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Changement climatique : Et si on passait des vacances plus écolo !

Changement climatique : Et si on passait des vacances plus écolo !

A l’heure où le climat change, le tourisme, tout comme les destinations, se trouvent contraints de s’adapter aux multiples changements climatiques, voire contribuer à atténuer les fameuses émissions de gaz à effet de serre sur l’environnement.

Or, la contribution du tourisme au réchauffement de la planète est déjà estimée à 5% des émissions mondiales de CO2, et le nombre de touristes dans le monde, devrait franchir, selon l’OMT, les 1,5 milliard en 2020. Ceci dit, la nécessité de réinventer le tourisme classique et opter pour un nouveau modèle beaucoup plus responsable s’avère plus pressante que jamais.

Face à cette réalité climatique, l’écotourisme, une des formes du tourisme durable ne doit plus être conçu comme une simple mode, mais doit se proposer pour apporter des réponses pertinentes à cette problématique du réchauffement climatique.

Et ce n’est pas un hasard que le Maroc, qui à l’instar des autres pays de la planète, n’échappe pas à ces inévitables effets du changement climatique, a choisi de placer le tourisme durable au cœur de sa stratégie touristique “Vision 2020″, en misant sur l’amélioration des compétences nécessaires dans le secteur au moyen de plateformes de formation, de mesures de sensibilisation et de guides de bonnes pratiques.

Toutefois, ce tourisme qui requiert l’implication effective de multiples parties prenantes en vue d’atteindre pleinement ses objectifs, se caractérise par la vision à long terme qu’il adopte quant à son évolution et ses diverses retombées sur les communautés d’accueil.

C’est en ce sens qu’il est important de mettre en place “une démarche Atténuation /Adaptation du secteur touristique au changement climatique, car ses impacts sont susceptibles de modifier les ressources touristiques et l’attractivité des destinations, et vice versa, le tourisme contribue par ses équipements et transports à ces changements”, a estimé Hassan Aboutayeb, Promoteur et Consultant en tourisme durable.

Approché par la MAP, M. Aboutayeb a relevé que les entreprises et les destinations doivent s’adapter à l’évolution du climat en prenant des mesures éco-actives tel le management environnemental. Donc, il faut commencer tout d’abord, selon lui, par mesurer son empreinte carbone puis limiter les émissions de gaz à effet de serres en sensibilisant le personnel et les clients.

Il a également souligné la nécessité de sensibiliser les prestataires touristiques et hôteliers ainsi que les consommateurs pour conduire au changement des comportements, notamment en matière d’énergie.

D’ailleurs, les différents systèmes de développement des énergies renouvelables et contrôle de la climatisation doivent trouver naturellement leur place dans la gestion des gîtes et auberges écologiques.

Aussi, M. Aboutayeb a privilégié la mise en place de politiques d’éco-mobilité sur les territoires à l’instar des navettes, auto-partage, schéma vélo, ou encore des circuits touristiques itinérants.

De même, l’adhésion à une charte ou un label est de nature à permettre une meilleure qualité des prestations en ouvrant la voie vers un tourisme responsable en phase avec son environnement naturel et culturel, a relevé M. Aboutayeb qui a estimé judicieux de nouer des alliances stratégiques avec le tissu associatif en matière d’écotourisme.

C’est dire que la société civile a également son mot à dire dans le développement de cette niche touristique au Maroc et que les acteurs associatifs constituent un maillon fort dans la chaîne de valeur de ce tourisme responsable.

“L’écotourisme garantit non seulement un développement durable, équitable et sociale des régions, particulièrement les plus éloignées du Maroc, mais permet aussi et surtout de savoir comment parler au quotidien avec la nature”, a indiqué la présidente de l’Association Nabta Maroc, Wafae Roudies Guedira.

“Dans notre association, nous sensibilisons les populations et les visiteurs, dans le cadre d’ateliers écologiques, quant à la protection de l’environnement et la rationalisation de l’utilisation des différentes ressources naturelles”, a déclaré Mme Roudies à la MAP, citant à titre d’exemple la fabrication de paniers par des feuilles de palmiers, comme substitut aux sacs en plastique.

Pour le président de l’association Amuddu Chantiers Sans Frontières, Rachid Ait Benaim, “l’écotourisme ne vient pas métamorphoser la structure locale pour que le touriste soit satisfait, mais au contraire, il contribue à la préservation de l’identité de la région tout en permettant à ce touriste de s’adapter à l’environnement là où il se trouve”.

Toutefois, cette niche demeure pénalisée par un certain nombre de contraintes dont l’absence de lois encadrant notamment la gestion des gîtes ou des maisons d’hôtes, “ce qui laisse place à l’informel ou donne lieu à des services d’une qualité au-dessus des attentes des touristes”, a-t-il indiqué.

“En tant qu’association, nous initions des ateliers de sensibilisation aux normes d’accueil au profit de la population locale, et nous fournissons aux touristes un maximum d’informations par rapport à la faune et la flore des régions sur lesquelles nous sommes actifs ainsi qu’à la culture autochtone”.

D’après M. Ait Benaim, “un travail de fond doit être mené en vue, d’un côté, encadrer les professionnels, et d’autre, accompagner les jeunes des villages à développer leur propres entreprises ou produits écologiques”.

Entre mer, Haut Atlas, anti Atlas, plaines et désert, l’écotourisme semble trouver son chemin en invitant à découvrir le Maroc autrement. Il suffit d’oser le changement, et faire des vacances plus écolo, mais surtout de faire de cette niche touristique un véritable facteur de croissance de l’économie verte.

Le 27 Octobre 2016
SOURCE WEB Par Map Express

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