Education: Balafrej tacle les enseignants et appelle à prioriser le secteur
Sous le thème « l’éducation et le leadership, un pilier du nouveau modèle de développement », le réseau associatif Tariq Ibnou Ziad Initiative (TIZI) a organisé une rencontre débat, dans la soirée du samedi 7 décembre, à laquelle ont pris part plusieurs personnalités publiques dont l’ex-chef du gouvernement Abdelillah Benkirane. Le débat était axé spécialement sur le secteur de l’éducation dans le Royaume et les nombreux problèmes et défis auxquels il fait face.
Pour Omar Balafrej, député de la fédération de la gauche démocratique (FGD) connu pour ses sorties qui souvent suscitent la polémique, « l’éducation ne relève pas des priorités de l’Etat, comme le montre clairement le budget alloué au secteur dans le projet de loi de finances, qui a connu une énorme baisse ».
Louant la vision et les conclusions concrètes avancées par le Conseil supérieur de l’éducation et de la formation, le député a tout de même souligné que le vrai problème résidait dans « l’absence de volonté politique ». Selon Balafrej, « s’il y avait une vraie volonté politique, les solutions ne manqueraient pas » pour résoudre les nombreux problèmes que connaît le secteur de l’éducation.
«Il est possible de transférer des budgets » alloués à d’autres secteurs, « vers le secteur de l’enseignement », a-t-il préconisé.
De même, le député de la FGD s’est interrogé « comment se fait-il que le transport scolaire n’ait toujours pas été généralisé pour tous les enfants du Royaume, en mettant en place un programme ambitieux pour transporter les élèves de leur domicile vers les écoles, ainsi qu’une cantine à l’école ? ». « N’est-il pas honteux qu’on consacre 2 dhs pour le déjeuner pour chaque élève ? Il faut qu’il y ait un effort de la part des autres parties », a-t-il estimé.
Omar Balafrej ne s’est pas arrêté là. Dans un premier temps, le député a déclaré que « les Marocains en général, dénigrent la fonction d’enseignant », avant de s’en prendre aux enseignants eux-mêmes, en soulignant que « malheureusement, il y a des individus qui n’ont pas trouvé de travail alors ils ont intégré l’enseignement, et ceux qui n’ont pas eu de bonnes notes se sont aussi dirigés vers le secteur de l’enseignement. Parce que les gens qui réussissent leur vie ne se dirigent pas vers l’enseignement. Et c’est un fait que nous devons changer et placer ce secteur parmi nos priorités ».
Pour rectifier le tir, Balafrej affirme « qu’il y a des enseignants qui aiment ce qu’ils font, mais ils se sont dirigés vers l’enseignement après avoir passé plusieurs concours, et travaillé dans plusieurs secteurs, et vécu des expériences qui n’ont abouti à rien, pour finir dans l’enseignement. Et cela revient à la position où nous avons placé le secteur de l’éducation au Maroc ».
Et d’ajouter : « là on parle de vision sur le secteur. Et ce n’est pas une vision qui est propre à un ministère ou un ministre, ou encore un secteur défini, mais on parle d’une vision d’un pays, de l’Etat qui doit dire que l’enseignement est une priorité ».
Selon le député, il est temps de revoir les salaires des enseignants. «Si nous voulons réformer le secteur de l’enseignement, il faut que les 30% d’élèves qui ont des mentions au bac intègrent le secteur de l’éducation et deviennent instituteurs. Parce qu’aujourd’hui, ceux qui n’ont pas de mention, sont ceux qui intègrent l’enseignement. Ca ne veut pas dire que cet enseignant sera mauvais toute sa vie. On peut leur faire des formations continues certes, mais tu ne peux pas demander à une personne qui n’a jamais voulu être enseignant de te faire des miracles », conclut-il.
Le 08 /12/2019
Source web Par hespress
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