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Premières réactions en Algérie: Gaïd Salah n’est plus, le Hirak reste

Premières réactions en Algérie: Gaïd Salah n’est plus, le Hirak reste

ALGER. [Amira-Géhanne Khalfallah].- Ahmed Gaïd Salah, le chef d’Etat-major et Chef des armées est mort ce lundi matin à la suite d’une crise cardiaque, apprend-on ce dans un communique de l’APS.  Il est remplacé le général Saïd Chengriha. Une mort qui a suscité de nombreuses réactions en Algérie, dont voici quelques-unes.

Ce lundi matin 23 décembre 2019 à la prison d’El Harrach à Alger, il y avait foule pour accueillir les treize détenus d’opinion qui, après avoir purgé leurs peines, ont enfin retrouvé la liberté.

Leurs familles, amis ou simples sympathisants sont venus les féliciter et les accompagner. Le jeune Amine qui avait touché des millions d’Algériens par son sourire, n’a rien perdu de son optimisme, ni de sa détermination. On la retrouve joyeuse et bien décidé à poursuivre le combat. Messaoud Leftissi, cet autre détenu, a déclaré à la presse ce matin : "Je vais rejoindre mes concitoyens dans les marches..", comme première action à entreprendre maintenant qu’il recouvre sa liberté. 

L’Algérie était joyeuse ce matin de retrouver ses enfants avant que la rumeur ne commence à circuler : Gaïd Salah serait mort ! Malgré ses 79 ans, la nouvelle a surpris, comme si ce vieil homme ne pouvait pas connaître la mort. "On le voyait tous les jours à la télévision déclamant ses discours soporifiques. Il était inépuisable !", déclare Houda, une incollable des J.T. 

L’Agence de presse algérienne (APS) confirme l’information, c’est donc officiel ! L’homme fort du pays serait mort d’une crise cardiaque. Aussitôt les réactions ne se sont pas fait attendre. La toile s’est enflammée : entre ceux qui tentent malgré tout de garder un peu de pudeur devant la mort et ceux qui se réjouissent de la disparition d’un "dictateur".

L’écrivain algérien Mohamed Kacimi a vite signé une chronique qui devenue virale "La mort d’un tyrannosaure" a-t-il titré, où il n’a pas manqué de "rappeler les origines du mal et de fustiger le régime kleptomane".

Gaïd Salah a été remplacé par le non moins jeune Général Saïd Chengriha. Un  septuagénaire de la même génération. "Un autre jeune homme", se moque un internaute.

Né en 1945, le nouveau chef des armées parait, en effet, très mal en point. "Pourquoi ne peut-on voir en Algérie des jeunes à la tête de l’Etat ? L'Algérie est un pays jeune, ce sont eux qui doivent porter le pays. Pourquoi ne pouvons-nous pas rêver à un président et des ministres qui ont 30 et 40 ans?  C’est un drame absolu ! Karim Tabbou est en prison. C’est un jeune militant qui porte l'amour de son pays, Fodil Boumala est en prison aussi…ce sont ces personnes qui doivent prendre les rênes du pays et puis où sont les femmes, il y a de grandes compétences féminines ", s’indigne l’écrivain algérien Yahia Belaskri qui ne pense pas que la mort du chef de l’Etat-Major puisse changer quelque chose.

"Gaïd n'était que l'expression de l'Armée algérienne mais le Hirak ne va pas s'arrêter, les Algériens veulent vivre dans une société démocratique et le président  actuel n'a pas de légitimité ! ", poursuit-il.

Il est vrai que la situation politique en Algérie est très compliquée autant politiquement qu'économiquement.

"Ils ont mis Tebboune au pouvoir, ont signé la loi de finance 2020 pour faire passer toutes les lois qu’ils souhaitaient sur les énergies, les hydrocarbures, le gaz de schiste… Et maintenant, celui qui remplace Gaïd Salah est un membre de cette même famille qui est celle du système en place. Ils ont toujours une longueur d’avance sur nous", se désole le plasticien Mehdi Djelil alias Bardi qui, par ailleurs, ne perd pas l’espoir : "La lutte continue, toutes les tyrannies arrivent à terme. On se bat contre une dictature qui est déjà morte", poursuit-il.

En dehors de l’Algérie, le Hirak ne faiblit pas non plus et les actions se poursuivent ainsi que les marches. Amel vit à Paris et tous les dimanches avec ses amis milite pour "libérer le pays". Selon elle-même, si "Gaïd Salah était l’homme fort du régime, il est certain que des lignes vont bouger. On dit qu’il y avait une ligne réformatrice au sein de l’armée que Gaïd empêchait de s’exprimer", affirme-t-elle.

Calife à la place du Calife ?  Ou est-ce la fin d’un régime que Gaïd emporte avec lui dans son voyage vers sa dernière demeure ? Les mois qui viennent nous le diront. Ce qui est sûr c’est que la situation en Algérie est très instable et rebondit à tout instant !

Le 23 décembre 2019

Source web Par medias24

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