Panique à la Bourse de Casablanca, craintes d'une récession de l’économie nationale
Le marché boursier s’empêtre dans un cycle baissier cette semaine qu’il devrait terminer sur net recul hebdomadaire. À quoi ce repli est-il dû ? Pour Yousra Maarouf, Senior Equity Research Analyst chez Société Générale, cette baisse est surtout une manifestation de l’anxiété des investisseurs qui redoutent une récession de l’économie nationale, dans le sillage de celle de l’économie mondiale. Ce recul est également lié, selon l’analyste, au relèvement du taux directeur, d'autant que les investisseurs s’attendent à une autre hausse avant la fin de l’année et à l’attractivité de l’obligataire plus rémunérateur.
Le marché boursier aligne les contre-performances cette semaine et devrait terminer sur net recul hebdomadaire. Le MASI, indice phare de la Place casablancaise, a entamé la semaine sur un repli de 0,55%, et a ensuite enchaîné par des contractions accentuées mardi et mercredi (-1,21 et -1,95% respectivement) et a enregistré, aujourd'hui, un nouveau retrait de 1,07%, ce qui enfonce sa variation annuelle à -12,53%. Qu’est-ce qui explique cette baisse ? Est-elle liée au relèvement du taux directeur, à la migration des investisseurs vers l’obligataire qui serait plus rémunérateur ?
«C’est bien lié au relèvement du taux directeur, d'autant que les investisseurs s’attendent à une autre hausse avant la fin de l’année et à l’attractivité de l’obligataire qui est plus rémunérateur pour les investisseurs. Mais surtout, c’est une manifestation de l’anxiété des investisseurs à la veille d’une récession mondiale qui devrait a fortiori toucher le Maroc du fait de l’inflation importée d’une part, et de la hausse du taux directeur et ses impacts sur la demande domestique d’autre part», nous explique Yousra Maarouf, Senior Equity Research Analyst chez Société Générale.
En effet, précise-t-elle, en dépit des résultats semestriels «très encourageants» des sociétés cotées aussi bien pour les revenus que pour les marges, les investisseurs sont «sceptiques et anxieux». Ils s’attendent à une récession de l’économie nationale qui s’inscrit dans le risque avéré de récession économique à l’échelle internationale liée en premier lieu à la crise énergétique que connaît l’Europe suite à la guerre en Ukraine et à l’effondrement de l’euro face au dollar qui devrait continuer. Le billet vert jouit, en effet, explique notre interlocutrice, d’un statut de valeur refuge qui fait l’objet d’une ruée des capitaux, en plus de son statut de valeur d’échange, puisque la majeure partie des transactions au niveau international s'effectue en dollar.
En outre, le Maroc est touché notamment par l’inflation importée, aggravée par la dépréciation du dirham face au dollar, situation à laquelle s’ajoute la sécheresse, note Yousra Maarouf qui relève, toutefois, que les indicateurs macroéconomiques du Maroc sont actuellement résilients, ce qui constitue une sorte de «compensation» pour l’économie nationale dans ce contexte difficile. Et ce, malgré une nette montée de la charge de compensation et l’alourdissement de la facture énergétique du pays, relève-t-elle.
Le 29 Septembre 2022
Source web par : le matin
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