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Marocains du monde : un levier économique sous-exploité malgré des transferts records

Marocains du monde : un levier économique sous-exploité malgré des transferts records

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) constituent un atout stratégique majeur pour le Maroc, contribuant à son économie, son rayonnement culturel et son influence politique. Pourtant, malgré des transferts de fonds atteignant un record de 117,7 milliards de dirhams en 2024, leur potentiel d’investissement dans des projets productifs reste largement inexploité. La cause ? Des procédures administratives obsolètes et des offres bancaires inadaptées.

Les MRE, piliers du développement marocain

Qu’ils appartiennent à la première ou à la quatrième génération, les MRE ne se limitent pas à un rôle d’observateurs. Ils sont des acteurs engagés du développement du Royaume. Leur mobilisation lors de la pandémie de Covid-19 et du séisme d’Al-Haouz en 2023 en est la preuve éclatante.

Conscient de cette dynamique, le roi Mohammed VI a réaffirmé l’importance de renforcer les liens entre le Maroc et sa diaspora, notamment lors du 49? anniversaire de la Marche verte en novembre 2023 et dans un discours d’août 2022. Le souverain considère les MRE comme des ambassadeurs du Maroc à l’international et appelle à structurer ce réseau mondial pour maximiser son impact.

Une diaspora marocaine hautement qualifiée

Longtemps perçus comme de simples travailleurs expatriés, les MRE d’aujourd’hui sont hautement qualifiés et présents dans des secteurs stratégiques tels que la science, l’entrepreneuriat et la culture. Parmi eux, des figures comme Moncef Slaoui, ex-coordonnateur de la stratégie vaccinale des États-Unis, ou Leïla Slimani, lauréate du Prix Goncourt 2016, illustrent l’excellence marocaine à l’international.

Cependant, comme le souligne Nezha Chekrouni, ancienne ministre des MRE, il ne suffit plus de solliciter la diaspora au gré des besoins : il est urgent d’établir un partenariat structuré et durable, avec des objectifs clairs et des dispositifs d’accompagnement adaptés.

Un cadre institutionnel en pleine mutation

Face à ces enjeux, l’État marocain engage une réforme ambitieuse. Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) sera renforcé par une loi visant à en faire un véritable laboratoire d’idées. De plus, une nouvelle fondation royale remplacera la Fondation Hassan II pour mieux coordonner les politiques publiques en faveur des MRE.

Pour Neila Tazi, présidente de la commission des Affaires étrangères, il est essentiel de capitaliser sur le dynamisme de la diaspora : « Les Marocains du monde brillent dans tous les domaines, du sport à l’innovation. Ce sont des leviers de développement incontournables. »

Pourquoi l’investissement des MRE reste-t-il marginal ?

Malgré leur attachement au pays et leur forte contribution financière, seuls 2,9 % des MRE investissent dans des projets productifs au Maroc. Un paradoxe qui trouve son explication dans l’absence de solutions adaptées à leurs attentes.

Mohamed Abdi, expert en politiques publiques, déplore un immobilisme persistant : « L’État et les banques marocaines n’ont pas su capter ce potentiel énorme. L’offre d’investissement est figée, centrée sur l’immobilier, alors que de nombreuses opportunités existent dans les nouvelles technologies et l’entrepreneuriat innovant. »

Vers une mobilisation efficace de la diaspora

Si le Maroc souhaite réellement tirer parti de sa diaspora, il devra moderniser ses dispositifs administratifs et bancaires, en proposant des incitations plus attractives et diversifiées. L’enjeu est de taille : transformer le formidable capital humain et financier des MRE en un moteur puissant pour l’économie marocaine.

Le 04/03/2025

Rédaction de lanouvelletribune

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