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Tourisme: Les établissements hôteliers rendent les armes

Tourisme: Les établissements hôteliers rendent les armes

Le résultat est là: des hôtels où il était difficile auparavant de trouver une chambre, sont aujourd’hui presque vides. Autre explication, les MRE qui ne sont pas de la partie cette année. En raison de nombreuses conditions (test PCR de 48 h, compagnie aérienne et des trajets par bateau via Gênes et Sète imposés…), plusieurs Marocains résidents à l’étranger ont décidé d’annuler leurs vacances au pays, craignant aussi d’être bloqués une fois sur place.

Mohamed Benchaâboun, ministre des Finances, rassure: «Le tourisme est au cœur des stratégies post-Covid». Le secteur contribue significativement aux équilibres macroéconomiques et au développement économique, social et territorial du Maroc, indique le ministre dans une interview exclusive accordée à L’Economiste  (Voir notre édition n°5816 du 4 août 2020). Il faut dire que ce secteur a été le plus impacté par la crise sanitaire et ce, pour l’ensemble de ses indicateurs (arrivées, nuitées et devises)

Peanuts. La moisson des fêtes de l’Aïd pour l’hôtellerie de Marrakech a été très maigre pour ceux qui ont maintenu leurs unités ouvertes. A noter que plus de 50% des hôtels est restés fermés et ceux qui ont tenté la réouverture sont totalement déçus. Les clubs, notamment. Habituellement, ces derniers réalisent en  saison d’été 100% de taux de remplissage. Toutefois, cette année, une bonne partie n’a pas rouvert ses portes et les autres tournent avec des taux d’occupation de moins de 8% à l’exception d’un club sur la route de Fès, qui, lui, fonctionne avec 25% de remplissage. «Nous avons perdu un tiers de nos clients à cause du cafouillage et des décisions de dernière minute d’interdire le déplacement entre les 8 villes. Nos clients ont eu peur de ne pas pouvoir venir ou encore d’être bloqués à l’entrée de Marrakech. Et ceux qui sont là, nous avons fait du forcing en les appelant pour les rassurer», indique ce cadre de l’établissement.  «Le mal est fait. Avec leurs décisions, les responsables gouvernementaux ont massacré l’espoir du tourisme national», se désole Abdellatif Kabbaj, président du groupe Kenzi. Il est vrai qu’au lendemain de la décision d’interdiction de déplacement entre les 8 villes marocaines, il y a eu une exemption exceptionnelle pour les porteurs de réservation d’hôtels. Cela n’a pas suffi pour encourager les touristes marocains qui ont annulé leurs réservations. Et le résultat est là: des hôtels où il était difficile auparavant de trouver une chambre, sont aujourd’hui presque vides. Autre explication, les MRE qui ne sont pas de la partie cette année. En raison de nombreuses conditions (test PCR de 48 h, compagnie aérienne et des trajets par bateau via Gênes et Sète imposés…), plusieurs Marocains résidents à l’étranger ont décidé d’annuler leurs vacances au pays, craignant aussi d’être bloqués une fois sur place.

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A l’image de la place de Jamâa El Fna, les hôtels de Marrakech sont désespérément vides, et le pire est à craindre

C’est la première année depuis plus d’une décennie que Marrakech est vide en août. Le cafouillage et la décision du 26 juillet ont contraint les touristes nationaux à quitter les établissements en un temps record, réclamant le remboursement du séjour (voir notre édition n°5813 du 28 juillet 2020). Ce cafouillage a surtout laissé sur le tapis plusieurs unités, qui malgré cette morosité ont investi plus de 300.000 DH/par établissement pour le protocole sanitaire et un autre budget pour rafraîchir les chambres… Les employés des hôtels, grandes victimes de cette crise, ne savent plus à qui s’adresser: à l’employeur ou au gouvernement, puisque le contrat-programme pour le maintien des salariés n'est pas encore signé. «Le pire est à craindre dans les semaines prochaines!» souligne un opérateur de la place. A Agadir où un grand nombre d’hôtels sont restés fermés, le scénario est aussi catastrophique qu’à Marrakech avec un léger mieux en termes d’occupation. Les hôtels gadiris qui ont rouvert leurs portes tournent avec un turnover oscillant entre 5 et 35% pour les plus performants. Seule la station Taghazout s’en sort plutôt bien en cette période de crise. Au nord et plus exactement à Tamouda Bay en revanche, les hôtels ont réussi à récupérer leurs clients après le cafouillage du 26 juillet. Munis d’une réservation, les touristes rbatis, fassis et casablancais ont pu revenir à la station au grand soulagement des hôteliers.

Un carnaval en plein Covid à Agadir

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En dépit de la situation sanitaire, et malgré l’interdiction, les jeunes Gadiris ont organisé leur carnaval traditionnel de Boujloud. Lié à l’Aïd el Kébir, ce carnaval, pendant lequel les personnes se déguisent avec des peaux de moutons ou de chèvres après la fête, anime habituellement les quartiers pendant 10 jours. Cette année, les associations qui organisaient ce carnaval se sont abstenues, mais les jeunes ont fait fi de cette interdiction le 1er août dernier sans respecter ni les gestes barrières ni les mesures de distanciation. Les autorités n’ont réussi à disperser les rassemblements que tard dans la nuit. Il faudra s’attendre à une augmentation des cas de contamination dans la capitale du Souss qui a été épargnée pendant plusieurs semaines.

Le 05/08/2020

Source web par : l'économiste

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