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Des gravures rupestres à Zagora détruites suite à des travaux dans une ferme de pastèques

Des gravures rupestres à Zagora détruites suite à des travaux dans une ferme de pastèques

La société civile locale a dénoncé la destruction de gravures rupestres dans la province de Zagora, pointant une «série de sabotages», qui touche particulièrement la région de Drâa-Tafilalet.

Un site de gravures rupestres situé dans la commune rurale Ktaoua, dans la province de Zagora, a été détruit la semaine dernière, suite à des travaux de construction d'une ferme agricole pour la culture des pastèques. Selon des sources associatives, ce site archéologique, est inscrit au catalogue des sites d'inscriptions rupestres de la Direction du patrimoine du ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, sous le numéro 158039.

«En tant que citoyen marocain intéressé par les gravures rupestres et défenseur de ce patrimoine culturel humain, j'ai reçu avec une profonde inquiétude la nouvelle du sabotage du site d'inscriptions rupestres " Ouakhir" dans la commune de Ktaoua», a indiqué Mohamed Abioui, président de l’association Foum Chenna pour l'art rupestre, sur sa page Facebook. L’associatif a rappelé que le site a été découvert par le chercheur français André Simoneau.

«Avant sa destruction, le site possédait des inscriptions rupestres réalisées dans le style "tazina" d'une valeur archéologique, patrimoniale et esthétique inestimable. Il ne reste que trois inscriptions sur plus de 200», a-t-il dénoncé. L’associatif a appelé «toutes les forces vives civiles, des droits de l'Homme, académiques, politiques et syndicales» à «se mobiliser, coordonner et fédérer les efforts de promotion, de défense et de préservation du patrimoine archéologique national» face à «l'énormité de cet acte irresponsable et téméraire, contre une partie du patrimoine matériel national et humain».

Une «série de sabotages»

Pour sa part, l'Observatoire national du patrimoine culturel (ONG) a exprimé son inquiétude face à la destruction du site archéologique «Ouakhir», regrettant une «catastrophe archéologique» dans la région de du Drâa-Tafilalet. «Ces actes irresponsables contribuent au sabotage d'une partie importante du patrimoine matériel national et humain, endommagent les sites archéologiques marocains et leur font perdre leur valeur scientifique et historique», fustige-t-il dans un communiqué.

L’ONG a appelé le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication à «intervenir en urgence pour arrêter la série de sabotages, qui s'est considérablement accélérée», ce qui constitue «une menace inquiétante pour le patrimoine archéologique, notamment dans la région du Draa-Tafilalet, considérée comme la plus touchée au niveau national». L’ONG a invité le département à «adopter une approche proactive face à la destruction de nombreux sites archéologiques nationaux, en raison du non-respect des exigences de la loi 80-22» relative à la conservation des monuments historiques et des sites, des inscriptions, des objets d'art et d'antiquité. Un texte devenu «obsolète».

L’observatoire a également invité le ministère de l'Agriculture, de la pêche, du développement rural, des eaux et forêts, et le reste des autres secteurs ministériels, à «assumer leur responsabilité dans le suivi des dossiers et de l'application de la loi, notamment dans les études d'impact qui doivent comporter une partie relative à l'impact potentiel des travaux sur les sites archéologiques».

Le 03/10/2022

Source web par : yabiladi

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