Les banques marocaines et la relance de l’économie : LES GRANDS DÉFIS
• Hassan El BASRI a débuté sa carrière au sein de l’Inspection Générale des Finances, puis à la Direction du Trésor, avant de rejoindre le Groupe Banque Populaire où il occupera plusieurs fonctions de direction générale. Après la retraite, il fonda le Cabinet BUILD & RUN CONSULTING dont il assure la présidence (Cf. www.buildandrun.ma).
Production des entreprises en activite? qui auraient re?duit leur production par cate?grorie
Dans la perspective de la relance de l’économie nationale, les banques marocaines devront faire face à deux défis majeurs :
• Gérer les contre-performances qui seraient engendrées par la pandémie, tant au niveau de leurs réalisations commerciales qu’au niveau du risque de détérioration de la qualité de leurs actifs ;
• Assurer les financements nécessaires aux entreprises (et aux particuliers), notamment celles qui ont été impactées par la pandémie, afin de leur permettre de reprendre leurs activités.
La tâche sera d’autant plus ardue que la politique de gestion des risques des banques rend l’accès au crédit plus difficile pour les entreprises, voire les secteurs, qui ont connu une plus grande sinistralité alors même que ce sont ces entreprises qui auront le plus besoin du soutien bancaire afin de rétablir leurs fondamentaux.
Aussi, l’intervention des autorités monétaires serait-elle déterminante afin, d’une part, d’éviter que les conséquences de la pandémie n’affectent la solidité des banques marocaines et, d’autre part, permettre à ces dernières de prendre plus de risques à l’égard des entreprises afin d’assurer le redémarrage de leurs activités. Avant de présenter quelques réflexions sur les voies et moyens à même de dépasser ce dilemme, revenons, tout d’abord, sur l’impact de la pandémie sur les entreprises marocaines.
57% DU TISSU ECONOMIQUE EN ARRET D’ACTIVITE
Proportion des emplois qui auraient e?te? re?duits au niveau des entreprises exportatrices
Proportion des emplois qui auraient e?te? re?duits au niveau des entreprises exportatrices
Ainsi, selon l’enquête réalisée par le Haut Commissariat au Plan (H.C.P), au début du mois d’avril 2020, près de 142 000 entreprises, soit 57% de l’ensemble des entreprises, ont déclaré avoir arrêté définitivement ou temporairement leurs activités. Par catégorie d’entreprises, les T.P.E représentent 72%, les P.M.E 26% et les G.E 2%.
Les secteurs les plus touchés par cette crise sont l’hébergement et la restauration avec 89% d’entreprises en arrêt, les industries textiles et du cuir et les industries métalliques et mécaniques avec 76% et 73%, respectivement, ainsi que le secteur de la construction avec près de 60% des entreprises en arrêt. Pire encore, les entreprises qui ont continué leurs activités ont été enclines de réduire leur production.
Proportion des entreprises en activite? qui auraient re?duit leur production par secteur d’activite?
En effet, sur les 43% des entreprises qui continuent leurs activités malgré la crise sanitaire, la moitié d’entre elles auraient dû réduire sa production pour s’adapter aux conditions imposées par cette situation. Par catégorie d’entreprises, il ressort de cette enquête que 49% des TPME, en activité pendant la période de référence de l’enquête, auraient réduit leur production à cause de la crise sanitaire actuelle (repli de 50% et plus pour 40% de ces entreprises).
Par secteur d’activité, 62% des entreprises, qui sont encore en activité dans le secteur de la construction, auraient dû réduire leur production. D’autres secteurs auraient également été touchés par ce repli, notamment le secteur de l’hébergement et la restauration (60%), les industries chimiques et parachimiques (52%), le transport et entreposage (57%) et l’industrie du textile et du cuir (44%).
L’impact de la pandémie a été également fortement ressenti au niveau des entreprises exportatrices, dont près de 67% auraient été impactées par la crise sanitaire. Une entreprise sur 9 aurait arrêté définitivement son activité, 5 sur 9 entreprises auraient procédé à un arrêt temporaire, alors qu’un tiers des entreprises restent encore en activité, mais elles auraient dû réduire leur production.
Enfin, en ce qui concerne l’emploi, l’impact de la pandémie est extrêmement lourd. En effet, 27% des entreprises auraient dû réduire temporairement ou définitivement leurs effectifs. Ainsi, et selon les
Proportion des entreprises en arre?t provisoire ou de?finitif par secteur
résultats de l’enquête, près de 726 000 postes auraient été réduits, soit 20% de la main-d’œuvre des entreprises organisées.
Par catégorie d’entreprises, cette proportion est de 21 % pour les TPE, 22% pour les PME et de 19% pour les GE. Par ailleurs, plus de la moitié des effectifs réduits (57%) sont des employés des T.P.M.E.
Les secteurs les plus touchés en termes de réduction d’emplois seraient principalement les services avec 245 000 postes de travail, soit 17,5% de l’emploi total de ce secteur, suivi du secteur de l’industrie avec une réduction de 195 000 postes, ce qui représente 22% de la main-d’œuvre dans ce secteur.
Le secteur de la construction aurait également enregistré une réduction de près de 170 000 postes d’emploi durant cette période, soit 24% de l’emploi global de ce secteur. Par branche d’activité,
Re?partition de l’emploi qui aurait e?te? re?duit par secteur d’activite?
l’industrie de l’habillement aurait enregistré une réduction de 34% de l’emploi total dans cette branche, suivie de celle de l’hébergement avec 31% des emplois réduits, puis les branches de la construction des bâtiments et de la restauration qui auraient réduit respectivement 27% et 26% de leurs effectifs (*).
(*)Source : “Principaux résultats de l’enquête de conjoncture sur les effets du Covid-19 sur l’activité des entreprises’’. Étude provisoire du HCP publiée le 3 avril 2020.
Situation de l’activite? des entreprises
Le 01/06/2020
Source Web Par La Vie Eco
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