Climat: la COP25 à bout de souffle

Après deux nuits de tractations intenses, les quelque 200 pays signataires de l'Accord de Paris tentaient toujours dimanche matin à Madrid d'éviter un échec de la COP25, pressée toute part de répondre avec ambition à l'urgence climatique.
"Il semble que la COP25 soit en train de tomber en morceaux. La science est claire, mais la science est ignorée", a twitté pendant la nuit la jeune combattante du climat Greta Thunberg, qui a inspiré des millions de jeunes descendus dans la rue depuis un an pour réclamer des mesures radicales et immédiates pour limiter le réchauffement de la planète.
"Quoi qu'il arrive, nous n'abandonnerons pas. Nous ne faisons que commencer", a ajouté l'adolescente suédoise, vedette de cette conférence climat de l'ONU pendant plusieurs jours cette semaine.
La COP25, qui sera une de celles ayant joué les prolongations les plus longues, devait théoriquement se finir vendredi soir, mais les divisions immenses sur des sujets majeurs comme l'ambition et le financement n'ont pour l'instant pas permis de parvenir à un compromis.
Samedi matin, une proposition de texte de la présidence chilienne avait entrainé une fin de non recevoir de nombreux pays, pour des raisons parfois diamétralement opposées, les uns réclamant plus d'audace, les autres traînant les pieds.
"Nous ne pouvons pas dire au monde que nous baissons nos ambitions dans la lutte contre le changement climatique", a insisté le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.
Au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle. Même si les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris respectent leurs engagements, le réchauffement dépasserait 3°C.
Tous les Etats doivent soumettre d'ici la COP26 à Glasgow une version révisée de leurs engagements. A ce stade, quelque 80 pays se sont engagés à présenter un rehaussement de cette ambition mais ils ne représentent qu'environ 10% des émissions mondiales.
La dernière version des textes finaux présentée dans la nuit de samedi à dimanche par la présidence chilienne est "bien meilleure, mais toujours médiocre", a commenté dimanche matin Catherine Abreu, de l'ONG Climate Action Network.
"Cela ne donne pas une direction claire aux partis sur ce qu'ils sont supposés révéler l'an prochain", a-t-elle déclaré à l'AFP.
"Le langage sur l'ambition est toujours faible, mais c'est mieux. Cela passera probablement", a parié Yamide Dagnet, du World Resources Institute. La plénière, qui a déjà été reportée maintes fois, est désormais annoncée dans la matinée.
Quant aux discussions sur les marchés carbones, dernier reliquat des règles d'application de l'Accord de Paris qui n'avait pas pu être adopté lors de la COP24, elles semblent également dans l'impasse, selon des observateurs.
Le 15 décembre 2019
Source web Par actu orange
Les tags en relation
Les articles en relation

Le roi du Maroc tend une nouvelle fois la main à l’Algérie
Lors du discours traditionnel marquant l’anniversaire de son accession au trône, le roi du Maroc, Mohammed VI, a tendu « une fois de plus » sa main à l’...

#MAROC_ALGERIE_SOMMET_UA: Prochain sommet de l'UA : Affrontement en perspective entre l’Algérie e
Depuis plusieurs années, l'Algérie n'est plus dans l'action mais dans la réaction. Elle tente à la dernière minute de préparer à sa manière ...

Rapport : Le stress hydrique au Maroc, un défi pressant
Un récent rapport du World Resources Institute (WRI), un institut mondial des ressources, met en lumière une réalité alarmante. Vingt-cinq pays, qui héberg...

Sand to Green, 700’000 heures Impact, et Regenopolis collaborent en vue de restaurer l'oasis de Ti
Sand to Green, une start-up franco-marocaine spécialisée dans la conversion des déserts en terres arables, s'unit à 700’000 heures Impact et Regenopol...

Khashoggi: une experte de l'ONU réclame une enquête sur la responsabilité du prince saoudien MBS
Une experte des droits de l'Homme de l'ONU a affirmé mercredi qu'il existe des preuves suffisantes pour ouvrir une enquête sur la responsabilité ...

Conférence mondiale "Notre océan" : Plus de 10 milliards de dollars investis pour la protection de
Lors de la neuvième conférence mondiale "Notre océan" qui s'est tenue à Athènes, en Grèce, des engagements dépassant 10 milliards de dollars ont ét�...

Sahara marocain: Les allusions de Guterres à l'endroit d'Alger
Pour l’ONU, le dialogue est nécessaire pour régler le différend régional autour des provinces du Sud. Un message qui s’adresse clairement au régime alg...

Trois grandes mesures pour la Planète déjà prises à la COP28
Malgré les controverses qui ont marqué le début de la COP28, plusieurs accords positifs ont déjà été signés lors des premiers jours. En voici trois capa...

Le Maroc va lancer d'urgence un nouveau programme de barrages
Pour anticiper les risques de pénurie d'eau, le Roi Mohammed VI a ordonné ce mardi la construction, dans les plus brefs délais et dans différentes régi...

Croissance de l'économie marocaine : La Banque mondiale table sur 3,1% en 2023
La Banque mondiale revoit, à son tour, à la baisse ses prévisions de croissance économique en 2023 pour le Maroc, tablant sur 3,1% contre 3,5% avancé en ja...

Akwa Group : un nouveau cap vers la transition énergétique et le développement durable au Maroc
Akwa Group, un pilier de l'industrie nationale, amorce une transformation énergétique en nommant Mohammed Rachid Idrissi Kaitouni, cadre de longue date au...

Stress Hydrique : Le Maroc se rapproche dangereusement du seuil de pénurie absolue
Le Maroc se trouve à un moment critique de son processus de développement, à en croire le dernier rapport de la Banque mondiale qui estime que l’investisse...