Grosses craintes sur l'avenir des sites marocains de Renault et Peugeot PSA

Bruno Le Maire conditionne l’octroi de l’aide de l’Etat aux entrepises françaises au rapatriement en France de leurs activités étrangères.
La crise économique provoquée par la pandémie du Covid-19 oblige l’Etat français à relancer le débat sur la relocalisation des entreprises françaises installées à l’étranger. Depuis plusieurs jours, le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, multiplie les sorties médiatiques pour accuser l’industrie automobile française d’avoir trop délocalisé. L’argentier français va jusqu’à conditionner l’octroi de l’aide de l’Etat, prévue pour les entreprises automobiles dans le cadre des mesures économiques prises pour soutenir l’économie française, au rapatriement en France de leurs activités étrangères.
La polémique provoquée par Bruno Le Maire touche tout naturellement les usines marocaines de Renault et Peugeot PSA. Le groupe automobile au losange détient deux grandes usines au Maroc: l’usine la Somaca, à Casablanca, où sont produits les modèles de la marque Dacia et l’usine de Tanger qui produit d’autres modèles de la même marque, notamment Stepway. Quant à son rival, Peugeot PSA, il a inauguré, il y a tout juste un an, un grand site industriel dans la zone franche, Atlantic Free Zone, dans la région de Kénitra. Le site, considéré comme ultramoderne, équipé des techniques les plus récentes de la production automobile, produit le modèle phare du groupe, Peugeot 208, destinée à l’export. Face aux menaces de Bruno Le Maire, le comité des constructeurs français d’automobiles a réagi par une déclaration accordée aux agences de presse en affirmant que les groupes Renault et Peugeot PSA restent totalement impliqués dans leurs sites au Maroc. Une déclaration qui a, en quelque sorte, rassuré les autorités marocaines, qui craignent toujours un scénario de désengagement de ces grosses pointures de l’industrie française.
Une situation de crise
Car ce scénario n’est pas encore totalement écarté vu les pressions énormes qu’auraient reçues leurs maisons mères pour sauver l’industrie locale française. Celle-ci, depuis l’éclatement de la pandémie du Covid-19, s’est retrouvée incapable de faire face aux besoins économiques de la France, qui découvre brutalement sa dépendance vis-à-vis des marchés étrangers. Il faut dire que le ministre de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire, avait déjà, en décembre 2019, soulevé ce débat. Il avait notamment critiqué le modèle de la délocalisation de la filière automobile, en disant qu’il est un échec. Ce qui avait provoqué une tension dans les relations économiques entre la France et le Maroc. Une situation de crise qui a été éteinte par une visite de travail effectuée, fin janvier 2020, par Bruno Le Maire au Maroc, au cours de laquelle il s’était entretenu avec son homologue marocain, Mohamed Benchaâboun, mais aussi avec Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’industrie et de commerce. Mais la crise du Covid-19 est venue bouleverser toutes les donnes et tous les partenariats internationaux. L’avenir des entreprises françaises installées au Maroc n’échappera certainement pas à cette crise.
Le 18/05/2020
Source Web Par Maroc-Hebdo
Les tags en relation
Les articles en relation

Rabat: le roi Mohammed VI a présidé une importante cérémonie
Le roi Mohammed VI, accompagné du prince Héritier Moulay El Hassan et de la princesse Lalla Khadija, a présidé, ce lundi au Palais Royal à Rabat, la céré...

Deux ans de fermeture des frontières, Sebta et Melilla à l'agonie
Les villes de Sebta et Melilla commémorent avec tristesse les deux ans de fermeture des frontières avec le Maroc depuis la crise du covid-19. En raison de cet...

#MAROC_BANK_AL_MAGHRIB_JOUAHRI: Le Wali de Bank Al Maghrib va tirer sa révérence
Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al Maghrib, envisage de tirer sa révérence dans les prochains mois. L’homme, qui va fêter ses 81 ans, aura passé 17...

#MAROC_COVID19_PUBLIC_PRIVE: Les patients Covid entre l’enclume du public et le marteau du privé
Surfacturation, refus de soumettre les détails sur la situation du patient, indisponibilité du traitement Covid-19, sont quelques exemples de pratiques qui se...

Privatisation de l’ONCF: le gouvernement a tranché
L’Office national des chemins de fers (ONCF) sera-t-il privatisé? Le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun, a répondu par la négat...

#MAROC_Parution_Printemps_Confiné_Ouvrage_de_Monceyf_Fadili: « Rabat, un printemps confiné ». Un
L’Expert international en planification urbaine et développement territorial nous parle de son ouvrage « Rabat, un printemps confiné » édité avec le con...

Nouveau gouvernement français : Rachida Dati à la Culture et Stéphane Séjourné aux Affaires ét
Avec la nomination, notamment, de Rachid Dati, à la Culture et de Stéphane Séjourné aux Affaires étrangères, le gouvernement Gabriel Attal apporte bien de...

Tourisme: Le transport, un maillon essentiel de la relance
Casablanca – S’il y a un secteur qui a été le plus plombé par la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus, c’est bel et bien le tou...

Couverture contre les catastrophes: Les réassureurs impliqués
Convention avec la SCR et la CAT Elle fixe les modalités pour bénéficier de la garantie de l’Etat Le système de couverture démarre en janvier proch...

Maroc. Tourisme en difficulté: ce que demandent les professionnels du secteur
Le tourisme a été un des secteurs les plus impactés par la crise sanitaire Covid-19 et continue de souffrir de la dégradation de la situation sanitaire. Cra...

«Cap Hospitality» : Un programme de financement pour moderniser l’hôtellerie marocaine avant la
Le 24 septembre, Attijariwafa bank a organisé une rencontre à Casablanca pour présenter aux opérateurs hôteliers son programme de financement «Cap Hospita...

DSK en guest-star du Congrès africain des comptables à Marrakech
Moins de deux ans après une sortie remarquée lors de la World Policy Conference à Marrakech, l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn est de nouveau...