Le confinement en Chine prolonge la crise des importateurs marocains

La logistique mondiale s’engouffre dans une crise à ne plus finir. Dans le contexte actuel caractérisé par la guerre en Ukraine et le nouveau confinement de Shangaï qui dure depuis fin mars, la situation liée au fret maritime ne s’améliore guère et les opérateurs continuent à en subir les conséquences. Une situation impactant à la fois les importations et les exportations marocaines, ainsi que le consommateur.
Flambée des prix du transport maritime, hausse des prix des marchandises, embouteillages au niveau des ports,… l’équation de la problématique du transport maritime est compliquée et lourde de conséquences pour les importateurs de produits en provenance de la Chine et d’autres pays asiatiques. Les opérateurs souffrent des mêmes maux depuis le début de la crise du Covid, situation exacerbée par les répercussions de la crise en Ukraine et le confinement de plusieurs mégalopoles chinoises.
Le confinement de la capitale économique et financière chinoise est un coup dur. La plupart des usines ont arrêté d’essayer de produire quoi que ce soit : elles ne peuvent plus s’approvisionner en matériaux et en pièces détachées, et ne peuvent pas livrer leurs produits. « La situation ne s’est guère améliorée. Il y a de la capacité maintenant qui est sur le marché mais ce qui va peut-être nuire ou ne pas arranger les choses c’est le confinement en Chine. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, on se retrouve par conséquent avec les mêmes problèmes qu’il y a un an ou deux », explique Younes Lamarti, DG de Bolloré Transport et Logistique Maroc et Directeur du Développement Afrique du Nord.
« On payait le conteneur avant à 40.000 – 45.000 dh. Maintenant le prix a stagné aux alentours de 200.000 dh pour un container 40 pieds high cube. Les petites structures sont lourdement impactées et ne peuvent plus se permettre d’importer, la répercussion des hausses des prix compromet la viabilité de leurs activités », se désole ainsi la gérante d’une entreprise qui importe du fil de la Chine. « Il y a les difficultés d’approvisionnement liées à la rupture de plusieurs types de marchandises et des délais d’attente plus longs. Avant, les conteneurs qui arrivaient au Maroc passaient par l’Espagne ou la Turquie par exemple où ils étaient rechargés. Aujourd’hui on nous facture l’allée et le retour vu que la plupart des conteneurs sont réacheminés vides »
« Avant, les prix des marchandises restaient stables sur une longue période. Aujourd’hui les prix sont très instables, ils peuvent changer chaque jour. Les délais de livraison sont aussi plus longs. Depuis le début de la crise en Ukraine, bon nombre de conteneurs restent bloqués entre les ports et par conséquent on se retrouve avec des retards conséquents. », a-t-elle poursuit. « Les grandes compagnies maritimes appliquent des tarifs exorbitants. Ils ont le monopole et font ce qu’elles veulent ».
Le 19 avril 2022
Source web par : challenge
Les tags en relation
Les articles en relation

Blocage des importations de charbon russe : quelles alternatives pour le Maroc ?
Les flux d’importations du charbon russe sont bloqués depuis quelques semaines, en raison du refus du paiement par les banques marocaines des fournisseurs. E...

Maroc - Développement: Pour la création d’un exécutif économique
Penser ou repenser l’économie du royaume est redevenue une priorité. Nouveau modèle de développement au Maroc : pour la création d’un exécutif �...

Le désarroi des étudiants rentrés d’Ukraine
«L’avenir de nos enfants semble incertain». Mohammed Akcha, président de l’Association Joussour pour les étudiants d’Ukraine, paraît pessimiste quant...

Emmanuel Macron en visite à Washington pour des échanges stratégiques avec Joe Biden
Le président français Emmanuel Macron se rend ce lundi à Washington pour une visite officielle au cours de laquelle il rencontrera son homologue américain J...

Le Maroc pousse pour récupérer son «Investment grade»
Les autorités monétaires du Maroc s’efforcent de récupérer le précieux «Investment grade» auprès de Standard & Poor’s Global Ratings qui avait dégr...

Croissance de l'économie marocaine : La Banque mondiale table sur 3,1% en 2023
La Banque mondiale revoit, à son tour, à la baisse ses prévisions de croissance économique en 2023 pour le Maroc, tablant sur 3,1% contre 3,5% avancé en ja...

#Maroc_HCP_1er TRI_2023: HCP : ZOOM SUR LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES AU MAROC
Le Haut-Commissariat au plan (HCP) vient de publier une nouvelle note de conjoncture. Celle-ci dévoile l’observation des principaux indicateurs économiques ...

Céréales : le Maroc se fournit en Amérique du Sud
À fin février dernier, le Maroc a importé 41 % de ses besoins nationaux en céréales du Brésil et de l’Argentine, ceci, dans un contexte très tendu des ...

Ramadan : risque de flambée des prix des volailles
Les aviculteurs font face à une augmentation des coûts de production. Et cela risque de se répercuter sur les prix de vente, à la veille du mois sacré. Cet...

La BAD compte sur le Maroc pour éviter une crise alimentaire en Afrique
Face à la famine qui guette l’Afrique à cause de la guerre en Ukraine, l’Office Chérifien des phosphates (OCP), géant marocain des phosphates et la Banq...

Pourquoi Ryanair menace de ruiner les vacances de milliers de clients
Ryanair annonce une forte augmentation des prix des billets d’avion pour cet été. Le patron de Ryanair Michael O’Leary annonce que tous les tarifs des ...

Tourisme: la recette de la CNT pour relancer le secteur
L’activité touristique nationale reprend doucement du poil de la bête. Des mesures ont été mises en place pour accompagner les opérateurs dans leur relan...