Échanges extérieurs : bonnes performances à fin septembre, le tourisme toujours pénalisé

Phosphates et engrais, automobiles, agroalimentaire, transferts des MRE et IDE : tous ces postes ont connu des évolutions élevées, voire record au cours des trois premiers trimestres. Seul le tourisme continue de souffrir terriblement d'une conjoncture impitoyable.
Lié directement à la mobilité, le tourisme est le secteur qui continue de souffrir. S’il en était besoin, les recettes touristiques, à fin septembre, confirment l’ampleur du drame que vit ce secteur et ses centaines de milliers d’emplois : 24,7 milliards de DH de recettes en devises en neuf mois d’activité (de janvier à septembre 2021), soit une baisse de 6,1% par rapport à la même période de 2020. En 2019, dernière année « normale », les recettes avaient déjà dépassé 60 milliards de DH à fin septembre. C’est dire que sur ces seuls neuf premiers mois 2021, le secteur a subi au moins 35 milliards de DH de manque à gagner ; autant de salaires, d’emplois, d’échéances, d’investissements qui s’évaporent.
Hormis le tourisme, tous les autres compartiments des échanges extérieurs du Maroc réalisent des performances cette année :
1. Les transferts des MRE poursuivent leur envolée (avec une légère atténuation au cours du mois de septembre) : +42,5% de hausse en cumul janvier-septembre 2021 par rapport à l’année précédente.
Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger s’établissent à 71.880 MDH (millions de DH) à fin septembre 2021 contre 50.460 MDH à fin septembre 2020, réalisant une hausse de 42,5% ou +21.420 MDH. À ce rythme, ils vont réaliser un montant record, probablement entre 8,5 et 9 milliards de DH.
2. Forte hausse des prix de vente des phosphates et engrais :
Les ventes des phosphates et dérivés augmentent de 44,6% ou +16.915 MDH, atteignant 54.829 MDH à fin septembre 2021, contre 37.914 MDH à fin septembre 2020. Cette évolution fait suite principalement à l’accroissement des ventes des engrais naturels et chimiques (+10.519 MDH), dû à l’effet prix en hausse de 56,5% (4.336 DH/T, à fin septembre 2021 contre 2.770 DH/T, à fin septembre 2020). Les quantités exportées de ce produit, quant à elles, restent quasiment stables.
3. Hausse des exportations automobiles (+8,2 milliards de DH).
Les exportations du secteur automobile atteignent 58.347 MDH contre 50.119 MDH, soit +16,4% ou +8.228 MDH. Cette évolution s’explique par la hausse des ventes du segment de la construction (+22,4% ou +4.488 MDH) et celles du segment du câblage (+7,7% ou +1.361 MDH).
En parallèle, le nombre de voitures de tourisme exportées affiche une hausse de 16,6% (244.156 voitures, à fin septembre 2021 contre 209.311 à fin septembre 2020).
4. Les exportations progressent globalement de 18,4 milliards de DH.
Au titre des neuf premiers mois de l’année 2021, les exportations se situent à 230.437 MDH, en hausse de 41.676 MDH ou +22,1% par rapport à fin septembre 2020.
Par rapport à fin septembre 2019 (période avant la crise liée au Covid-19), ces ventes progressent de 18.381 MDH ou +8,7%. Au même titre, les importations augmentent de 23,4% par rapport à fin septembre 2020 et de 4,2% par rapport à fin septembre 2019.
Ainsi, le déficit commercial s’établit à 151.840 MDH, en hausse de 25,5%. Le taux de couverture, quant à lui, se situe à 60,3%.
De leur côté, les exportations du textile et cuir s’accroissent de 19,9% ou +4.396 MDH.
Cette évolution est due essentiellement à la hausse des ventes des vêtements confectionnés de +3.075 MDH, et celles des articles de bonneterie de +1.300 MDH.
Néanmoins, ces exportations restent en deçà de celles réalisées durant la même période entre 2017 et 2019.
Les ventes du secteur agriculture et agroalimentaire, troisième secteur exportateur, à fin septembre 2021, se situent à 49.775 MDH contre 45.260 MDH à fin septembre 2020, soit +10% ou +4.515 MDH.
Cette situation s’explique par une hausse simultanée des exportations de l’industrie alimentaire (+3.107 MDH) et celles de l’agriculture, sylviculture et chasse (+1.295 MDH).
5. Hausse des importations (+23,4%) : énergie, produits finis de consommation…
L’accroissement des importations de marchandises (+23,4%) fait suite à l’augmentation des achats de l’intégralité des groupes de produits, principalement des produits finis de consommation (+24.880 MDH), des demi produits (+16.445 MDH) et des produits énergétiques (+13.860 MDH).
La hausse des importations des produits finis de consommation (+37,3%) est due principalement à l’augmentation des achats des voitures de tourisme (+4.974 MDH), ceux des parties et pièces pour voitures de tourisme (+4.562 MDH), et ceux des médicaments et autres produits pharmaceutiques (+3.849 MDH) attribuables aux achats de vaccins anti-Covid-19. Ainsi, la part des achats des produits finis de consommation, dans le total des importations, passe de 21,5% à fin septembre 2020 à 23,9% à fin septembre 2021.
De son côté, la facture énergétique augmente de 36,8%. Cette évolution est due à la hausse des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (+7.029 MDH), tributaire de l’accroissement des prix de 27,6% (4.949 DH/T à fin septembre 2021 contre 3.880 DH/T un an auparavant), conjuguée à l’élévation des quantités importées de 9,9% : 4.951 mT à fin septembre 2021 contre 4.504 mT à fin septembre 2020.
Les importations de ce produit à fin septembre 2021 demeurent toutefois inférieures à celles affichées durant la même période entre 2017 et 2019.
6. Le tourisme victime d’une conjoncture inédite.
Les voyages affichent un solde excédentaire en baisse de 6,7% ou -1.237 MDH. Cette évolution est attribuable principalement au recul des recettes voyages de -1.609 MDH ou -6,1%, se situant à 24.738MDH à fin septembre 2021 contre 26.347 MDH une année auparavant. En parallèle, les dépenses voyages, quant à elles, baissent de 4,7% ou -372 MDH.
7. IDE marocains à l’étranger : à un niveau record depuis cinq ans
A fin septembre 2021, le flux net des Investissements directs étrangers (IDE) au Maroc enregistre une hausse de 16,2% ou +1.976 MDH (14.187 MDH à fin septembre 2021 contre 12.211 MDH à fin septembre 2020).
Cette évolution est attribuable à une hausse des recettes de 2.671 MDH ou +13,6% (22.365 MDH contre 19.694MDH), plus importante que celle des dépenses (8.178 MDH contre 7.483 MDH, soit +695 MDH ou +9,3%).
Les Investissements directs marocains à l’étranger (IDME) se situent à 13.133 MDH, soit le plus haut niveau atteint durant la même période au titre des cinq dernières années, affichant une hausse de 7.507 MDH par rapport à la même période de l’année 2020. En parallèle, les cessions de ces investissements portent sur un montant de 10.237 MDH en hausse de 7.656 MDH. Ainsi, le flux net des IDME baisse de 4,9% ou -149 MDH.
Le 02 Novembre 2021
Source web Par : medias24
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