ONDH: « La pauvreté est une expérience qui concerne un Marocain sur deux » (étude)
Pour mesurer la pauvreté au Maroc et en analyser la dynamique, l’ONDH a réalisé une étude basée sur les données de son enquête panel des ménages (2012-2019). Voici ses chiffres et constats.
tible à un indicateur”.
La pauvreté “peut différer dans ses formes et modalités, selon les pays, le niveau de développement etc.”. Elle exige “des données à analyser afin de les faire parler sur la pauvreté”.
Pour l’ONDH, la lutte contre la pauvreté nécessite l’analyse de ses causes afin de pouvoir “proposer des politiques adéquates et ciblées”.
Dans ce sens, une étude a été menée par l’Observatoire. Elle exploite les données des 5 premières vagues de l’enquête de panel des ménages de l’ONDH (2012-2019).
Elle vise à mesurer la pauvreté selon deux approches (monétaire et subjective) et de procéder à une analyse descriptive des dynamiques de la pauvreté entre 2012 et 2019.
Aussi, elle vise à déterminer les causes d’entrée et de sortie de la pauvreté dans le Maroc contemporain, car selon Ikbal Sayah, directeur des études générales de l’ONDH, “il existe des entrées et sorties de la pauvreté”. D’où l’importance “de s’attaquer aux facteurs déclenchant l’entrée en pauvreté”.
“Près de 45% des Marocains se considèrent subjectivement pauvres”
Selon M. Sayah, c’est la première “expérience de la pauvreté” vécue par les ménages et individus qui déclenche un cercle vicieux et “augmente le risque de pauvreté future”.
En matière de pauvreté monétaire, l’ONDH distingue entre la pauvreté absolue et celle dite relative.
La première a “nettement reculé” depuis 2001 pour ne présenter que 1,2% en 2019, dans un contexte d’amélioration globale du niveau de vie des Marocains, en particulier en milieu urbain”.

Quant au taux de pauvreté relative, celui-ci “reste encore à un niveau élevé”, surtout en milieu rural où il a atteint 36.8% en 2019”. Néanmoins, il a enregistré une baisse entre 2001 et 2019, puisqu’il est passé de 20,4% à 17,7%.
En matière de pauvreté subjective, l’étude de l’ONDH dévoile que “près de 45% des Marocains se considèrent subjectivement pauvres (38,6% en milieu urbain et 58,4% en milieu rural), contre 46,3% en 2013.

Selon l’ONDH, “la pauvreté subjective affecte l’ensemble des classes sociales du pays mais à des niveaux différents. Le taux de pauvreté subjective a été de 55,7% parmi les 20% les plus pauvres et de 26,7% parmi les 20% les plus aisés. Son développement traduit un signe de diffusion des inégalités sociales, d’un manque de confiance et d’expression de nouveaux besoins insuffisants et non mesurés par les approches monétaires classiques”.
Toujours dans le cadre de la pauvreté subjective, l’ONDH révèle que 8,4% des ménages estiment que la situation économique s’est améliorée en 2019. 14,9% d’entre eux pensent qu’elle s’est détériorée, tandis que 76,8% en constatent la stagnation.

La pauvreté est une expérience qui concerne un Marocain sur deux
L’analyse de la dynamique de la pauvreté réalisée par l’ONDH montre que plus de la moitié de la population n’a jamais vécu d’épisode de pauvreté relative. 72,3% d’entre eux se trouvent en zone urbaine.
19,3% l’ont connue une seule fois, tandis que 29,3% l’ont vécue plus de deux fois.


Selon l’ONDH, “la pauvreté est une expérience qui concerne un Marocain sur deux”. Sachant qu’une “forte incidence de la pauvreté chronique” est observée en milieu rural, alors qu’en zone urbaine elle est “essentiellement transitoire”.

En effet, “18,2% des individus ont été, entre 2012 et 2019, en situation de pauvreté chronique”, souligne l’Observatoire.
A noter que 34,4% d’entre sont des ruraux et 5,5% se trouvent en milieu urbain.
La pauvreté transitoire ne concerne, quant à elle, que 30,3% des individus au niveau national, et plus de 40% de la population en zone rurale.
L’ONDH indique qu’un individu pauvre a 55,7% de chances de sortir de la pauvreté et 43,3% de chance de rester pauvre. Tandis que celui qui est “non pauvre” a 86,3% de maintenir ce statut, plutôt que de tomber dans la pauvreté.
A noter que les “risques d’entrée” dans la pauvreté sont liés, selon l’ONDH, aux situations de non-emploi, au faible niveau éducatif, ou encore à la composition démographique du ménage.
Sur la base de ces observations, l’ONDH indique qu’il est nécessaire “d’adopter des stratégies de ciblages individuel dans le cadre des programmes de lutte contre la pauvreté, sur la base du registre social unique”.
Ce dernier devra faire l’objet d’une “alimentation régulière par des données actualisées tenant compte des mouvements d’entrée et de sortie de la pauvreté et de leurs facteurs causaux”.
Le 08 juin 2021
Source web Par : medias24
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samedi 12 juin 2021
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