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Face à Booking, des hôteliers français tentent le boycott

Face à Booking, des hôteliers français tentent le boycott

Le mastodonte de la réservation en ligne, accusé de manquer de solidarité avec le reste du secteur, est confronté à une fronde ayant pour objet la renégociation à la baisse des commissions qu’il perçoit sur les transactions.

Le logo de la plate-forme de réservation d’hébergements en ligne, sur un immeuble de Tourcoing (Nord), le 4 octobre 2019. DENIS CHARLET / AFP

Les commentaires étaient pourtant engageants. Alice, de Belgique, saluait la qualité du « room service ». Richard, de Norvège, appréciait le calme et la proximité du centre-ville d’Ajaccio. Et la note générale, 9 sur 10, promettait un séjour confortable. Las ! Sur Booking.com, le quatre-étoiles Les Mouettes, situé face au golfe d’Ajaccio, n’a plus une chambre de libre en août.

Et pour cause : Jean-Baptiste Pieri, propriétaire de l’établissement, a retiré, comme la quasi-totalité de ses collègues de la ville de Corse-du-Sud, toutes ses chambres de la plate-forme néerlandaise de réservation d’hébergements pour ce mois capital pour l’industrie touristique locale.

« On a été choqués par leur comportement durant le confinement, avance M. Pieri, par ailleurs secrétaire général de l’association des hôteliers du golfe d’Ajaccio. On prend le risque. On demande une baisse pérenne des commissions. On est de toute façon sur une année catastrophique, alors, perdu pour perdu… » Ce risque est calculé : en août, avec leur clientèle française, ils ont de bonnes chances de remplir leur établissement quoi qu’il en soit. Tout comme cette quinzaine d’hôteliers du Cap d’Agde (Hérault) qui, pendant le confinement, ont pris l’initiative de fixer le prix de leur chambre à… 1 000 euros la nuit.

Pas de quoi perturber outre mesure Booking.com, dont le siège se trouve à Amsterdam, qui n’a d’ailleurs pas réagi aux demandes de renégociation venues de l’île de Beauté. Mais ces actions témoignent de l’ire des hôteliers face au mastodonte de la réservation en ligne, accusé de manquer de solidarité avec le reste du secteur. Contactés, les dirigeants de Booking.com ont refusé nos demandes d’entretien et ont répondu par un message d’ordre général, affirmant entre autres que « Booking.com [avait] pour priorité l’aide et le soutien à ses partenaires, en leur permettant de développer leur marque et leur activité, et en les aidant à remplir leurs chambres tous les jours ».

Le 19/06/2020

Source Web Par lemonde

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