Meurtre de Jamal Khashoggi: cinq Saoudiens condamnés à mort

Le procureur d'Arabie saoudite a prononcé la condamnation à mort de 5 personnes pour le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi ce lundi 23 décembre. Le procès, qui s'est tenu à Ryad, a été très critiqué par la communauté internationale pour qui les principaux suspects de l'affaire sont absents.
C'est le résultat d'un procès qui n'a pas respecté les normes internationales, selon l'ONG Human Rights Watch. La rapporteure spéciale des Nations unies, Agnès Callamard, avait demandé que le rôle du prince héritier Mohammad ben Salmane, dit « MBS », dans le meurtre du journaliste critique Jamal Khashoggi fasse l'objet d'une enquête. En vain.
Condamnés
Les informations sur ce procès restent très restreintes. Des observateurs internationaux étaient autorisés à y assister mais avec l'interdiction d'avoir un interprète pour suivre les délibérations en arabe.
Les principaux suspects du point de vue de la CIA et des Nations unies n'apparaissent pas dans ces annonces. Au-delà de Mohammad ben Salmane lui-même, son ancien conseiller Saoud al-Qahtani n'était pas sur le banc des accusés. Il n'est d'ailleurs pas apparu publiquement depuis l'assassinat.
Le général Ahmed Assiri, ancien numéro deux des services de renseignement, lui, a été relaxé, faute de preuve.
« La justice a été bafouée »
La Turquie a critiqué les décisions du tribunal saoudien. Elles sont « loin de répondre aux attentes de notre pays et de la communauté internationale pour éclairer tous les aspects de ce meurtre et pour la manifestation de la justice », a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. À l'inverse, les États-Unis ont salué les verdicts en signalant qu'ils étaient « un pas important ».
Parmi les réactions à ce verdict, Reporters sans frontières a affirmé que « la justice a été bafouée ». Le procès n'a pas respecté « les principes internationalement reconnus de la justice » et cette condamnation pourrait être « un moyen de faire taire à jamais des témoins de l'assassinat », a souligné le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.
Cette décision de justice n'est qu'une parodie selon Yahya Assiri saoudien exilé à Londres et président de l'organisation de défense des droits de l'Homme ALQST : « Honnêtement c'est un message très clair du régime envers le monde entier. Ils n’ont pas sérieusement l'intention de punir les gens qui ont commis ce crime. Nous soutenons que Mohammed Ben Salman a ordonné ce crime et nous pensons que Saoud al Qahtani et Ahmed al Assiri ont également planifié ce crime. »
Le 23 décembre 2019
Source web Par m.rfi
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