COP28 : l'UE promet une « contribution financière » aux pays vulnérables au changement climatique
L'Union européenne et ses membres préparent une « contribution financière substantielle » au fonds « pertes et dommages » climatiques, dédié à aider les pays vulnérables au changement climatique, ont annoncé le commissaire européen chargé du Climat, Wopke Hoekstra, et le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, ce lundi. Cette déclaration survient un an après l'annonce de ce fonds qui divise les différentes puissances signataires.
« La COP28 est une occasion déterminante de faire preuve d'unité et de restaurer la foi dans le multilatéralisme dans un monde polarisé », affirme une déclaration commune, publiée par le commissaire européen chargé du Climat, Wopke Hoekstra, et le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber. (Crédits : Reuters)
L'Union européenne ne veut pas être accusée de laisser tomber les pays en développement face au changement climatique. Dans cette optique, le commissaire européen chargé du Climat, Wopke Hoekstra, et le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, ont annoncé la préparation d'une « contribution financière substantielle » au fonds « pertes et dommages » climatiques des pays vulnérables.
L'engagement européen a été salué par Sultan Al Jaber, aussi président de la compagnie nationale pétrogazière émiratie. La concrétisation de ce fonds dédié aux pays les plus vulnérables au changement climatique aurait un impact « sur des milliards de personnes, de vies et de moyens de subsistance qui sont vulnérables face aux effets du changement climatique », a-t-il fait valoir dans un communiqué parallèle.
Un an de discussions autour du fonds
Cette déclaration est loin d'être anodine. Et pour cause, la crédibilité du démarrage de ce nouveau fonds, revendication essentielle des pays en développement, aura une influence majeure sur le reste des négociations, destinées à accélérer la réduction des gaz à effet de serre de l'humanité, responsables du réchauffement climatique.
Mettre en œuvre ce fonds, dont le principe avait été adopté à la COP27, et l'abonder en argent frais des pays riches, est un des principaux objectifs de la 28e conférence climat des Nations unies. Pour rappel, l'événement se déroule du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï. Après un an de bras de fer, pays du Nord et du Sud sont parvenus le 4 novembre à Abou Dhabi à un fragile compromis sur les contours du futur fonds, malgré les réserves des Etats-Unis.
« La présidence de la COP28 et le commissaire européen ont souligné l'importance de rendre opérationnels le fonds de financement des "pertes et dommages" lors de la COP28 et l'importance des promesses de dons initiales », affirme la déclaration Wopke Hoekstra et Al Jaber.
« La COP28 est une occasion déterminante de faire preuve d'unité et de restaurer la foi dans le multilatéralisme dans un monde polarisé », peut-on lire.
Le texte propose donc d'établir le fonds, pendant une durée de quatre ans, au sein de la Banque mondiale, ce que refusaient initialement avec force les pays en développement, qui accusent l'institution d'être aux mains des Occidentaux et inadaptée à leurs besoins. Les pays riches, États-Unis en tête, refusent que leurs contributions soient obligatoires plutôt que volontaires, et veulent voir de riches pays émergents, comme l'Arabie Saoudite, rejoindre les pays donateurs.
Les pays développés accusés de ne pas aider suffisamment ceux en développement
Cet effort que s'apprête à faire l'Union européenne est aussi une réponse aux critiques internationales qui visent les pays du Nord. Dans son dernier rapport annuel sur le financement de l'adaptation climatique publié le 2 novembre dernier, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) affirme que le financement des pays en développement a reculé de 15% en 2021 sur un an, signe que la lutte contre le changement climatique « patine », a déploré son secrétaire général Antonio Guterres. Il estime que certains de ces pays exigeraient au contraire des financements jusqu'à 18 fois supérieurs aux montants actuels. Au total, le rapport souligne que « le déficit de financement se creuse, désormais compris entre 194 et 366 milliards de dollars par an », en dépit de l'accélération du réchauffement climatique.
Selon l'analyse du PNUE, le financement public pour l'adaptation des pays pauvres était de 21,3 milliards de dollars en 2021, contre 25,2 milliards de dollars en 2020. Pour permettre ces investissements, en 2009, les pays riches avaient promis de fournir 100 milliards de dollars pour financer à la fois l'adaptation au réchauffement climatique et les réductions d'émissions dans les pays en développement d'ici à 2020. Mais, pour l'instant, ce montant n'a finalement atteint que 83 milliards de dollars, selon les chiffres les plus récents, fournis par l'OCDE.
Le 13/11/2023
Source web par : latribune
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation
Autonomisation des Femmes Rurales à Ouarzazate : L'Élevage Caprin et Ovin au Cœur de la Lutte con
Dans les villages ruraux proches de la ville d’Ouarzazate, au sud-est du Maroc, un constat universel se vérifie encore une fois : les femmes sont les moteurs...
L'ONU somme le "polisario" de recevoir les responsables de la MINURSO dans les camps de Tindouf
Dans la copie avancée de son dernier rapport sur le Sahara Marocain, présentée aux membres du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Ant...
Sahara : Après le loupé avec Biden, Sanchez pourra se rattraper avec Guterres
Le 14 juin à Bruxelles en marge du sommet de l’OTAN, Pedro Sanchez n’a pas pu bénéficier de suffisamment de temps pour aborder la question du Sahara occi...
Qu'est-ce que l'économie verte ?
Actualité de l'économie verte L'Ademe a publié en septembre 2020 son étude périodique sur les marchés et emplois concourant à la transition é...
Afrique du Nord : réchauffement climatique rapide et impacts sévères sur la sécurité alimentair
Bien que l’Afrique ne contribue qu’à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle demeure le continent le plus vulnérable face aux changeme...
La région Drâa-Tafilalet bénéficie d'un financement de 1,7 milliard de dirhams du FEC
Cette ligne de crédit est destinée à financer des projets prioritaires inscrits au Programme de développement régional pour la période 2022-2027 ainsi qu&...
Les citoyens européens devront payer pour entrer au Royaume-Uni dès 2025
Le gouvernement britannique a annoncé que, dès le printemps 2025, les citoyens européens devront s'acquitter de frais pour entrer au Royaume-Uni. Le coû...
#MAROC_EUROPE_OCDE : Pénuries de personnel de santé
La pandémie de Covid-19 a «révélé les pénuries de personnel de santé» qui existaient déjà «dans de nombreux pays» européens, selon un rapport publi...
Maroc : ouverture de la session d’automne du 44è Moussem culturel international d’Assilah
Les travaux de la session d’automne de la 44è édition du Moussem culturel international d’Assilah se sont ouverts, vendredi soir, en présence d’un part...
Union européenne : Menace sur les phosphates marocains
La Commission européenne prépare une proposition de règlement qui risque d’arrêter les importations de phosphates en provenance du Maroc. En cause, le cad...
Stockage d’énergie : Masen lancera à Ouarzazate une plateforme de test d'envergure mondiale
L’Agence marocaine pour l’énergie durable s’apprête à lancer à Ouarzazate une plateforme de test de stockage d’énergie qui fera partie d’un rése...