Faut-il réglementer le métier d’influenceur au Maroc ?
Le secteur de l’influence est en pleine ébullition. Appelés « créateurs de contenus », ils sont suivis par des millions de personnes sur les réseaux sociaux et très souvent sollicités par les marques et les annonceurs pour la promotion de leurs produits. C’est devenu un métier à la mode dont les sources de revenus sont multiples et non contrôlées. Cependant, les abus dans le domaine du marketing d’influence sont très nombreux, ce qui laisse penser qu’un statut juridique propre à ces influenceurs est aujourd’hui indispensable.
Ils sont présents partout sur les réseaux sociaux : les influenceurs, ces personnes très actives, qui ont des publics ciblés et qui pratiquent « le marketing d’influence ». Une tendance exploitée par plusieurs marques et annonceurs. Ces derniers font appel aux influenceurs connus, dont le nombre de followers est le plus important, pour atteindre différentes cibles.
À titre d’exemple, les entreprises offrent gratuitement un produit à un influenceur afin d’obtenir un avis favorable de sa communauté et surtout pour se faire connaître d’un plus vaste public. L’annonceur peut aussi collaborer avec ces gens très populaires, grâce à des opérations promotionnelles, bien sûr contre une rémunération assez élevée.
Un secteur en constante évolution
Au Maroc, le marché du marketing d’influence pèserait plus de 5 milliards de DH (MMDH) en 2022, selon une étude DigitrendZ (Moroccan Digital Trends) sur les tendances digitales au niveau national. Autre constat : les influenceurs jouissent d’une bonne image auprès des internautes et sont suivis par 75% des Marocains sur les réseaux sociaux. Les principaux thèmes d’intérêt sont l’humour, la cuisine, la technologie et la mode.
En peu de temps, ces influenceurs sont devenus des acteurs incontournables du marketing publicitaire, souvent mandatés par les marques pour doper leur notoriété. C’est donc un marché qui se développe fortement suite à une croissance d’audience, notamment par les jeunes.
Toutefois, ils sont aussi pointés du doigt pour leurs pratiques abusives. La plupart d’entre eux sont payés ou reçoivent des cadeaux, comme un séjour dans un hôtel de luxe, des vêtements, des produits de beauté, de l’électroménager… Ils n’en informent pas toujours leurs abonnés et ces derniers pensent alors qu’il s’agit d’un avis personnel et non d’une promotion commerciale du produit. Plusieurs scandales visant certains influenceurs ont également éclaté pour publicité mensongère ou trompeuse.
Un cadre juridique est nécessaire
Encadrer les pratiques des influenceurs semble plus que jamais nécessaire. Du statut de ces créateurs de contenus, aux obligations légales, en passant par la réglementation des collaborations, les actions doivent être encadrées. L’objectif est d’imposer une obligation de transparence et de loyauté, qui doit être respectée par les annonceurs comme par les influenceurs. Il s’agit aussi d’un moyen de lutte contre les nombreuses dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux.
Avec un cadre juridique, l’éthique et la transparence seront assurées et l’influenceur sera obligé d’informer son public de la collaboration commerciale avec les marques. Et au-delà de cette obligation, certains produits ou services, dont est faite la promotion, devront être soumis à des règles particulières. On en cite les produits cosmétiques, les appareils médicaux ou encore les soins pharmaceutiques.
En outre, la création d’un appareil juridique pourra à la fois responsabiliser et sanctionner les influenceurs pour renforcer la protection des utilisateurs des réseaux sociaux et des consommateurs. Il faut savoir aussi qu’un influenceur n’est pas un journaliste et il n’est pas soumis aux mêmes contraintes. Dès lors, un encadrement plus strict paraît urgent.
Enfin, il est à rappeler que la taxation des influenceurs est d’actualité et elle n’est pas exclue par le gouvernement de Aziz Akhannouch. Bientôt, ces influenceurs seront, eux aussi, appelés à payer l’impôt sur le revenu, comme tous les travailleurs marocains, ce qui devrait contribuer à renflouer les caisses de l’État.
Le 29 Mars 2023
Source web par : lebrief
Les tags en relation
Les articles en relation
Changement climatique : Akhannouch lance un appel depuis Riyad
Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a appelé, ce lundi à Riyad, au renforcement de la coopération régionale pour faire face aux questions liées au chan...
Environnement : le Jardin Olhao d’Agadir rouvre ses portes
L’espace vert revalorisé après 18 mois de travaux, élus et autorités sur le terrain pour voir l’achèvement de plusieurs chantiers… Le marché de Talb...
L’augmentation du prix du gasoil déclenche de vives réactions sur les réseaux sociaux
Les Marocains ne sont pas au bout de leurs surprises. L’augmentation du prix du gasoil qui dépasse désormais celui de l’essence au Maroc a déclenché une...
Ce qu'il faut attendre de 2019 en matière de communication digitale
Avènement d'Instagram, explosion des contenus éphémères, utilisation croissante de l’IA dans les réseaux sociaux : en 2019, les réseaux sociaux vont...
Maroc-Espagne : les travaux du tunnel pourraient démarrer rapidement
La Réunion de haut niveau entre l’Espagne et le Maroc, qui s’est tenue à Rabat les 1?? et 2 février, a été l’occasion pour les autorités des deux pa...
COP29 : Le Maroc en tête de la transition énergétique et des initiatives climatiques en Afrique
Lors de la COP29 à Bakou, le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, représentant le Roi Mohammed VI au segment de haut niveau des chefs d’État et ...
Maroc : du changement dans le paiement des factures d’eau et d’électricité
Le gouvernement d’Aziz Akhannouch poursuit le chantier de modernisation des services publics. Le paiement des frais d’eau et d’électricité aura des nouv...
Une star américaine aperçue à Marrakech (PHOTOS)
Le célèbre acteur américain, Owen Wilson, est apparu aux côtés de la blogueuse marocaine Yasmina Olfi, connue sous le nom de “Fashionmintea”, dans un R...
APRÈS 10 ANNÉES, AZIZ AKHENNOUCH QUITTERA LE GOUVERNEMENT
LE RNI EST LE PARTI QUI PEUT LE PLUS APPORTER DU SANG NEUF AU PROCHAIN GOUVERNEMENT Après 10 années passées comme ministre de l’agriculture et de la pê...
Festival des amandiers Les produits du terroir à l'honneur à Tafroaut
Le Festival ambitionne de contribuer à la valorisation du patrimoine de l’Anti-Atlas et à l’amélioration des conditions socio-économiques des population...
Réapparition médiatique de Lalla Salma et du prince héritier Moulay Hassan à Mykonos : un messag
Lalla Salma, ex-épouse du roi Mohammed VI du Maroc, a surpris le public en réapparaissant aux côtés de son fils, le prince héritier Moulay El Hassan, à My...
Report de la marche nationale des étudiants en médecine : vers un apaisement du conflit
Les étudiants en médecine, en grève depuis plusieurs mois, ont décidé de repousser leur marche nationale, qui était initialement prévue du 25 avril au 6 ...