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Secteur touristique au Maroc : la CNT rappelle la gravité de la situation actuelle !

Secteur touristique au Maroc : la CNT rappelle la gravité de la situation actuelle !

En arrêt total depuis mi-mars dernier, la filière touristique que la crise lui coûtera 46 milliards de DH entre 2020 et 2022, en cas de non-assistance et de l’absence d’une situation contrôlée. Destruction du tissu économique et incapacité à recréer la chaîne de valeur d’un secteur vital pour l’emploi : des conséquences qui ont incité la Confédération Nationale du Tourisme (CNT) à mettre en place une cellule de crise afin de diagnostiquer la crise actuelle, et d’étudier les scénarios de reprise et les mesures nécessaires à déployer.

Selon la CNT, les entreprises du secteur touristique souffrent actuellement d’un manque de trésorerie suite à la cessation brusque de leurs activités. Certaines sont de plus engagées sur des crédits d’investissement, censés être remboursés en fonction de l’activité. « Il s’agit particulièrement des entreprises de transport qui ont eu à renouveler leur parc en vue de la saison 2020, qui s’annonçait plutôt prometteuse », explique Fouzi Zemrani, Vice-Président de la CNT. Quant aux agents de voyages, ces derniers ont eu à verser des acomptes aussi bien aux compagnies aériennes qu’aux établissements touristiques. Avec la fermeture des frontières et les restrictions qui en ont découlé, « elles sont aujourd’hui dans l’incapacité de rembourser leurs clients, et ne peuvent pas non plus faire jouer les assurances tant que l’état d’urgence n’est pas officiellement déclaré », regrette M. Zemrani.

Parallèlement, les établissements d’hébergement ont dû rembourser les acomptes de réservations. Ainsi, « la facture la plus salée revient aux hôtels, ayant une masse salariale importante qu’ils doivent maintenir et payer, dans le cadre d’une reprise éventuelle au courant de l’année 2020 », indique M. Zemrani. Ici, notre source indique également que ces entreprises devraient pouvoir bénéficier de crédits à taux réduits, remboursables sur une période de 12 mois, à partir de la date de reprise réelle de l’activité touristique.

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©Photo de Taryn Elliott provenant de Pexels

Et après la reprise ?

En supposant une sortie du confinement après le mois du Ramadan, avec une reprise d’activité pour les secteurs vitaux pour l’économie, « le secteur du tourisme pourrait reprendre dès cet été, mais avec des restrictions sanitaires très fortes tenant compte de la distanciation », prévoit le Vice-Président. Ceci exigera une mise en place d’une offre produit de qualité, aux meilleurs prix et facilement disponible pour les touristes nationaux. « D’où l’urgence de mettre en place une plateforme collaborative, ouverte à l’ensemble des intervenants dans la chaine de valeur touristique avec une offre exhaustive d’expériences », indique M. Zemrani.

Concernant les touristes internationaux, « tant que les frontières resteront fermées, et les avions cloués au sol, il n’y aura pas de véritable visibilité. Le scénario optimiste serait une reprise avec les fêtes de fin d’année, mais cela suppose une véritable solution au virus Covid-19 », déclare la même source.

Rôle de la CNT et de l’État pour soutenir les professionnels du secteur.

Aujourd’hui, la CNT travaille sur une série de mesures qui pourraient maintenir l’outil de production en état, sauvegarder les emplois et préparer la relance. D’un côté, des mesures fiscales et bancaires doivent être mises en place, permettant aux entreprises d’affronter les besoins urgents en liquidité. D’un autre côté, le maintien des emplois doit être assuré via les mesures sociales et mécanismes d’accompagnement. En outre, un plan de relance ne saurait être efficace sans un budget et une démarche offensive pour régénérer l’outil de production. Pour cela, « un fonds spécial dédié au secteur du tourisme doit être mis en place incessamment, sur la base d’une batterie d’actions à même de maintenir la destination à son rang d’avant le Covid-19 », développe M. Zemrani, en indiquant que ceci n’implique pas de continuer à travailler avec les mêmes logiciels, car les choses vont changer et la manière de consommer le tourisme avec. À l’heure actuelle, la CNT assure que l’ensemble des acteurs du tourisme est sensibilisé et se mobilisera pour relever le challenge. Enfin, « l’État doit se soucier d’un secteur qui lui ramène près de 80 MM de Dirhams et qui occupe plus de 500.000 personnes », conclut M. Zemrani.

Le 04/05/2020

Source Web Par Chrmagazine

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