Cumul de mandats : Le gouvernement peut mieux faire
Aziz Akhannouch, Fatima-Zahra Mansouri, Nabila Rmili, et dans une moindre mesure Abdellatif Ouahbi et Fouzi Lekjaa, cumulent leurs postes de ministres au gouvernement avec d'autres responsabilités importantes. Sont-ils capables d'envoyer des signaux d'exemplarité aux citoyens et consolider la confiance dans le nouvel exécutif ?
Le gouvernement Akhannouch a suscité beaucoup d'enthousiasme auprès des citoyens. L'opinion publique s'est rarement montrée aussi confiante dans un gouvernement qui regroupe beaucoup de compétences avec des femmes et des hommes qui maîtrisent les sujets dont ils seront responsables. Mais le cumul des mandats entache ce beau tableau. Les interrogations sur la manière de gérer simultanément la destinée de certaines villes névralgiques avec des portefeuilles ministériels qui le sont tout autant, se sont multipliées dès l'annonce du gouvernement.
Sur le papier, rien n'empêche cette pratique d'un point de vue légal. Mais sur le plan opérationnel et éthique, l'on est en droit de se demander comment une ministre de l'Habitat pourra-t-elle, en même temps, gérer la gueule de bois de la ville de Marrakech au lendemain d'une pandémie qui a anéanti ses recettes touristiques et y a détruit des milliers d'emplois ?
La même question se pose pour le ministère de la Santé- que la pandémie a révélé comme un chantier urgent et que le nouveau modèle de développement a érigé en une priorité absolue pour les décennies à venir - qui sera géré par la maire d'une ville comme Casablanca qui nécessite une présence permanente et une veille instantanée. Avec plus de 6 millions d'habitants, la ville blanche aurait besoin d'un gouvernement à elle seule.
Que dire également de la situation de la ville d'Agadir qui, de par sa position géographique, est devenue par la force des choses la charnière logistique et économique du Centre du Royaume. Le Chef du gouvernement devra-t-il s'atteler à diriger la ville le soir et le reste du Royaume en journée ? Ici, une autre question s'impose : Comment gérer la relation avec les gouverneurs dans les réunions locales à Agadir ? Le Chef du gouvernement étant celui qui propose les gouverneurs au Souverain pour leur nomination, il est leur supérieur hiérarchique de par sa fonction, mais devra leur rendre compte en tant que maire d’Agadir. La politique étant d'abord des relations humaines et des symboles, ce type de relations ambigües n'est pas viable à long terme.
Abdellatif Ouahbi et Fouzi Lekjaa sont également concernés, mais dans une moindre mesure, par ces problématiques. Ouahbi étant en plus ministre de la Justice, et maire de Taroudant. Toutefois, la taille de la ville en fait une contrainte moins imposante pour le ministre, d'autant plus que la pression sur son département a été allégée après l'avènement du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
Fouzi Lekjaa, qui assure depuis plusieurs années son rôle de président de la puissante Fédération royale marocaine de football et de directeur du Budget, est désormais ministre délégué chargé du Budget. Va-t-il pouvoir continuer à jongler entre ces deux importantes responsabilités sans perdre la balle ?
Enfin, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et Porte-parole du gouvernement, devra lui aussi composer avec son poste de ministre et celui de président de commune à Tata. Il sera contraint de déléguer ses responsabilités pour éviter des allers-retours de 700 km entre sa commune et la capitale.
Les ministres concernés gagneraient beaucoup à passer la main dans les villes où ils sont responsables. Les alliances passées par les partis de la majorité leur permettraient finalement de garder la main tout en déléguant. En bon managers modernes et décomplexés, les techniciens du gouvernement enverront des signaux forts aux citoyens et éviteront l'installation d'une défiance locale auprès de leurs électeurs qui pourrait fragiliser l'action de l'exécutif au niveau central.
Le 10 Octobre 2021
Source web Par : la quotidienne
Les tags en relation
Les articles en relation
Emploi. Aziz Akhannouch lance officiellement le programme « Awrach »
La circulaire du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, relative au lancement du programme « Awrach » a été signée, le 12 janvier. Ce programme vise la cr�...
Sécheresse au Maroc : l'annulation du sacrifice envisagée ?
Le Maroc fait face à une situation critique à l'approche de l'Aïd Al-Adha. Chaque année, près de 3 millions de têtes de bétail sont nécessaires ...
Exclusif: Lamia Boutaleb, six mois en enfer
Elle devait être l’une des révélations du gouvernement Othmani. Jeune, réputée compétente, banquière, ancienne conseillère de l’inamovible présiden...
Ah ! Ce gros lapin ! La CAN 2019, ce sera ailleurs qu’au Maroc
Alors que l’on s’attendait à un dépôt officiel de la candidature marocaine pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019), le minis...
Baisse de l’IR : Les négociations s’accélèrent
Le ministre délégué chargé du budget a tenu une deuxième réunion avec les partenaires sociaux Les responsables proposent une baisse de l’IR qui va au...
Ces personnalités qui ont marquées l’Année 2016
Avant de vous souhaiter une bonne Année, Tourisma Post a voulu revenir sur ces grandes figures du secteur, ces personnes qui ont marqué l’actualité et qui ...
3ème réunion de la Commission nationale des investissements : 42 projets approuvés, les entrepris
Présidée par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, la Commission nationale des investissements a tenu sa troisième réunion depuis l’entrée en vigueur...
Un Investissement de Plus de 1,45 Milliard de Dirhams pour le Développement de la Province de Tata
Un investissement de plus de 1,45 milliard de dirhams a été alloué à divers projets de développement dans la province de Tata, dotée de potentiels signifi...
Covid-19: le tourisme, secteur sinistré: pas de reprise avant avril 2021 (Document)
Selon une étude menée par la Confédération nationale du tourisme (CNT), le manque à gagner des recettes touristiques en devises pour la période 2020-2022 ...
Maroc : 37,4 % de remplissage des barrages au 7 juillet
Au 7 juillet, le taux de remplissage des barrages marocains s’élève à 37,4 %, soit 4,3 milliards de m³ d’eau, selon un communiqué du département du Ch...
Tourisme : Le Maroc réussit sa session de rattrapage
Le secteur touristique est dans une bonne dynamique : le Royaume devrait accueillir plus de 10 millions de touristes à fin 2022. Les professionnels attende...
Maroc : une croissance appréciable malgré les incertitudes liées au Covid-19
Plusieurs indicateurs clés du Fonds monétaire international confirment que l’économie marocaine a montré une résilience face à la pandémie du nouveau c...


mercredi 13 octobre 2021
0 
















Découvrir notre région