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Le projet du tunnel Espagne-Maroc dans l'attente d'une impulsion définitive

Le projet du tunnel Espagne-Maroc dans l'attente d'une impulsion définitive

A l’étude depuis 1979, le projet de construction du tunnel entre l’Espagne et le Maroc refait surface et pourrait se concrétiser plus tôt que prévu. En effet, l’amélioration des relations entre Rabat et Madrid et la visite de Sanchez au Maroc en avril dernier devraient relancer une infrastructure sur laquelle les deux Royaumes travaillent depuis des décennies. La démarche entreprise par l’Espagne pour améliorer ses relations diplomatiques avec le Maroc pourrait-elle être la clé de l’impulsion définitive dont le projet a besoin pour construire une liaison fixe  qui relierait les deux rives du détroit.

D’une longueur de 42 km entre les gares terminales (celle du tunnel de 38,7 km, dont 27,8 km sous-marins) Cette ligne fixe aura un fort impact économique sur la région. Ce sera une plaque tournante pour les réseaux de transport européens et africains qui facilitera la circulation des personnes et des biens entre les deux continents. C’est une valeur ajoutée à la stratégie de développement des transports en Méditerranée occidentale, indique La Razon.

En fait, il y a deux entreprises publiques espagnole et marocaine pour développer cette idée qui traîne des deux côtés du détroit depuis des décennies et qui, pour l’heure, n’a pas encore pu voir le jour. En effet à l’époque, les deux pays avaient créé des sociétés publiques, respectivement la SNED (Maroc) et la SECEGSA (Espagne).

Cette conception trouve ses origines dans la déclaration commune hispano-marocaine, datée de Fès le 16 juin 1979, par laquelle le roi Hassan II du Maroc et Juan Carlos Ier du L’Espagne, conscients de l’importance que les relations entre les deux pays et entre l’Europe et l’Afrique auraient à l’avenir, avaient exprimé leur volonté de travailler ensemble au développement dudit projet. Ce dernier souvent mis en veilleuse par les deux Monarchies, aléas diplomatiques oblige, a sous le règne du Roi Mohammed VI, fait actuellement, en étant ressorti des tiroirs, l’actualité.

Cela dit, la concrétisation de cette infrastructure est de plus en plus évidente depuis que le projet de relier le Maroc et Gibraltar via tunnel maritime sous la Méditerranée ou un pont a été annoncé dernièrement. Cela incite l’Espagne à y regarder de plus près. Mais là n’est pas la question, le projet de relier les deux continents (Afrique-Europe) au regard du contexte international actuel est de plus en plus d’actualité, c’est un secret de Polichinelle, le Royaume  du Maroc, n’en déplaise à certains a toujours été considéré comme la porte d’entrée principale vers l’Afrique profonde.

Le tunnel pour accéder au Continent et vice-versa de ses plates-formes logistiques, zones de transbordement de la chaîne de transport, rationalisation des infrastructures, exploitation des installations de stockage, réduction des coûts de transport… ne pourrait que faire que du bien aux deux continents.

Dans cette perspective, les conditions du détroit de Gibraltar et des territoires adjacents sont particulières et même exceptionnelles avec trois grands ports (Algésiras, Tanger et Tanger Med) et deux ports de taille moyenne (Cadix et Sebta) », a indiqué, Jawad El Kerdoudi, président de l’Institut Marocaine des Relations Internationales (IMRI) qui avait assuré que l’un des principaux obstacles lors de la réalisation de ce projet avait été le coût.

« Par le passé, a-t-il dit, des organisations avaient manifesté leur intérêt pour la finance cette infrastructure, comme la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, des fonds arabes ou le Fonds africain de développement ».

En effet, la viabilité du projet pourrait favoriser l’utilisation d’un des trois tunnels comme gazoduc entre le Maroc et l’Espagne, permettant le transport du gaz dans les deux sens. Cette question devrait être à l’ordre du jour lors du prochain sommet bilatéral qui devrait se tenir avant la fin de 2022.

En attendant, les deux parties concernées ont convenu d’étudier conjointement la viabilité ou la faisabilité de cette liaison permanente dans le détroit de Gibraltar, à cette fin il a été décidé de procéder à un échange d’informations scientifiques et techniques, à travers la création de deux sociétés d’études communes.

Un accord de « coopération scientifique et technique » a même été signé, signé le 8 novembre 1979, entre les deux pays, qui constitue la base juridique de la coopération entre les deux pour l’étude de faisabilité d’une liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar. Un Comité mixte, composé de dix membres, cinq espagnols et cinq marocains, se réunit au moins une fois par semestre , alternativement en Espagne et au Maroc. Les emplois sont répartis entre les deux selon le principe d’équilibre des charges financières entre les deux pays. Toutes les études réalisées dans le cadre des accords précités sont la propriété des deux pays , et les deux Sociétés se tiennent mutuellement informées de l’évolution et des résultats des études.

Pour ce qui est de la faisabilité de la chose, contrairement à ce qui s’est passé avec le tunnel sous la Manche, beaucoup plus long, le problème dans le détroit de Gibraltar est la profondeur, le régime des vents et des courants marins, des marées et des vagues ainsi que sa géologie complexe. De plus, il y a un facteur important : c’est la zone frontalière entre les carrés tectoniques eurasiens et la prétendue faille Açores-Gibraltar. Par conséquent, il est nécessaire de considérer l’activité sismique qui peut se produire dans le détroit, à la suite de la collision de ces plaques.

Qu’à cela ne tienne ! Lorsqu’il sera opérationnel, l’Europe et le Maghreb pourront développer leurs échanges plus largement et plus efficacement, en utilisant un réseau complet de canaux de communication, depuis l’Europe, depuis les points nodaux situés le long de ces axes, ce qui permettra d’atteindre l’ensemble de l’Afrique du Nord corniche, et peut-être le Machrek -si l’Algérie revient à des raisons plus sensées-, l’Égypte et l’Asie, à l’Est, ainsi que l’Afrique subsaharienne, au Sud, à partir des réseaux qui partiront de l’Afrique du Nord.

Le 21 juin 2022

Source web par : hespress

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