Près de 9 millions de Marocains pauvres ou menacés de pauvreté (BM)

Selon la Banque Mondiale, la croissance économique du Maroc ne dépassera pas 2,7% en 2019. La volatilite? e?conomique peut influer sur le bien-e?tre des me?nages : pre?s de 9 millions de Marocains peuvent e?tre conside?re?s comme pauvres ou menace?s de pauvrete?.
"L’économie marocaine continue de tourner à un niveau inférieur à son potentiel, le secteur agricole non irrigué contribuant à sa volatilité et les autres secteurs enregistrant une reprise timide. Le PIB réel devrait continuer de ralentir pour atteindre 2,7% en 2019". Voilà le tableau que dresse la Banque Mondiale de l'économie marocaine dans son rapport de suivi de la situation économique publié le 9 octobre 2019.
Les experts de la Banque mondiale expliquent ce taux de croissance en deçà des attentes et du potentiel du pays par :
- Le recul de la production agricole (-2,1%). La croissance non agricole s'améliorera certes mais ne pourra pas compenser.
- La contribution des exportations nettes restera négative, traduisant la faible compétitivité des exportations et la dépendance à l'égard des importations énergétiques.
Croissance toujours faible en 2020-2021
La faiblesse du taux de croissance ne se limitera pas à l'année 2019, à en croire les prévisions de laBanque mondiale. Cette dernière table sur un taux de croissance de 3,3% en moyenne en 2020-2021.
Et encore, les perspectives à moyen terme supposent des réformes soutenues, notamment pour maintenir la rigueur budgétaire, augmenter les recettes fiscales, améliorer la gouvernance et la surveillance des entreprises d’État, accroître la flexibilité des taux de change et réformer l’environnement des entreprises et les marchés du travail.
Si les perspectives sont plutôt "moyennes" pour les indicateurs économiques, elles le sont moins pour les indicateurs sociaux. Le rapport de la Banque mondiale estime que "la re?duction de la pauvrete? devrait e?tre modeste, compte tenu des perspectives de croissance. Les pre?visions fonde?es sur le PIB par habitant indiquent qu’elle continuera de reculer, mais a? un rythme beaucoup plus lent".
Risque élevé de basculement dans la pauvreté
"En 2020, l’extre?me pauvrete?, mesure?e sur la base du seuil de pauvrete? international d'un revenu journalier de 1,9 dollar en PPA (parité de pouvoir d'achat), sera infe?rieure a? 1% de la population, tandis que la pauvrete?, mesure?e sur la base du seuil de 3,2 dollars en PPA, sera le?ge?rement supe?rieure a? 5%", analyse la Banque mondiale tout en expliquant que "l'augmentation pre?vue des de?penses sociales associe?e a? un meilleur ciblage peut acce?le?rer le rythme de la re?duction de la pauvrete? au-dela? des pre?visions actuelles".
Notre économie devra, néanmoins, faire face à plusieurs risques extérieurs et intérieurs:
- La faiblesse et le ralentissement du commerce mondial.
- La volatilite? des prix des principaux produits de base.
- Un environnement ge?opolitique incertain.
- L’impact du changement climatique sur le secteur agricole et la demande sociale d’emplois.
- Les importations e?nerge?tiques pourraient aggraver le de?ficit commercial si les prix du pe?trole continuent d’augmenter.
- Les retards dans la mise en œuvre des re?formes structurelles et financie?res essentielles pourraient nuire aux possibilite?s de croissance et ainsi accroi?tre les tensions sociales.
Tout ces risques peuvent avoir un impact négatif sur notre économie et influer sur le bien-e?tre des me?nages, en particulier ceux dont les de?penses de consommation se situent juste au-dessus du seuil de pauvrete?.
Pour la Banque mondiale, si l'on retient le seuil d'un revenu quotidien de 5,5 dollars PPA, un choc ne?gatif même de faible amplitude peut affecter une population estimée à 9 millions de Marocains qui sont pauvres ou menacés de pauvreté, soit 24% de la population.
Le 11 Octobre 2019
Source web Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation

Stress hydrique au Maroc : Quelle efficacité pour les politiques gouvernementales ?
«Le Maroc affronte l’une de ses pires sécheresses de l’histoire». Cette phrase que nous avons lue et entendue à maintes reprises au cours de cette anné...

Les conditions de la reprise aux yeux des professionnels
La durée de la crise et l’étendue de ses séquelles impliquent une révision des approches adoptées et des mesures plus adaptées, sachant que 11.000 entre...

Les équipements destinés à l’organisation des Assemblées annuelles BM-FMI seront réutilisés
Des équipements et du matériel destinés à l’organisation des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire internation...

Excellent e analyse des dispositions prises par le maroc pour consolider les facteurs clés du déve
Le Maroc dispose des facteurs clés de développement à même de booster sa croissance économique à l'avenir (OBG) Le Maroc dispose des facteurs cl�...

Maroc : Synergies entre Énergies Renouvelables et Gestion Durable de l’Eau pour un Avenir Écolog
Le Maroc, situé au carrefour de l’Europe et de l’Afrique, se positionne comme un acteur majeur de la transition énergétique en Afrique tout en affrontant...

Transferts MRE : Les USA et l’Arabie Saoudite détrônent l’Europe
Selon la Banque mondiale, un record de 9,3 milliards de dollars attendu en 2021 Le wali de Bank Al-Maghrib avait annoncé un «chiffre record» pour les tran...

La croissance molle pour deux ans encore
Le Maroc est-il condamné à une croissance molle? Celle-ci ne devrait pas dépasser 2,7% du PIB cette année et devrait atteindre 3,4% en 2020. Ce qui reste in...

Les RDV de l’industrie : Moulay Hafid Elalamy loue l’agroalimentaire
Après les RDV de l’industrie sur l’aéronautique en mars dernier, le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie Verte et Numérique, a organ...

Doing Business 2020: le Maroc se rapproche du Top 50
Le Maroc a réalisé un bond de 7 places au classement Doing Business 2020 de la Banque mondiale, rendu public jeudi à Washington, pour se hisser au 53ème ran...

TGV Casablanca-Agadir : les études déjà achevées
La ligne de train à grande vitesse reliant Casablanca à Agadir coûtera plus de 75 milliards de dirhams, a affirmé le ministre du Transport et de la Logistiq...

Stress hydrique. Nizar Baraka : l’utilisation des eaux non conventionnelles comme nouvelle alterna
Invité ce jeudi 1er février à l’École nationale supérieure de l’administration (ENSA), Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a affir...

Les Envois de Fonds : Un Pilier Vital pour l'Économie Marocaine avec 11,8 Milliards de Dollars en 2
En 2023, les envois de fonds vers le Maroc ont atteint 11,8 milliards de dollars, représentant 8,2% du PIB du pays. Ces flux financiers ont surpassé les inves...