Biodiversité : un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco sur cinq menacé par le changement climatique et l’Homme
Outre le réchauffement climatique, les sites naturels de l’Unesco sont notamment victimes de l’agriculture, du braconnage, de la surexploitation des ressources et de la prolifération d’espèces envahissantes.
ENVIRONNEMENT - Les sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco sont encore plus précieux qu’on ne l’imaginait jusqu’à présent. Alors qu’ils ne représentent qu’1 % de la surface terrestre, ces lieux abritent à eux seuls 20 % des espèces mondiales connues. Mais les scientifiques alertent : ces écrins du vivant sont plus que jamais en danger.
L’Unesco, rejointe par les experts de l’UICN, l’Union internationale pour la conservation de la nature, adresse ce jeudi 31 août un appel urgent aux 195 États signataires du dernier accord de la Cop 15 sur la biodiversité, organisée en décembre dernier au Canada, leur intimant de respecter leurs engagements et de protéger ces sites d’exception.
Pour accompagner son message, l’agence onusienne publie un rapport intitulé « Patrimoine mondial, une contribution unique à la conservation de la biodiversité », qui dresse un état des lieux des plus alarmant. Des menaces de plus en plus nombreuses pèsent en effet sur ses sites classés, qui abritent les espèces les plus menacées au monde, comme les derniers rhinocéros de Java, les marsouins vaquita ou encore les iguanes roses.
Le rapport énumère, entre autres : « l’expansion de l’agriculture, le développement des infrastructures, le braconnage, la surexploitation des ressources et la prolifération d’espèces envahissantes ». Mais aussi et surtout, le dérèglement climatique.
Le changement climatique, première menace pour le vivant
En effet, s’ils font l’objet d’une attention particulière, les 1 157 sites classés par l’Unesco sont impossibles à placer sous cloche. Ils sont donc, comme l’ensemble du globe, les conséquences du changement climatique. Les mégafeux survenus cet été au Canada, en particulier dans le parc national Wood Buffalo, en sont un exemple évocateur.
Or, comme souligne le rapport de l’Unesco, les atteintes à la biodiversité ne se limitent pas à la simple extinction d’une espèce colorée de papillon ou d’attendrissants mammifères marins. Elle est bien plus critique, car « la biodiversité est essentielle à la survie de l’humanité » rappelle l’organisation. Cette dernière « fournit notre nourriture, régule les pandémies, et est à la base de la prospérité économique ».
Dès lors, les « points chauds » de biodiversité dans le monde, ces lieux qui regroupent un très grand nombre d’espèces, sont à protéger absolument. Les sites de l’Unesco en font partie. Selon Tales Carvalho Resende, chargé de projets au comité du patrimoine mondial et contributeur de l’étude, ces sites « protègent plus de 20 000 espèces menacées à l’échelle mondiale dont certains derniers individus de nombreuses espèces ».
« Il y a donc urgence à mener des actions d’adaptation et de prévention en investissant plus sur les sites », explique-t-il. Un tiers de ces sites sont déjà dégradés par les conséquences du changement climatique, et chaque augmentation de température de 1 °C pourrait doubler le nombre d’espèces exposées à des conditions climatiques dangereuses pour leur survie. Les scénarios du Giec indiquent que le réchauffement mondial, déjà élevé à 1,2 °C, atteindra +1,5 °C à l’horizon 2030-2035.
Pour tenter d’améliorer la préservation des « points chauds » de biodiversité, l’Unesco recommande aux 195 pays signataires de l’accord de Kunming, signé en décembre dernier à Montréal à l’occasion de la Cop 15, d’inclure des mesures supplémentaires dans leurs plans d’action nationaux pour la biodiversité, pour qu’ils soient à la hauteur de l’enjeu.
Le 31/08/2023
Source web par : huffingtonpost
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