Le Maroc fait face à une pénurie d’eau sans précédent

D’ici 2030, les ressources en eau disponibles par an et par habitant dans la région MENA tomberont sous le seuil de pénurie absolue de 500 mètres cubes par personne et par an . Le Maroc figure parmi les 5 pays de la région (Irak, Iran, Syrie, Egypte,) qui souffrent d’une pénurie d’eau sans précédent.
Dans un nouveau rapport intitulé «Aspects économiques de la pénurie d’eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), la Banque mondiale dresse un constat alarmant dans la région. Le Maroc figure parmi les 5 pays de la région (Irak, Iran, Syrie, Egypte,) qui font face à une pénurie d’eau sans précédent. La Banque mondiale signale que le Maroc figure dans le groupe des nouveaux pays déficitaires en eau de la région, c’est-à-dire ceux qui se trouvent au-dessus du seuil absolu de pénurie d’eau de 500 mètres cubes par personne et par an. Ils font ainsi partie des pays à revenu intermédiaire. « Cinq pays de ce groupe -l’Iraq, la République arabe syrienne, la République arabe d’Égypte, la République islamique d’Iran et le Maroc- ont une population agraire importante et abritent plus de 70 % de la population rurale de la région. Ils produisent plus de la moitié de la quantité de céréales dont ils ont besoin et sont autosuffisants en fruits et légumes. Cependant, leur population augmente rapidement et l’accroissement de l’offre d’eau non conventionnelle est un domaine nouveau qui intéresse autant les décideurs que les investisseurs», note le rapport. D’ici 2030, les ressources en eau disponibles par an et par habitant dans la région MENA tomberont sous le seuil de pénurie absolue de 500 mètres cubes par personne et par an. Selon le document de la Banque mondiale, la pénurie d’eau deviendra plus aiguë à mesure que la population augmentera. Celle-ci est passée dans la région d’un peu plus de 100 millions d’habitants en 1960 à plus de 450 millions en 2018 et elle devrait dépasser 720 millions d’ici 2050. Sur la base des stratégies actuelles de gestion de l’eau, une estimation prudente de la demande d’eau en 2050 indique qu’il faudrait 25 milliards de mètres cubes supplémentaires par an, ce qui équivaudrait à construire 65 usines de dessalement de la taille de celle de Ras Al-Khair en Arabie saoudite, actuellement la plus grande au monde. La Banque mondiale estime que si rien n’est fait, les pénuries d’eau auront des effets négatifs sur les moyens de subsistance et la production agricole et pourraient provoquer des tensions entre les usagers.
50 % des activités de dessalement ont lieu dans les pays de la région MENA
La Banque mondiale rappelle que par le passé, les pays de la région MENA ont investi massivement dans les barrages. Ils ont exploité d’importantes ressources d’eau souterraine et accru leurs importations d’eau « virtuelle » en achetant des céréales et autres produits gourmands en eau à l’extérieur de la région. Cette stratégie a permis d’améliorer la production agricole et l’accès aux services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les villes, mais le rapport constate que cette approche expansionniste atteint maintenant ses limites et que les pays seront contraints de faire des choix difficiles. Les possibilités d’augmentation de la capacité de stockage de l’eau ne sont plus extensibles, les eaux souterraines sont surexploitées -avec des conséquences négatives sur la qualité de l’eau- et l’importation d’eau virtuelle expose les pays aux chocs mondiaux. Par rapport aux investissements antérieurs dans les barrages et l’exploitation des eaux souterraines, les coûts d’investissement dans les sources non conventionnelles telles que le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées sont beaucoup plus élevés, ce qui exercera une pression supplémentaire sur les finances des pays. La Banque mondiale relève que le dessalement et la réutilisation des eaux usées ont considérablement progressé dans la région. Au total, 50 % des activités de dessalement et 40 % des initiatives de réutilisation des eaux usées dans le monde interviennent dans les pays de la région MENA. En moyenne, l’eau dessalée produite avec les technologies actuelles coûte quatre à cinq fois plus cher que l’eau de surface traitée, utilisant 23 fois plus d’énergie. Selon la Banque mondiale, dans les pays à revenu intermédiaire, les stratégies d’offre de l’eau non conventionnelle grèvent lourdement les finances publiques. Elles ont pour effet d’augmenter les déficits récurrents des entreprises de services d’eau et d’assainissement, les tarifs ne s’arrimant pas aux surcoûts importants associés au dessalement et au traitement des eaux usées à des fins de réutilisation dans l’agriculture.
Source web par : aujourdhui le Maroc
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation

Une nouvelle plateforme actionne le levier puissant des garanties pour booster les financements priv
Les pays en développement auront besoin de 2 400 milliards de dollars par an en moyenne d’ici à 2030 pour relever les défis mondiaux que sont le changement...
.jpg)
Indice mondial du terrorisme : le Maroc pâtit des meurtres d'Imlil
Pour la septième année consécutive, l’Institute for Economics and Peace (IEP) a mesuré l’impact du terrorisme dans le monde grâce à son Global Terrori...

#Maroc_BM_FMI: Au programme des Assemblées annuelles 2020
Quelles voies pour surmonter la crise et aller de l’avant ? Les enjeux d’une reprise résiliente dans les pays en développement seront au cœur des Assembl...

La réhabilitation du patrimoine passe par le respect de “la valeur de l’histoire” (l’anthro
Propos recueillis par Omar ACHY Agadir – L’architecte et anthropologue Salima Naji juge la conservation, la restauration et la numérisation indispensabl...

Banque mondiale : Gros prêt pour le secteur financier
Bonne nouvelle pour les PME marocaines. La Banque mondiale vient d’accorder un prêt de 3,5 milliards de DH pour appuyer des réformes "de grande ampleur" dan...

Le Maroc afficherait la plus faible croissance de la région MENA cette année (Banque mondiale)
Dans un nouveau rapport, la Banque mondiale table sur une croissance de 5,5% pour la région MENA en 2022, son taux le plus élevé depuis 2016. Cette évolutio...

Maroc : une croissance appréciable malgré les incertitudes liées au Covid-19
Plusieurs indicateurs clés du Fonds monétaire international confirment que l’économie marocaine a montré une résilience face à la pandémie du nouveau c...

Les pays en développement appelés à reconsidérer leurs relations avec les banques internationale
Les restrictions des banques étrangères limitent l’accès des entreprises et des ménages à des financements indispensables, selon la BM Les pays en dé...

Usine PSA à Kénitra : La production annuelle devrait atteindre 200 000 véhicules en 2021
Le Groupe PSA a investi 3 milliards de DH et prévoit d’investir 3 milliards de DH additionnels dans ses futurs projets. Ses équipementiers ont, quant à eux...

Bitcoin, monnaie interdite ? Pas vraiment
Les cryptos prennent de plus en plus leurs marques au Maroc Après des mois de fluctuations, le bitcoin (BTC) a franchi un nouveau cap, mercredi dernier, en ...

Optimisme des Marocains pour 2025 : Économie, emploi, climat
À l’aube de 2025, une grande majorité des Marocains sont optimistes quant à l’avenir, anticipant des améliorations économiques et sociales. Cependant, ...

#Maroc_Israël : Turbo sur la coopération scientifique
La Start-Up Nation Central a annoncé avoir accueilli une délégation de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) afin de promouvoir un plus grand par...