Le refus de reconnaître Israël derrière la fin en queue de poisson de la visite de Pompeo à Rabat ?
Le Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo aura finalement passé moins de quatre heures à Rabat, pour ce qui devait être une visite officielle dans le Royaume, durant laquelle il a rencontré le chef de gouvernement, le ministre des affaires étrangères et le patron du pôle DGSN-DGST, mais pas le Roi Mohammed VI.
Cette audience royale faisait pourtant partie du programme et devait être le point d’orgue de ce déplacement, le premier de Pompeo en Afrique.
Si la raison officielle avancée par la partie américaine est une « incompatibilité d’agendas » et un problème de « décalage horaire », une source très bien informée a assuré à Hespress FR que le véritable point d’achoppement, qui aurait écourté cette visite, se situe ailleurs.
Le refus de Rabat de reconnaître « l’Etat d’Israël » serait en fait à l’origine de cette fin en queue de poisson d’un déplacement annoncé en grande pompe et sur lequel aussi bien Américains qu’Israéliens, fondaient de grands espoirs de voir avancer leur fameux Deal du siècle.
La reconnaissance d’Israël constitue en effet une partie sine qua non du package Deal du Siècle porté par le gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, et présenté comme LA solution au conflit israélo-palestinien.
Selon notre source, des signes annonciateurs, mais aussi révélateurs, sont là. D’abord la rencontre de Pompeo avec le Premier ministre israélien sortant, Benjamin Netanyahu à la veille de sa venue au Maroc, et puis le communiqué rendu public par le département de Nasser Bourita qui ne fait, à aucun moment, allusion à la situation au Moyen-Orient, une question habituellement présente dans ces rencontres, et qui, cette fois-ci spécialement, s’imposait d’elle-même au vu des développements que connait la région, notamment la scène politique israélienne et ses répercussions inévitables sur ce conflit.
Il faut dire que Netanyahu est réellement dans l’impasse et à plus d’un niveau. De un, il fait l’objet de poursuites judiciaires qui planent sur sa tête comme une épée de Damoclès et menacent son avenir politique, et de deux, il est dans l’incapacité, à l’issue de deux scrutins législatifs, de se constituer une majorité à même de lui permettre de conduite le gouvernement israélien pour un nouveau mandat, alors même qu’un troisième passage par les urnes serait périlleux.
Arracher un Oui à Rabat dans le sens de la normalisation prônée par Pompeo au nom de l’administration américaine, aurait été une aubaine pour lui, pour crier victoire et capitaliser sur « ce progrès diplomatique » avant le deadline du 11 décembre fixé par la Knesset (Parlement israélien) pour la formation d’un gouvernement.
A défaut, cela lui aurait fourni une nouvelle carte, et pas n’importe laquelle, pour sa campagne, si troisième scrutin il y a.
Mais c’était vendre la peau de l’ours avant de l’avoir chassé. Car comment un pays dont le Roi est président du comité Al Qods et qui n’a eu de cesse, des années durant, de défendre la cause palestinienne, et les droits des Palestiniens à établir leur Etat indépendant, sur leur terre et avec Al Qods comme capitale, peut-il se prêter à ce jeu, fut-il celui du tout puissant Oncle SAM?
Le 06/12/2019
Source web Par hespress
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