pays. Peut-être que ce n’est pas assez et qu’il faut davantage d’actions», conclut Tahiri.

Le 21/09 /2023

Source web par : lematin

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